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Statistiques et longévité. La mort de la mort. Numéro 130. Janvier 2020.

Il viendra un temps où notre espérance de vie moyenne atteindra 200 ans. Masayoshi Son, dirigeant de l’entreprise japonaise SoftBank. 


Thème du mois : vivre plus longtemps selon les statistiques


C’était à Londres en 1854 dans le quartier de Broad Street. Dans les miasmes de la métropole, les habitants de quartiers à l’époque misérables et surpeuplés meurent par centaines du choléra. Nul ne sait encore que c’est un bacille qui tue, et parmi les scientifiques les plus compétents, beaucoup pensent que c’est l’air « pestilentiel » (étymologiquement « porteur de la peste ») qui porte ce qui déclenche la maladie.

Mais un médecin, John Snow, demande à consulter les statistiques de la mortalité. Il constate que les décès se produisent surtout dans les maisons proches d’un certain puits. Il obtient que le puits soit fermé et la mortalité tombe. C’était peut-être la première fois que les statistiques sauvaient, un siècle et demi avant le règne du « big data ». Et les statistiques ont sauvé malgré une conviction fausse. En effet, le docteur Snow pensait que l’eau était empoisonnée. Il ignorait que le choléra était un organisme vivant  (un bacille). Comme quoi, et heureusement, il n’est pas nécessaire de comprendre entièrement un problème de santé publique pour le résoudre.

Trente ans plus tôt, en 1825, à quelques kilomètres de Broad Street, un autre médecin britannique avait été le premier à décrire ce qui porte aujourd’hui le nom de loi de Gompertz. Il s’agit de la courbe exponentielle de décès selon l’âge. Au 21èe siècle, cette courbe exponentielle de mortalité a reculé, mais aucunement cédé. En d’autres termes, aujourd’hui comme hier, la mortalité augmente de manière exponentielle avec l’âge, mais aujourd’hui, l’augmentation commence plus tard.

La durée de nos vies découle d’évènements innombrables. En rencontrant les gens individuellement, l’état de santé semble ne pas avoir de logique claire, du fumeur centenaire au sportif musclé et attentif à son alimentation qui meurt à 50 ans foudroyé par une rupture d’anévrisme.

Pourtant, des millions d’éléments combinés de notre existence ont une influence précise sur la durée de vie moyenne. Pour certains d’entre eux, le lecteur de ces lignes a été gagnant ou perdant dès avant sa naissance. Pour d’autres, ce sont ses choix qui seront décisifs. Sachons cependant que nos décisions sont profondément influencées par notre milieu social, économique, culturel, religieux, …

Des centaines d’articles ont été publiés concernant les conséquences de produits, de situations sociales, culturelles, économiques, médicales, … sur la longévité. Un fichier de travail réalisé par l’association Heales, intitulé Vie plus longue selon les statistiques (et ouvert aux commentaires) en fournit un relevé non exhaustif, mais déjà assez large.

Depuis des décennies, l’observation des statistiques de mortalité permet  des améliorations de santé. Elle en permettra très probablement encore. S’il est presque certain que la détection de « bonnes habitudes » et de « bons comportements » ne permettra que des gains modestes, les observations pourront très probablement aussi ouvrir des pistes à de nouvelles recherches.

Il faut cependant rester très prudent avec l’interprétation de ces observations, dont certaines d’ailleurs se contredisent. La plupart des études sont des études a posteriori de comportements. Ce qui apparaît comme favorable à la longévité peut en fait découler d’autres facteurs. Par exemple s’il est généralement peu contesté que faire de l’exercice est favorable à la santé, il est peu contesté également qu’être en mauvaise santé rend l’exercice plus difficile. Comme disait un humoriste, ne dormez pas dans votre lit, statistiquement les gens y meurent beaucoup ! Pour prendre un autre exemple, il apparaît que les gens qui jouent au golf et au tennis vivent plus longtemps. De même, pour donner un exemple plus caricatural, il est fort probable que les gens qui mangent régulièrement des huîtres et du caviar et qui ont une résidence secondaire à Saint-Tropez ou Monaco, vivent plus longtemps également. Les causes des disparités de comportement sont souvent d’abord sociales.

Bien sûr, les scientifiques s’efforcent de « corriger » les données en prenant en compte d’autres facteurs avant de communiquer les résultats. Toutefois :

  • c’est complexe notamment parce que l’influence précise des autres facteurs n’est pas connue (facteurs sociaux, biologiques, géographiques, …).
  • il est tentant de se contenter de données brutes (dans l’exemple cité, les vendeurs de caviar et de clubs de golf seront tentés de se contenter de données non corrigées « démontrant » l’espérance de vie plus longue).

Une observation idéale porte sur des groupes de personnes séparées par tirage au sort, chaque groupe doit suivre un comportement différent (un groupe prend par exemple certains médicaments et l’autre pas) et doit être effectuée « en double aveugle« . Ce type d’observation est extrêmement coûteux et peut en outre poser des problèmes éthiques, par exemple si le résultat probable est que l’un des deux groupes aura une mortalité plus forte.

Voici maintenant des informations intéressantes relatives à ce qui a été détecté. Certaines données vous surprendront probablement, mais elles sont à interpréter avec prudence, comme expliqué plus haut.

Alimentation et autres absorptions par le corps

Génétique

Activités physiques

Social, temporel et géographique

Médicaments, soins de santé et thérapies

Mais suivre les recettes pro-longévité ne suffira pas pour une vie beaucoup plus longue

Tant dans le domaine des thérapies et des médicaments que dans celui des autres « méthodes » diverses pour la longévité 1 + 1 ne fait pas 2 mais souvent à peine un peu plus que 1. Et chaque « méthode » qui s’ajoute conduit probablement à des gains de plus en plus réduits. Un exemple : faire plus d’exercice, manger moins et mieux et prendre de la metformine devrait, si l’on cumule les informations statistiques disponibles, permettre une dizaine d’années de vie en plus.

C’est probablement beaucoup moins, surtout pour les personnes dans les pays à l’espérance de vie élevée et qui échappent à des causes de décès prématuré. En effet, malheureusement, lorsque l’âge de 90 ans est dépassé (un peu moins pour les hommes, un peu plus pour les femmes), il faut surtout de la chance à la « loterie génétique ». Et plus loin encore, la durée maximale de vie de 110 ans reste une frontière quasiment infranchissable, même pour un individu qui aurait suivi toute sa vie une hygiène de vie rigoureuse.

Il reste que les informations statistiques relatives à la longévité nous donnent des pistes toujours plus nombreuses sur ce qui est utile, et l’utilisation des « big data » et de l’intelligence artificielle combinées pourront faciliter les recherches médicales pour la longévité.


La bonne nouvelle du mois : De plus en plus de données médicales disponibles dans le cadre des recherches


C’est en fait une tendance lourde pas uniquement ce mois-ci. Les données médicales statistiques sont de plus en plus disponibles pour les professions de santé, les citoyens ainsi que les scientifiques. La majorité des responsables et également du public se prononcent en faveur du partage des données pour des raisons médicales (et non pas pour des raisons commerciales) et ceci en utilisant des moyens informatiques performants. Ceci est par exemple illustré par la déclaration de la ministre française de la santé Agnès Buzyn le 19 novembre 2019 : « Il nous faut travailler tous ensemble pour créer les conditions propices au développement de l’intelligence artificielle en santé. C’est pour cette raison que nous avons souhaité nous doter d’une plate-forme de données de santé. »

La création officielle du Health Data Hub a eu lieu le 1er décembre 2019. Certaines modifications en cours des lois de bioéthique annoncent également, très probablement, des recherches plus aisées et efficaces.


Pour en savoir plus :

Comités d’éthique et longévité. La mort de la mort. Numéro 129. Décembre 2019

Ma mère est morte d’un cancer du poumon apparemment parce qu’elle fumait. Ses risques ont quintuplé avec le tabagisme. C’est terrible ce quintuplement, bien sûr, ça va potentiellement conduire à la mort. Mais de 20 à 70 ans, vos chances d’avoir un cancer sont multipliées par mille et nous ne parlons pas du vieillissement. David Sinclair, biologiste australien.  Cracking and reversing the aging Clock. 2019, juin 2019.


Thème du mois : Les comités d’éthique, frein au droit à la santé et aux avancées pour la réjuvénation ?


Nous vivons dans un environnement administratif et politique extraordinairement complexe notamment en ce qui concerne les processus décisionnels. Ainsi, dans le domaine de la santé, dans le monde, il y a des dizaines de milliers d’institutions publiques compétentes à un niveau ou à un autre. Parmi celles-ci, les comités d’éthique médicale qui donnent leur accord par rapport à des expérimentations humaines, ne sont pas parmi les plus connues.

Prenons le cas des décisions politiques et sociales dans le domaine de la santé dans trois pays riches : la France, la Belgique et les Etats-Unis. Le citoyen normalement informé sait que les décisions relatives aux approbations des médicaments dépendent de certaines autorités (la FDA, Food and Drug Administration américaine étant certainement la plus connue), que les décisions les plus importantes sont tranchées dans les parlements et préparées par les ministres. S’il est belge et bien informé, il saura qu’il y a dans ce petit pays 9 ministres compétents pour les questions de santé, de nombreuses mutualités, une direction pour chaque hôpital public (parfois les hôpitaux sont groupés), des organisations de médecins, des multiples comités d’avis. S’il habite en France, il aura très probablement rencontré la Caisse primaire d’assurance maladie, le ministère de la santé, les directions des hôpitaux, …

Mais un citoyen, même informé, sait-il que pour presque chaque expérimentation médicale, susceptible, un jour, de le sauver, des centaines d’organismes sont en mesure d’empêcher la recherche (mais pas d’obliger à la recherche) ?

Les institutions sont très variables selon le pays. Les plus importantes se trouvent aux Etats-Unis. Elles sont connues par l’abréviation IRB pour Institutional Review Board. En France, ce sont des Comités de protection des personnes, en Belgique des Comités d’éthique médicale. Rien qu’en Belgique, on compte 144 comités actifs!

Ces institutions sont d’autant moins connues que les organisations qui expérimentent vont rarement exprimer les craintes de lenteur ou de blocage dans ces domaines. D’abord parce que cela ferait savoir à l’opinion publique et aux investisseurs potentiels que des démarches administratives longues sont encore nécessaires avant que des produits puissent être mis sur le marché. Ensuite, parce que les intervenants estiment presque toujours que le choix de la discrétion plutôt que de la médiatisation par rapport aux difficultés dans ces domaines donne plus de chances d’aboutir. D’ailleurs, alors que des recours sont possibles en théorie en cas de refus d’une expérimentation par un comité éthique, un tel recours ne se produira quasiment jamais.

Pour éviter l’effet de blocage des comités, certains sont tentés d’expérimenter dans des pays à la législation beaucoup moins contraignante. Ceci ne donne généralement pas de résultat parce qu’organiser une expérimentation dans une région « exotique » :

  •  présente de nombreuses difficultés (infrastructure médicale insuffisante, risque de corruption ou de fraude et bien sûr nécessité d’agir à distance ou de se déplacer…);
  • pourrait être une mauvaise publicité pour ceux qui organisent l’expérimentation car ils pourraient se faire accuser de ne pas respecter les règles éthiques;
  • et surtout, les résultats de l’expérimentation seraient difficiles à publier; même en cas de résultats potentiellement utiles, ils seraient donc peu ou pas diffusés et la thérapie disponible ne pourrait être mise à disposition.

Il faut remarquer enfin que des comités d’éthique existent aussi dans des pays souvent réputés comme peu attentifs, voire indifférents à ces questions, comme la Russie ou la Chine.

Imaginons qu’aujourd’hui un comité d’éthique soit amené à se prononcer à propos d’un potentiel voyage d’un humain sur la lune, non pour des raisons de prestige, mais pour des raisons médicales par exemple en envoyant des vrais jumeaux (monozygotes) sur une base spatiale (les uns restants sur terre, les autres partants pour mesurer les effets de la pesanteur réduite, des radiations cosmiques, de la vie dans un espace confiné…). Aucun comité d’éthique n’accepterait cette expérience qui serait pourtant une source considérable d’informations utiles. Et ceci alors qu’il existe des personnes, informées et conscientes, qui sont prêtes à risquer leur vie et/ou qui sont atteintes de maladies incurables à court terme et qui donc seraient heureuses de pouvoir consacrer leurs derniers jours à être utiles.

À première vue, un comité d’éthique ne donne qu’un avis, il ne décide pas. Mais, les avis d’un comité peuvent être de deux types. En termes juridiques, cela sera décrit comme un avis conforme ou un avis simple. Un avis simple est un vrai avis que celui qui décide est libre de suivre. Un avis conforme est en fait une procédure d’autorisation. Et pour la grande majorité des comités éthiques, ce qui est nécessaire, c’est un avis conforme.

La multiplicité des organes compétents selon le lieu d’expérimentation est un mécanisme étrange. Les droits humains sont généralement considérés comme universels et la recherche scientifique devrait dépasser les frontières, particulièrement les frontières internes à un pays. Pourquoi une expérimentation pour la longévité serait-elle éthique dans un hôpital parisien et pas dans un hôpital de Lyon ? Notons par ailleurs que le fait que ces comités soient souvent de petite taille et donc directement liés à une institution implique aussi le risque qu’un comité d’avis ne se préoccupe ni de l’intérêt public, ni de l’intérêt des patients, mais d’abord de l’intérêt de l’institution dans laquelle se trouve le comité, ou encore que le comité soit peu attentif.

Mais surtout, les comités d’éthique n’ont que le pouvoir de bloquer, pas celui de déclencher, d’inciter. Or, si des recherches déclenchées trop rapidement peuvent causer des lésions voire la mort de personnes qui ont accepté les expérimentations, des recherches reportées ou abandonnées peuvent empêcher la survie de millions, voire un jour de milliards de personnes. Si les expérimentations de vaccins, par exemple contre la polio, avaient été empêchées, des millions de personnes seraient mortes dans des souffrances souvent atroces.

Dans un monde plus soucieux de l’intérêt collectif, les comités éthiques seraient donc d’abord compétents, non pour freiner les progrès médicaux, mais pour demander des expérimentations médicales utiles. Un changement de perspective à ce sujet n’est pas simple, mais il est envisageable.


La bonne nouvelle du mois : Une belle vidéo francophone en faveur de la longévité et une interview positive de George Church


Le « zététicien » (personne qui doute et vérifie des prétentions scientifiques inhabituelles) Samuel Buisseret a réalisé une longue vidéo qui explique combien la recherche de l’immortalité (plus précisément de la vie sans vieillissement) est un objectif envisageable et souhaitable. Il y propose notamment d’envisager un futur meilleur, d’oser rêver qu’ »en 2100 nous vivrons tous, vous et moi y compris, maîtres de notre longévité dans un monde qui aura su s’adapter et s’enrichir des conséquences de ses erreurs (…) S’imaginer un tel monde, cela n’a aujourd’hui rien d’irrationnel.« 

Le célèbre scientifique américain George Church a donné pour la chaîne de télévision CBS une interview détaillée et optimiste à propos des recherches pour la longévité: Le but d’un généticien de Harvard : protéger les humains contre les virus, les maladies génétiques et le vieillissement. (En ce qui concerne l’horizon temporel de l’inversion de l’âge chez les humains,) c’est en essai clinique en ce moment même chez les chiens. Donc, ce produit vétérinaire pourrait être disponible dans quelques années, et il faudra alors encore dix ans pour que les essais cliniques sur les humains soient terminés.


Pour en savoir plus :

Produits et médicaments contre la sénescence. Mort de la mort. Numéro 128. Novembre 2019.

Mon but en tant que scientifique est de prolonger la vie. Mes grands-parents sont des patients cardiaques et je veux les aider. Et les faire vivre éternellement. (Journal De Morgen, 12 novembre 2019, traduction). Laurent Simons a 9 ans, il est né à Ostende en Belgique et étudie à l’Université d’Eindhoven aux Pays-Bas. Il devrait devenir en novembre le plus jeune universitaire du monde. Et il pourrait bien aussi devenir bientôt le plus brillant longévitiste de la planète.


Thème du mois : Médicaments (et autres substances pour la longévité)


De nombreux chercheurs travaillent depuis des décennies à ralentir le vieillissement, voire même un jour à permettre des mécanismes de réel rajeunissement.

De nombreuses pistes d’études sont explorées et différents produits sont actuellement étudiés. La présente lettre donne une liste assez étendue de substances prometteuses. Attention, ces produits ne doivent pas être utilisés pour soi-même sans avis médical et, souvent, ne sont pas disponibles sans prescription.

Sénolytiques

Les médicaments sénolytiques permettraient de supprimer des cellules en fin de cycle de vie.

Rappelons en effet que nos cellules sont programmées pour se diviser un certain nombre de fois mais, avec l’âge, elles cessent de se multiplier (ou se multiplient avec des erreurs) avant de mourir et d’être éliminées par notre système immunitaire.

Le problème c’est que, en vieillissant, ce système de « nettoyage » s’avère de moins en moins efficace. En revanche, ces cellules en fin de vie pourraient être éliminées par les médicaments sénolytiques. Ils ont la capacité d’éliminer nos cellules vieillissantes sans toucher aux cellules saines, ce qui nous aide à lutter contre le vieillissement cellulaire et par là même, à tout son cortège de maladies chroniques liées à l’âge. Actuellement, ces médicaments sont encore à l’état d’expérimentation – débutée en 2015 par Jim Kirkland, un chercheur de la Mayo Clinic. 

Les produits les plus connus sont dasatinib, quercétine et fisétine.

Le mélange dasatinib et quercétine améliore la santé de souris âgées et allonge leur durée de vie. De premiers essais cliniques courts ont aussi eu lieu chez l’homme et sont prometteurs. Certains effets secondaires sont notamment apparus – si la quercétine se trouve dans la pomme ou les oignons, le dasatinib est un anti-cancéreux.

Metformine

La metformine est un vieux médicament, bon marché, largement utilisé pour réguler le taux de sucre dans le sang des patients diabétiques depuis des décennies. Aujourd’hui, elle pourrait peut-être réduire les maladies de l’âge et améliorer la longévité.

De la famille des biguanides, ce médicament traite le diabète de type 2 par voie orale. Son intérêt, pour ces diabétiques non dépendants à l’insuline, est de faire baisser la glycémie (le taux de sucre dans le sang) sans augmenter la sécrétion d’insuline. En outre, on sait aujourd’hui que l’insuline réduit les phénomènes d’inflammation dans le corps.

Cela fait déjà quelques années que les spécialistes de la médecine anti-âge se penchent sur le cas de la metformine pour lutter contre les problèmes de santé liés au vieillissement. En particulier, elle réduirait la glycation, un processus du corps lié au métabolisme des sucres et dégradant nos protéines, faisant perdre la souplesse de nos tissus de soutien, et accélérant le vieillissement global.

On sait aussi que la metformine favorise les effets de rajeunissement et de régénération cellulaire, connus sous le nom d’autophagie. Il s’agit d’un processus pendant lequel une cellule peut réparer ses composants défectueux (une vraie remise en état autonome). Il a été montré que d’autres substances comme le resvératrol, le thé vert ou la rapamycine favorisent aussi cette autophagie tout comme le jeûne, même court.

Même si une étude montre moins d’impact des maladies de dégénérescence (liées au vieillissement) chez les diabétiques traités, et moins de cancers, grâce à ce produit, comme pour tous les autres actuellement disponibles, l’impact sur la durée de vie maximale (au-delà de 95 ou 100 ans) est faible, voire nul.

Rapamycine

L’Île de Pâques ou « La Grande Rapa » est connue pour ses 900 statues énigmatiques en pierre. C’est aussi le nom que des chercheurs canadiens ont donné à la « Rapamycine », molécule produite par la bactérie Streptomyces hygroscopicus. La Rapamycine ou « Sirolimus » est utilisée depuis 1999 comme médicament immunosuppresseur contre le rejet de greffe d’organe – avec notamment le « Rapamune » de Pfizer.

Différentes souches de souris voient leur santé améliorée et leur durée de vie augmentée par la rapamycine, et ce en commençant à des âges de la vie différents. Des tests sont en cours chez le chien (étude “Aging Dog”). Les effets secondaires de la rapamycine font que l’utilisation chez l’homme à titre préventif peine à avancer.

Statines

Des chercheurs de l’université de Naples ont montré que les statines pouvaient ralentir le processus de vieillissement cellulaire en prévenant le raccourcissement des télomères. Les télomères sont des sections d’ADN qui couvrent l’extrémité des chromosomes et les protègent contre les dommages associés au vieillissement. Les statines peuvent activer une enzyme appelée « télomérase » ce qui allonge la longueur des télomères. Cette longueur est un indice de longévité assez connue.

 

Déjà utilisées dans le traitement des maladies cardiaques, du diabète et des cancers, les statines pourraient être également prises dans une thérapie anti-vieillissement. Mais les effets secondaires musculaires, parfois graves, des statines, font que l’utilisation actuelle pour la prévention reste modérée.

NAD+

Les cellules ont la capacité innée de réparer les dommages causés à l’ADN – ce qui survient, par exemple, chaque fois que notre peau est exposée au soleil. Cependant, cette capacité tend à diminuer avec l’âge.

Des chercheurs ont découvert que le métabolite nicotinamide adénine dinucléotide oxydé (NAD+), qui est naturellement présent dans chaque cellule du corps humain, joue un rôle-clé en tant que régulateur des interactions protéine-protéine qui contrôlent la réparation de l’ADN.

Ainsi, le fait de traiter des souris avec un précurseur du NAD+ améliore la capacité de leurs cellules à réparer les dommages causés à l’ADN par l’exposition aux rayonnements du soleil ou au vieillissement. 

« Nous n’avons jamais été aussi proches de la création d’un médicament anti-âge sûr et efficace. Il pourrait même être disponible dans seulement trois à cinq ans si les essais sont concluants », a déclaré le Professeur David Sinclair.

Les premiers résultats d’essais cliniques chez l’homme sont décevants : ils ne montrent pas d’effet visible.

Hormones

La baisse de nos hormones est certainement un des effets les plus marqués et les plus précoces du vieillissement. Dès 30 ans, la fabrication d’hormones diminue avec des conséquences non négligeables.

Parmi celles que l’on connaît le mieux, voici les plus importantes à voir leur taux baisser avec le vieillissement : la DHEA, la mélatonine, les oestrogènes, la progestérone, la testostérone, la pregnénolone, l’hormone de croissance et le cortisol.

S’il est médicalement admis qu’une remontée des taux hormonaux s’accompagne d’un net regain de forme, le traitement substitutif hormonal n’est pas une panacée.

Alors que l’hormone de croissance a une action claire et positive sur la peau, les os et les muscles, personne n’a su à ce jour augmenter la durée de vie des souris et rats par l’hormone de croissance, tout du moins leur durée de vie maximale. Ainsi, ces effets positifs sont probablement accompagnés d’effets secondaires également, qui restent à identifier. La récente repousse du thymus par injection d’hormone de croissance et DHEA (et autres substances), accompagnée d’une baisse de l’âge biologique” (mesuré par méthylation de l’ADN de cellules sanguines), amène donc à une certaine prudence sur les effets à long terme.

L’équilibre alimentaire est important, notamment pour un apport suffisant de protéines et acides aminés (surtout après 65 ans), mais aussi de certaines vitamines et minéraux participant à la fabrication d’hormones dans nos glandes endocrines.

Aspirine

Les médecins savent depuis les années 1990 que l’aspirine semble réduire le risque de souffrir du cancer; dans le cas du cancer colo-rectal, la réduction du risque est d’au moins 40%, mais les chercheurs ne comprennent pas exactement la nature de ce mécanisme protecteur.

Deux scientifiques de l’université suisse de Bâle ont examiné, chez 546 femmes âgées de plus de 50 ans, le lien entre le mode de vie et le vieillissement du génome. Ils ont déterminé que l’aspirine freine le vieillissement du génome, notamment en luttant contre des modifications qui jouent un rôle dans le développement de tumeurs. Cependant, les chercheurs préviennent qu’il ne serait pas sage de commencer à prendre régulièrement de l’aspirine simplement pour lutter contre le cancer, compte tenu des effets secondaires qui peuvent accompagner la prise du médicament. Les conclusions de cette étude sont publiées dans le Journal of the National Cancer Institute.

De manière globale, il est considéré que l’aspirine à faible dose (“half a baby aspirin”: un centième de la dose prise contre les maux de tête), pris pendant les repas pour éviter des ulcères, a un effet positif pour les personnes à risque cardiovasculaire avéré, et neutre (et peut-être négatif) dans les autres cas.

Vitamines 

Des années de mauvaise nutrition accélèrent le processus de vieillissement. Les carences en vitamines et minéraux peuvent avoir des effets néfastes sur la santé des personnes âgées. Des études récentes indiquent que certaines vitamines possèdent des propriétés anti-oxydantes et empêchent le processus d’oxydation. Ces vitamines sont les vitamines A, E, C et la Bêta-carotène. Grâce à ces propriétés, elles peuvent retarder le processus de vieillissement.

Elles préviennent également la dégénérescence des vaisseaux sanguins, des articulations cardiaques et des lentilles oculaires.

Connue sous le nom de vitamine anti-oxydante et anti-âge, la vitamine B1 joue un rôle important dans le fonctionnement normal du système nerveux, la régulation des glucides et une bonne digestion.

Antioxydants

On parle beaucoup de prendre ces fameux antioxydants qui doivent nous protéger des « radicaux libres » et du vieillissement accéléré.

Pour comprendre les antioxydants, il faut comprendre les radicaux libres (RL). Ceux-ci sont produits lors de réactions impliquant l’oxygène (respiration, digestion, effort musculaire, défenses contre l’infection, …). Ce sont diverses molécules ayant en particulier un électron « en trop », qui les rend particulièrement instables et réactives. Tant qu’un système antioxydant n’a pas stoppé le processus, les radicaux libres vont « contaminer » d’autres molécules qui deviennent alors des radicaux libres dans un processus en chaîne. On appelle cette contagion de « l’électron en trop » oxydation.

Un déséquilibre de nos défenses anti-radicalaires peut-être lié à un manque d’antioxydants dans notre alimentation. En particulier, la cuisson trop forte et la conservation des aliments détruisent un grand nombre d’antioxydants.

Certains facteurs (comme l’âge, le tabac et le surpoids) vont augmenter la production de radicaux libres, et donc l’oxydation dans le corps.

Les antioxydants se trouvent dans un grand nombre d’aliments, leurs sources sont très variées. Cependant, les plantes, soumises en permanence aux UV du soleil, ont dû développer de puissants antioxydants pour survivre, en particulier les polyphénols et les caroténoïdes. Pour ces raisons, une alimentation riche en fruits et légumes peu cuits est salutaire.

Des aliments riches en antioxydants :

  • Vitamine C : poivron, goyave, oseille, citron, orange, kiwi, choux, papaye, fraises, …
  • Vitamine E : huile de tournesol, germe de blé, soja, maïs, beurre, margarine, œufs, …
  • Vitamine A : foie, beurre, œufs, …
  • Sélénium : poissons, œufs, viandes, …
  • Zinc : fruits de mer, viandes, pain complet, légumes verts
  • Coenzyme Q10 : soja, boeuf, petits poissons, épinards
  • Lycopène : tomate et fruits rouges
  • Astaxanthine : krill, crevettes, crustacés au pigment rouge
  • Acide alphalipoïque : épinard, viandes rouges, brocolis
  • Polyphénols (flavonoïdes et tanins en particulier) : tous les fruits et légumes colorés, baies, vin, thés, …

Autres substances au potentiel anti-oxydant :

  • Certaines vitamines B : B1, B5, B6,
  • Certains acides aminés : acétyl-L-carnitine, méthionine, cystéine, taurine, …
  • Les acides gras oméga 3
  • L’acide hyaluronique
  • Le bleu de méthylène
  • Les flavonoïdes
  • Certains composants de l’astragale

Malheureusement, aux Etats-Unis, les études portant sur l’absorption de vitamines ou de compléments alimentaires par les citoyens n’ont pas donné des résultats positifs.

En conclusion

L’inventaire qui a été dressé ici est incomplet. De nombreux autres produits sont encore considérés par certains comme ayant un potentiel pour favoriser une vie plus longue, par exemple certaines protéines, le resvératrol, les sirtuines, … Pour toutes ces substances, la question du dosage est bien sûr fondamentale, « ni trop, ni trop peu » ainsi que l’étude des effets combinés de plusieurs produits (voir notamment les projets de « polypill » ainsi que le Data Beta test).

Actuellement, nulle part au monde, un organisme public ou privé n’examine systématiquement l’impact positif pour la durée de vie de ces nombreuses substances, ni pour les souris de laboratoire, ni pour les humains.

L’extrême complexité administrative et légale rend – paradoxalement – les tests plus difficiles aujourd’hui que par le passé. La prise de conscience de l’importance de ces études pourrait être accélérée grâce à l’attrait récent pour les sénolytiques, les développements de tests plus automatisés utilisant de l’intelligence artificielle et surtout une prise de conscience longévitiste des gains de santé public et de bien-être envisageables.


La bonne nouvelle du mois : une semaine pour la longévité à Londres


Parmi les nombreuses conférences qui se tiennent dans le monde, celles qui se tenaient du 11 au 15 novembre durant la semaine de la longévité à Londres étaient particulièrement prometteuses. Elles ont en effet vu la rencontre d’investisseurs potentiels, de personnalités scientifiques, de femmes et d’hommes politiques, principalement du Royaume-Uni, bien sûr, mais aussi des Etats-Unis.

Pour en savoir plus :

 

 

De quelques théories en lien avec la longévité généralement perçues comme non sérieuses. La mort de la mort. Octobre 2019. Numéro 127.

« Si vous voulez trouver les secrets de l’Univers, pensez en termes d’énergie, de fréquence, d’information et de vibration. » Nikola Tesla (traduction).


Thème du mois : Des théories contestées


Cette lettre mensuelle donne une introduction à des théories communément non acceptées par la communauté scientifique. L’essentiel de la lettre est consacré à la description de certaines de ces théories. Les phrases en italique visent à donner le point de vue scientifique généralement admis actuellement.

Toutes les médecines alternatives ne sont pas abordées ici. Ne sont notamment pas abordées : 

  • le yoga et les autres pratiques liées aux mouvements et manipulations du corps (gymnastiques, danse, ostéopathie…) et à l’atteinte d’états modifiés de la conscience (hypnose, musique,…)
  • le jeûne et toutes les prescriptions alimentaires (paléodiète, véganisme, végétarisme, …)
  • l’aromathérapie et les autres théories liées soit à l’ingestion de substances (phytothérapie, gemmothérapie, absorption d’argile, certaines plantes non utilisées en pharmacopée classique…), soit à la respiration de substances
  • l’utilisation à vocation thérapeutique de couleurs ou de cristaux
  • les théories basées sur des convictions proprement religieuses (rôle thérapeutique des prières, miracles, …)

Chakras, méridiens, …

Selon le concept oriental, notre corps possède des centres énergétiques ou chakras, situés le long de notre colonne, qui commence à la base du sacrum, le “chakra racine”, captant les énergies telluriques et se terminant au-dessus du crâne, par notre “chakra coronal”, captant les énergies cosmiques. Nous serions donc comme une antenne cosmo-tellurique. Selon cette vision, si tous nos chakras sont bien ouverts (par des exercices de méditation, de pleine conscience, de danse, de yoga, de massages énergétiques ou en utilisant les sons des bols tibétains), nous recevons suffisamment d’énergie, pouvant circuler et équilibrer tout le corps, permettant ainsi de maintenir une bonne santé.

En électricité, moins il y a de résistance dans un fil, plus il est conducteur d’énergie. En cultivant la sérénité par la méditation, on crée un état de non résistance dans le corps et on peut ressentir davantage de vitalité.

La médecine du corps énergétique apporte une approche holistique de la santé et de la longévité.

Selon la médecine traditionnelle chinoise, le corps est parcouru d’un réseau complexe de canaux d’énergies appelés “méridiens”:

Dans les diagrammes chinois du corps humain, ces réseaux d’énergie ressemblent à un schéma de câblage électronique. A l’aide d’aiguilles d’acupuncture, les médecins chinois vérifient les circuits énergétiques de leurs patients tout comme les ingénieurs vérifient les circuits électroniques pour détecter les “pathologies” électriques. 

Pour d’autres partisans de médecine alternative, c’est l’oreille, ou également les mains et les pieds qui seraient reliés aux organes du reste du corps et l’utilisation d’aiguilles ou de massages dans la bonne partie de ces organes influerait positivement sur le fonctionnement du corps.

Selon les connaissances scientifiques contemporaines cependant, l’existence des chakras, des méridiens et d’autres liaisons énergétiques vers le corps ne peut être prouvée et les effets thérapeutiques ne sont pas mesurables.

L’eau est conductrice

Nous savons que notre corps est composé de plus de 70% d’eau. La qualité de cette eau est donc primordiale. Des études menées par Masaru Emoto, ont montré que l’eau avait une “mémoire”. Selon les intentions ou mélodies émises, l’eau ne forme pas les mêmes cristaux de glace, d’où la structure différente selon les pensées ou musiques captées par le champ vibratoire de l’eau. Le fait que l’eau ait une « mémoire » et soit influencée par son passé a été démontré par le médecin et immunologiste Jacques Benveniste.

L’eau est une molécule complexe aux états bien plus nombreux que ce que nous pensons généralement. Cependant, aucune étude ne démontre un état de santé meilleur du fait de l’utilisation de molécules d’eau ayant un passé spécifique, les hypothèses de la « mémoire de l’eau » étant actuellement considérées comme non valides.

Homéopathie

C’est est une branche de la médecine selon laquelle des produits extrêmement dilués ont un effet thérapeutique basés sur le principe de similarité. L’idée de base, émise par le médecin Samuel Hahnemann en 1796 est que des substances provoquant une maladie chez des sujets sains, pourrait guérir des personnes malades.

Les traitements homéopathiques ont été et sont utilisés par des centaines de millions de personnes de par le monde, avec un taux de satisfaction des patients très élevé et avec des médecins qui, de manière générale, accordent plus d’attention aux malades. Des médicaments homéopathiques sont utilisés même pour des animaux avec des résultats importants.

Le consensus scientifique large (et vérifié par de nombreuses expérimentations) est que les produits homéopathiques n’ont pas d’autre effet qu’un placebo. D’ailleurs leur dilution est telle qu’il n’y a plus de molécule du principe actif.

Médecine vibratoire

Lorsqu’il s’agit de connaissances anciennes, le son, la fréquence et les vibrations ont toujours été perçus comme des forces puissantes, qui peuvent influencer et modifier la vie jusqu’au niveau cellulaire.

Les méthodes de guérison par le son sont souvent utilisées par les chamans, qui utilisent les tambours et le chant pour accéder aux états de transe. La recherche a même démontré que le tambour et le chant peuvent être utilisés pour ralentir les maladies cérébrales mortelles, et qu’ils peuvent générer un sentiment d’unité avec l’univers.

La thérapie sonore peut avoir de nombreuses applications médicales, en particulier dans le domaine de la santé psychologique et mentale. Dans des expériences répétées et contrôlées, les fréquences, connues sous le nom de technologie du champ électrique pulsé oscillant (OPEF), inventé par Royal Rife, ont tué en moyenne 25 à 40 % des cellules leucémiques, allant jusqu’à 60 % dans certains cas. De plus, l’intervention a même ralenti le taux de croissance des cellules cancéreuses jusqu’à 65 %.

Les vibrations sonores ou autres ont, bien sûr, des effets physiques et souvent des effets sur l’organisme. Cependant, il n’y a pas d’utilisation thérapeutique importante reconnue par la majorité de la communauté scientifique.

Biologie électrique

Grâce à l’imagerie par résonance magnétique, des chercheurs de l’université de Pennsylvanie ont constaté que certaines protéines sont dotées d’une « vibration » interne qui palpite des milliards de fois par seconde. Cette révélation a conduit à conclure que ce n’est pas seulement la forme repliée complexe de ces molécules qui influe sur leur fonction, mais leur mouvement interne.

Selon le Dr Joshua Wand, « La situation est semblable à la discussion en astrophysique, où les théoriciens prédisent qu’il existe de la matière ou de l’énergie mystérieuse que personne n’a encore vue. »

Un livre publié en 2010 en Suisse, intitulé Der Urzeit-Code détaille des expériences qui montrent comment un champ électrique fluctuant peut altérer les gamètes au point de créer de nouvelles espèces.

Dans ces expériences de laboratoire, les chercheurs, le Dr Guido Ebner et Heinz Schürch, ont exposé des graines de céréales et des œufs de poisson à un « champ électrostatique ». Des organismes primitifs inattendus sont nés de ces graines et œufs : une fougère qu’aucun botaniste n’a pu identifier, du maïs primitif avec un maximum de douze épis par tige; du blé qui était prêt à être récolté en seulement quatre à six semaines. Et une truite géante, disparue en Europe depuis 130 ans, avec un saumon dit à crochets. C’était comme si, dans le champ électrique, ces organismes avaient accès à leurs propres souvenirs génétiques sur commande, un phénomène que le biochimiste anglais Rupert Sheldrake, par exemple, estime possible.

Étant donné ce que rapporte Der Urzeit-Code, il ne serait pas exagéré de penser que les courants électriques peuvent faire résonner les protéines à des vitesses variables et changer ainsi leur comportement, ou, en déclenchant un changement d’état des champs morphiques, avoir un effet thérapeutique positif.

L’effet spectaculaire de courants électriques dans le développement vers le stade adulte de divers animaux a été notamment montré en décembre 2018 par un scientifique américain, Michael Lewin.

La communauté scientifique contemporaine n’utilise presque plus des courants électriques dans un but thérapeutique et estime les effets positifs non démontrés. Il faut noter que les recherches dans ces domaines sont beaucoup moins développées que par le passé.

L’effet placebo (et son contraire, l’effet nocebo)

Ces effets sont une conséquence avérée de notre pouvoir d’autosuggestion. Il démontre que nous pouvons influer sur les mécanismes physiologiques du corps par la pensée. Nous vivons dans une culture où les antidépresseurs et bien d’autres médicaments fonctionnent, pour une bien grande part parce que les gens y croient !

L’effet placebo n’est pas considéré comme une fausse science ou une médecine alternative. Force est pourtant de constater, que les raisons de l’efficacité se situent pour l’essentiel dans la « puissance de l’esprit » sans démonstration précise des mécanismes en jeu. L’effet placebo n’est reconnu scientifiquement que parce qu’il a été mesuré à d’innombrables reprises.

Pouvoir de l’esprit et biologie quantique

Selon Bruce Lipton, notre santé n’est pas seulement déterminée par notre ADN mais par notre environnement et la puissance de nos pensées et croyances.

Voici un résumé de ses propos à propos de cette nouvelle vision de la biologie : 

Il y a aujourd’hui, deux systèmes de pensée sur la biologie humaine, l’un est basé sur la réalité physique, selon laquelle tout dans l’univers est fait de matières, c’est une vision newtonienne de la médecine conventionnelle. L’autre vision se base sur la physique quantique, elle suppose que l’univers est fait d’énergie et que tout ce que l’on considère comme de la matière serait en fait de l’énergie.

La majeure différence entre les deux est que les forces invisibles jouent un rôle primordial dans la nouvelle vision de la biologie. La vision actuelle de la génétique a bien changé, l’ancienne approche apprise et enseignée était appelée déterminisme génétique. Selon elle, nos gènes déterminent nos caractéristiques non seulement structurelles mais aussi physiques, émotionnelles et nos comportements de sorte que notre vie reflète notre génétique.

Il existe une nouvelle science que l’on appelle l’épigénétique. « Il y a 40 ans, je vis pour la première fois en quoi cela consistait sur mes cellules souches en culture. J’avais des cellules identiques dans 3 boîtes mais je changeais l’environnement de chacune, donnant des tissus d’organes différents. Cette notion de contrôle environnemental sur les gènes est le contrôle épigénétique. »

Notre vision du monde est primordiale car nos perceptions sont transformées en substances qui contrôlent notre comportement et notre expression génétique. Les recherches alliant physique quantique, ingénierie électrique, chimie et biologie, sont particulièrement pertinentes, car elles pourraient donner naissance à des thérapies entraînant beaucoup moins d’effets secondaires que les médicaments. Or, ces recherches confirmeront ce que « savent » déjà, sans l’avoir réalisé, le scientifique et le non-scientifique : tout organisme, y compris l’humain, communique avec son environnement et le décode en évaluant les champs d’énergie.

Comme l’humain dépend étroitement des langages parlés et écrits, il a négligé ses senseurs d’énergie en tant que système de communication. Comme pour toute fonction, le non-usage mène à l’atrophie. Les aborigènes utilisent encore quotidiennement cette fonction hypersensible, et il n’y a pas chez eux d’atrophie sensorielle. Ainsi, ils sont capables de sentir l’eau enfouie profondément dans le sable. Quant aux chamans de l’Amazonie, ils communiquent avec l’énergie des plantes médicinales.

Les connaissances relatives à l’épigénétique en lien avec la longévité ont été abordées dans une lettre de juin 2019. L’influence passée du milieu extérieur est établie et elle est forte au niveau épigénétique. Mais l’influence de champs quantiques ou d’autres énergies n’est pas démontrée.

En conclusion

Une bonne hygiène de vie permettant à nos énergies de circuler de façon équilibrée et des pensées positives favorisent notre santé et notre longévité.

Cet état est à la fois bénéfique pour exprimer les bons gènes (comme les gènes suppresseurs de tumeurs) et inhiber l’expression des “mauvais” comme ceux de l’inflammation, de certains cancers ou maladies auto-immunes, …

Avancer en âge sans présenter les symptômes liés à l’âge, voilà ce que nous enseigne la médecine énergétique, l’épigénétique et la biologie quantique, qui nous montrent comment reprendre le contrôle de notre santé. C’est une façon de réinterroger nos capacités tout en bénéficiant des nouvelles recherches actuelles en matière de santé et d’avoir une vision plus globale.

Toutes les théories décrites ci-dessus sont considérées par l’essentiel de la communauté scientifique et médicale comme non-valides pour deux raisons principales :

  • l’absence de preuve acceptée des mécanismes qui se produisent;
  • l’absence de preuve de l’efficacité thérapeutique.

Il est certain également que les thérapies alternatives sont très souvent vendues à des personnes en souffrance avec un but lucratif. Les produits pour une meilleure santé et une vie plus longue se vendent aux puissants et aux pauvres depuis des millénaires. Cependant, des produits pharmaceutiques classiques sont également vendus pour des montants gigantesques et les scientifiques qui les créent ont également des buts lucratifs. Souvent, ils n’hésitent d’ailleurs pas non plus à vendre des produits dont l’efficacité est douteuse.

La science a accompli d’immenses progrès mais les scientifiques doivent rester modestes en ce qui concerne les progrès de la médecine, particulièrement de la longévité. En l’an 6 de notre ère, Terentia, veuve de Cicéron, mourait à l’âge de 104 ans. En l’an 2019, Kane Tanaka, la femme la plus âgée de la planète n’a que 12 ans de plus et elle ne danse pas le tango tous les jours.

Certaines pistes de recherches alternatives pourraient être testées selon des critères scientifiques reconnus, c’est-à-dire notamment avec des expérimentations en double aveugle. L’espace accordé à la recherche « non-conventionnelle » peut être lié à l’attention à tout ce qui est imprévu, à une attitude favorable à la sérendipité. Sachant cependant aussi qu’il en va de même pour les prétentions des médecines et recherches alternatives que pour les prétentions des médecines et recherches scientifiques « classiques » : aujourd’hui, rien ne fonctionne encore au-delà d’un peu plus de 110 ans, quelle que soit la beauté des théories, la puissance des déclarations, le caractère inhabituel ou non des idées et la taille des moyens investis. Et ceci alors que l’objectif pourrait bien être à notre portée.


La bonne nouvelle du mois : Les progrès de « l’édition » génétique s’accélèrent


Selon un article paru dans Nature le 21 octobre, deux chercheurs américains, David Liu et Andrew Anzalone, ont découvert un outil de modification génétique, plus performant et plus précis que les techniques de type CRISPR. Grâce à une enzyme nouvelle (résultat de la fusion de deux autres enzymes dont l’enzyme CAS9), une zone très spécifique de l’ADN peut désormais être « éditée » ou « réécrite », sans qu’il soit nécessaire de couper le brin d’ADN.

Selon l’article, les chercheurs ont déjà testé cette méthode sur des cellules humaines in vitro et réussi parfaitement 175 modifications génétiques sur des cellules atteintes d’affections diverses.

Cette étape nouvelle dans une évolution rapide ouvre bien sûr aussi des perspectives potentielles pour des thérapies géniques « positives », d’amélioration et non pas seulement de lutte contre des maladies génétiques.


Pour en savoir plus :

 

Le consentement à la recherche médicale : devoir éthique ? La mort de la mort. Septembre 2019. Numéro 126.

Bientôt, la science ne pourra pas seulement ralentir le vieillissement des cellules, mais elle fixera les cellules en l’état et nous deviendrons ainsi éternels. Eric Cantona, 29 août 2019, dans une intervention un peu « déjantée”, à l’occasion de la remise du prix 2019 du président de l’UEFA (traduction).


Thème du mois : Expérimenter pour la longévité, droit ou devoir ?


Au cours des dernières décennies, petit à petit, les sociétés ont élaboré un tissu énorme de législations protectrices de la santé de personnes qui se soumettent à des expérimentations. A un point qui n’est plus favorable ni pour les progrès médicaux, ni pour les personnes qui souhaitent expérimenter pour le bien commun.

Le passé de la recherche médicale

Pendant des siècles, les expérimentations portant sur des humains se sont faites avec bien moins de respect pour les droits des personnes subissant l’expérimentation que pour les autres citoyens.

Les résultats des recherches médicales à partir de la renaissance et surtout au 19ème et au début du 20ème furent extraordinaires. Mais le non-respect des droits humains de ceux subissant l’expérimentation fut souvent également spectaculaire.

Pendant longtemps, bien souvent, ce sont des condamnés qui étaient « utilisés », charcutés, … A des époques où la peine de mort était encore fréquente, cela pouvait être un moyen d’échapper à la peine ultime. Mais un moyen d’autant plus potentiellement peu enviable que l’anesthésie n’était pas encore pratiquée.

A côté des condamnés par la justice, il y avait les populations ayant moins de droits, venant notamment d’Afrique noire. Ainsi un médecin du Sud des Etats-Unis, James Marion Sims expérimenta d’abord sur des femmes esclaves noires avant d’opérer sur des femmes blanches.

Mais quand le sujet de l’expérimentation médicale non éthique est abordé, c’est surtout aux atrocités commises durant la seconde guerre mondiale, dont celles du tristement célèbre Docteur Mengele, que l’on pense. Il fut responsable de dizaines de morts de femmes, d’enfants et d’adultes. Ce qui fut commis par des médecins de l’armée impériale japonaise de l’Unité 731 est moins connu. Les expérimentations se firent pourtant dans des conditions plus abominables encore et provoquèrent des milliers de morts. De manière totalement immorale également, il y eut très peu de poursuites après la guerre et pas de condamnation du principal responsable Shiro Ishii.

Ce sont ces atrocités qui ont été l’élément déclencheur de législations strictes. Mais ces développements ont été progressifs. Par exemple jusqu’aux années 70, les autorités américaines se sont encore livrées à des expériences sur des afro-américains.

La situation contemporaine

Aujourd’hui, en tout cas dans les pays où se passent la majorité des expérimentations médicales, la législation est d’une grande sévérité, exprimée principalement dans la Déclaration d’Helsinki. Par une sorte de mouvement de balancier excessif, une personne qui se soumet à des essais cliniques est mieux protégée qu’un citoyen ordinaire. Pour effectuer une expérimentation, il faut notamment que l’organisation intéressée y soit autorisée, que l’expérimentation elle-même ait été admise par un organisme d’avis, que les « testeurs » aient marqué leur accord « informé », ce qui signifie remplir des documents complexes et nombreux. Il faut aussi, bien sûr, que le risque de santé pour les « testeurs » ne soit pas considéré comme disproportionné.

Ensuite, l’étude elle-même comprend plusieurs phases. Après avoir établi la probable innocuité, généralement sur l’animal, il faut établir cette même innocuité sur un groupe de personnes sans tester l’efficacité (phase I). Ensuite seulement, il y a examen de l’efficacité du traitement lui-même, d’abord sur un petit groupe, puis sur un plus grand groupe, comparé à un autre traitement ou à un placebo (phases II et III).

Ceci a pour conséquence que l’expérimentation est extrêmement longue et coûteuse. Comme très souvent, les expérimentations sont effectuées par des sociétés en lien avec le monde pharmaceutique, les investissements se font principalement pour des produits et méthodes brevetables et très difficilement pour d’autres. Ceci explique, par exemple, qu’une expérimentation pour la longévité portant sur la metformine ait pris des années à être organisée, faute de moyens.

Il faut toutefois nuancer ces aspects de lenteur. Ainsi, dans le cadre de l’épidémie d’Ebola, certaines expérimentations se sont faites beaucoup plus rapidement. En fait, deux aspects ont probablement joué :

  • La peur de conséquences létales de l’épidémie pour les populations concernées et de la possible propagation vers d’autres continents.
  • Et, de manière beaucoup moins compréhensible éthiquement, une moindre préoccupation pour les règles de protection lorsque les sujets de l’expérimentation se trouvent en Afrique.

Pistes d’amélioration : devoir de partage des données et devoir d’expérimentation

A l’heure actuelle, beaucoup considèrent que les données médicales appartiennent aux patients. Les responsables des traitements ne pourraient donc les utiliser sans consentement. Ceci est compréhensible lorsque les données peuvent être utilisées « contre les patients », par exemple par une compagnie d’assurance, un employeur. Mais en va-t-il de même pour les résultats des recherches médicales qui peuvent être utiles à tous en commençant par les plus faibles ? A supposer que je dispose d’un type de sang unique au monde par ses propriétés coagulantes, serait-il justifié que je refuse l’utilisation de ces données, condamnant à mort des personnes car elles ne pourraient bénéficier pas de certains progrès médicaux ?

La réponse devrait être évidente. D’ailleurs, en pratique, dans l’immense majorité des cas, les formules concernant les consentements au partage de données sont de la paperasserie bureaucratique. Elle amuse surtout les juristes ou plus exactement, elle leur fournit une source de revenus sans créer de réel consentement, puisque quasiment tout le monde signe et quasiment personne ne lit (et celui qui lit, n’en comprendra pas grand chose).

Dans un environnement idéal, la première question posée serait « Comment assurer que les recherches médicales permettent une vie plus longue et en meilleure santé aux personnes qui le souhaitent sans nuire à ceux qui fournissent les informations ? ». Les patients que nous sommes tous auraient le devoir moral, voire l’obligation légale de partager nos données. Il y aurait aussi l’obligation stricte pour les organisations utilisant les données de partager les résultats pour l’utilisation scientifique et thérapeutique et l’interdiction, tout aussi stricte d’utiliser les données à d’autres fins.

Nous deviendrions donc en fait tous testeurs sans aucun effort supplémentaire, en mettant en commun les informations pour tout ce qui concerne les milliards d’opérations médicales (chirurgie, médicaments, examens …)  que nous faisons chaque année. Ceci peut sembler inquiétant à certains mais cela peut aussi être perçu comme rassurant car permettant plus d’accès aux données et donc plus de contrôle. Ce partage se fait d’ailleurs déjà partiellement dans certains pays, notamment en France. En effet, bien des données médicales sont partagées grâce entre autres au Système national des données de santé, mais avec un degré de précision insuffisant.

Il faut noter que cette perception de l’utilisation souhaitée des données médicales tend à se répandre assez rapidement, particulièrement en France. La médecine étant de plus en plus informatisée, elle dépend de plus en plus de données digitales accessibles. Il est de plus en plus clair qu’il serait immoral pour un patient bénéficiant des données des autres de refuser de donner les siennes aux autres.

En parrallèle, des expériences médicales resteront néanmoins nécessaires.

Un premier moyen d’accélération peut-être l’auto-expérimentation. Celle-ci fut assez fréquente par le passé et elle existe encore. Par exemple la controversée Liz Parrish et aussi le biogérontologiste renommé Greg Fahy l’ont pratiqué.

Mais la principale piste, c’est l’expérimentation plus rapide avec des règles plus réalistes sur beaucoup d’aspects. Il faut remarquer qu’être plus rapide, cela peut être plus une garantie de protection pour ceux qui vont être les sujets de l’expérimentation. Il en va ainsi lorsque l’information est partagée plus rapidement, sans être « bloquée » à cause de règles en matière d’appropriation excessive de droits intellectuels ou pour d’autres raisons. Il s’agit notamment d’avoir un projet plus global, idéalement international, d’avoir une procédure d’autorisation éthique globalisée. Il s’agit surtout de la prise de conscience de l’urgence, une fois qu’il est établi que la probabilité d’atteindre l’objectif n’est plus négligeable.

Conclusion

Chaque jour, 110.000 personnes meurent dans le monde de maladies liées au vieillissement. Une expérimentation efficace doit porter sur les plus âgées (sur des personnes jeunes, il faudrait attendre des années, voire décennies avant de voir des résultats suffisamment probants). Les personnes âgées devraient avoir le droit d’expérimenter et dans de meilleures conditions. Nous pouvons même considérer que, pour les femmes et les hommes âgés qui sont informés et qui ont les moyens financiers, sociaux et psychologiques de le faire, c’est un devoir éthique; un devoir d’assistance du même ordre que le devoir que nous pouvons ressentir de donner notre sang en cas de catastrophe.

Les bonnes nouvelles du mois : L’expérimentation de la metformine pour la longévité va débuter. Une expérimentation de 5 produits « rajeunissants » indique un résultat positif.

Le projet « TAME », c’est-à-dire l’expérimentation portant sur les effets positifs de l’absorption de metformine par des personnes âgées en bonne santé va débuter aux Etats-Unis. C’est une bonne nouvelle à tempérer par le fait que ce démarrage était attendu depuis deux années, faute de financement.

Une expérimentation extrêmement prometteuse de 5 produits durant un an pour un petit groupe de 9 hommes âgés de 51 à 65 ans a permis d’établir dans ce groupe un recul de l’âge indiqué par les « horloges épigénétiques » de 2 ans et demi en moyenne. En d’autres mots, il semble qu’il y ait réjuvénation sur les deux années mesurées pour les personnes qui prennent ces produits. C’est extrêmement prometteur, mais à confirmer par des expériences à plus grande échelle.


Pour en savoir plus :

 

 

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