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Lettre mensuelle de Heales. La mort de la mort. N°154. Janvier 2022. La sarcopénie Et La Longévité

La loi est stricte vis-à-vis de la rapamycine et de la metformine, en exigeant une prescription. En comparaison, l’alcool et le tabac ne nécessitent pas de prescription ni de surveillance médicale. Le tabagisme n’a aucun avantage pour la santé et réduit considérablement la durée de vie, accélérant toutes les maladies. Alors que le tabagisme provoque le cancer, la rapamycine le prévient, y compris le cancer du poumon causé par la fumée. N’est-il pas alors paradoxal que l’alcool et le tabac soient vendus sans ordonnance, alors que la rapamycine et la metformine ne le sont pas ? The Goal of Geroscience is Life Extension. Mikhail V. Blagosklonny  Février 2021. (Traduction)


Thème du mois : La sarcopénie et la longévité


Qu’est-ce que la sarcopénie?

Avec l’avancée en âge, presque tout ce qui constitue les composants d’un être humain ou d’un autre vertébré perd progressivement de son efficacité : système digestif, cardiaque, neurologique, immunitaire, squelette, peau… Les muscles ne font pas exception à la règle.

La sarcopénie (ou dystrophie musculaire liée à l’âge) est la diminution progressive liée à l’âge de la masse et de la force musculaire, associée à une baisse des performances physiques.

En 1989, le terme «sarcopénie» a été défini par Irwin Rosenberg, chercheur et directeur intérimaire du laboratoire “neuroscience et vieillissement” de l’Université de Tufts aux Etats-Unis, pour désigner la diminution de la masse musculaire au cours du vieillissement.

À partir de quel âge?

Dès l’âge de 30 ans, le tissu musculaire subit une dégénérescence progressive de l’ordre de 3 à 8% par décennie. Dès l’âge de 50 ans, la perte de la quantité, mais aussi de la force des muscles s’accélère. À 70 ans, la moitié de la masse musculaire est perdue au profit du tissu adipeux. La perte de masse musculaire affecte toutes les personnes âgées, y compris celles en bonne santé et celles ayant gardé une activité sportive.

Les causes et les conséquences de la sarcopénie?

Plusieurs causes, interdépendantes, sont impliquées dans le développement et dans la progression de la sarcopénie. Celles-ci contribuent à la perte de masse et de force musculaires :

  • Une dénervation ainsi qu’une perte de la fonctionnalité des unités motrices entraînerait une moindre constructibilité des fibres musculaires.
  • L’effet des hormones anaboliques est fortement perturbé au cours du vieillissement. Soit la concentration en hormones circulantes est réduite, soit la sensibilité du muscle à l’action de certaines hormones telle que l’insuline apparaît diminuée.
  • Les protéines alimentaires ne sont plus utilisées efficacement par l’organisme. Par conséquent, les apports nutritionnels de l’alimentation habituelle sont inadaptés aux besoins de l’organisme  vieillissant.

Selon l’âge et le degré d’atteinte, les risques et les conséquences de la sarcopénie sont très variables :

  • Baisse progressive de la force musculaire
  • Fatigabilité entraînant une diminution de l’activité physique
  • Faiblesse
  • Risque accru de chute et de fractures
  • Augmentation du risque de dépendance et de perte de la qualité de vie.

Est-il possible de ralentir la sarcopénie  ?

Certaines stratégies nutritionnelles alliées à une activité physique suffisante le permettent.

La nutrition pulsée : “elle consiste à apporter 80 % des apports protéiques journaliers recommandés  sur un seul  repas. Cette technique permet de saturer partiellement l’extraction splanchnique (c’est-à-dire une rétention des acides aminés alimentaires par l’intestin et le foie pour leurs besoins propres) afin d’obtenir une meilleure biodisponibilité des acides aminés pour la stimulation de la synthèse protéique musculaire postprandiale” (source : Wikipédia).

La citrulline (le seul acide aminé à ne pas être capté par le foie) et la leucine ont tous les deux un pouvoir stimulant dans la synthèse protéique musculaire par son action sur la voie mTor. Elles représentent donc de bonnes stratégies pour lutter contre la sarcopénie.

De plus, pour diminuer la perte musculaire comme pour le bon fonctionnement du reste  du métabolisme, il faut associer une activité physique suffisante avec la stratégie nutritionnelle.

Où en est la recherche scientifique sur la sarcopénie ?

En décembre 2021, des cellules musculaires humaines cultivées en laboratoire ont été lancées dans l’espace dans le cadre d’une expérience menée par l’Université de Liverpool.

Cette étude, appelée MicroAge, a pour objectif de surveiller la croissance des cellules musculaires en microgravité et d’aider à comprendre les raisons pour lesquelles le corps s’affaiblit avec l’âge.

À la fin de l’expérience, en janvier 2022, les muscles seront congelés et ramenés sur Terre où les scientifiques entreprendront une analyse plus approfondie.

La relation entre la sarcopénie et les maladies cardiovasculaires 

La sarcopénie et les maladies cardiovasculaires sont toutes deux accélérées par l’inflammation chronique du vieillissement, mais l’apparition d’une faiblesse physique résultant de la sarcopénie peut également contribuer aux maladies cardiovasculaires par le biais d’une activité physique réduite.

Les changements dans la masse maigre sont des déterminants critiques communs dans la pathophysiologie et la progression des maladies cardiovasculaires (MCV). La sarcopénie peut induire des MCV par des voies pathogènes communes telles que la malnutrition, l’inactivité physique, la résistance à l’insuline et l’inflammation ; ces mécanismes interagissent. 

La sarcopénie et les MCV sont très répandues chez les personnes âgées et partagent une pathogenèse et des interactions communes. La compréhension de leur relation n’en est encore qu’à ses débuts, et davantage de données cliniques et expérimentales sont nécessaires. 

Un grand nombre d’études ont montré que la progression des MCV et le déclin de la fonction musculaire aggravent l’état des patients. En dépistant la sarcopénie à un stade précoce, en mettant en place des méthodes de détection et d’évaluation efficaces, il est possible de retarder efficacement la progression de la maladie.

La sarcopénie et les thérapies géniques

En 2015, Elizabeth Parrish a suivi une thérapie génique — controversée — à la télomérase et à la follistatine dans le cadre de la création de la startup BioViva. En ce qui concerne la follistatine, l’objectif est la suppression directe de la myostatine ou l’amélioration de la follistatine pour supprimer la myostatine. Cela a pour effet d’augmenter la masse musculaire et de réduire les tissus adipeux, tout en adaptant le fonctionnement du métabolisme à un mode de fonctionnement plus sain.

Ces injections consistent en un inhibiteur de la myostatine pour protéger contre la perte de masse musculaire avec l’âge.

Après un examen et des tests plus approfondis, la comparaison des données de Parrish avant la thérapie et après la thérapie a révélé des changements positifs supplémentaires.

Et demain ?

Comme écrit en début de cette lettre, avec l’âge, presque tout ce qui constitue les composants organiques d’un être humain ou d’un autre vertébré perd progressivement de son efficacité. Mais le rythme des pertes varie beaucoup selon les tissus: de 1 à 1000, de quelques semaines, à quelques siècles. Le futur, grâce aux progrès des connaissances déjà en cours,  peut consister à faire au moins aussi bien, durable et… musclé que les espèces à la longévité la plus élevée.


Les bonnes nouvelles du mois


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) gère la Classification internationale des maladies (CIM); en anglais International Classification of Diseases (ICD), qui fait l’objet de révisions régulières. 

La CIM-11 est officiellement entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2022 (même si la mise en œuvre de la CIM-11 pourrait ne pas commencer avant plusieurs années.

Contrairement aux versions précédentes, la CIM-11 permet diverses interprétations synonymiques, y compris celles qui peuvent être très utiles pour un clinicien traitant des personnes âgées, telles que « vieillissement », « sénescence », « état sénile », « fragilité » et « dysfonctionnement sénile », qui font référence à un état de santé. La classification nouvelle inclut le code « lié au vieillissement » dans la catégorie étiologie ou causalité pour cibler les processus pathogènes du vieillissement.

Certains ont proposé d’exclure le code « vieillesse » de la dernière version de la classification internationale des maladies, la CIM-11, au motif que le fait d’assimiler la vieillesse à une maladie pourrait avoir pour conséquence négative de traiter l’âge civil comme une maladie.

Pourtant, loin de discriminer les droits des personnes âgées et d’encourager la négligence à l’égard de leurs soins de santé curatifs ou préventifs, les codes CIM-11 pour la vieillesse et la causalité liée au vieillissement font exactement le contraire : ils attirent l’attention du public et des professionnels sur les problèmes de santé spécifiques des personnes âgées et appellent à l’action pour améliorer la prévention et les traitements qui leurs sont spécifiques.


Pour en savoir plus :

1 an après : Bilan sur les deux études financées par Heales sur la longévité des rats âgés (Janvier 2022).

1 an après : Le bilan sur les deux études financées par Heales sur la longévité des rats âgés (Janvier 2022).


Évaluation de l’effet du plasma de jeunes rats sur la durée de vie de rats âgés (Rodolfo Goya, Argentine)

L’expérience a débuté le 22 novembre 2020, tous les rats étaient âgés de 25 mois. Au départ, nous avions 8 rats contrôles et 9 rats traités, soit 17 rats femelles.

En décembre 2020: Après seulement 1 mois d’expérience, 2 rats traités sont morts (le 12 et le 30 décembre). Aucun rat contrôle n’est mort mais le poids d’un de ceux-ci diminuait rapidement, ce qui indique qu’il allait probablement bientôt mourir. De plus, l’un des rats traités présentait une importante tumeur mammaire. 🡪Total: 8 rats contrôles + 7 rats traités, âgés de 26 mois.

En janvier 2021: 3 rats contrôles sont morts (le 8, le 25 et le 29 janvier). Notamment, un rat qui avait perdu beaucoup de poids et traînait ses pattes arrière, il souffrait d’une dégénérescence de la jonction myoneurale. 🡪Total: 5 contrôles + 7 rats traités, âgés de 27 mois.

En février 2021: En regardant l’évolution de la courbe de survie, nous pensons que les rats traités pourraient vivre plus longtemps, car nous n’avions pas eu de décès de rats traités depuis 13 semaines. 🡪Total: 5 rats contrôles + 7 rats traités, âgés de 28 mois.

En mars 2012: 2 autres rats contrôles sont morts, ils avaient perdu du poids et étaient faibles (24 et 31 mars). Il semble maintenant plus probable que les rats traités vivent plus longtemps que les non traités. 🡪Total: 3 rats contrôles + 7 rats traités, âgés de 29 mois.

En avril 20021: Un rat contrôle est mort le 11 avril. Le rat était à l’agonie et on a découvert qu’il avait une tumeur mammaire. Actuellement, seuls 25 % des rats contrôles survivent. Les rats traités au plasma se portent bien jusqu’à présent. Donc, il semble clair qu’ils survivront aux rat contrôles. La question est de savoir combien de temps ils vont survivre. 🡪Total: 2 rats contrôles + 7 rats traités, âgés de 30 mois.

En mai 2021: Un autre rat contrôle est mort le 5 mai 2021. Il perdait du poids et était passé en dessous des 200 gr. Deux rats traités sont morts (le 3 et 25 mai). Un des deux rats avait une infection péri oculaire et l’infection avait pénétré dans le cerveau. Actuellement, seuls 13% des rats contrôles survivent en comparaison aux 67% des rats expérimentaux qui sont encore en vie. Concernant les résultats des tests moteurs, nous n’avions pas observé de différence significative entre les rats contrôles et les rats traités. 🡪Total: 1 contrôle + 5 rats traités, âgés de 31 mois.

En juin 2021: Les nouvelles ne sont pas très bonnes. Le 4 juin, un autre rat traité au plasma est mort. Seulement 9 jours après le dernier décès d’un rat traité (le 25 mai). Étonnamment, le rat semblait en bonne santé, son poids était stable et il ne présentait aucune pathologie évidente. Cependant, nous avons retrouvé du sang dans le vagin. Nous avons également remarqué qu’un autre rat traité perdait beaucoup de poids, il pourrait donc mourir prochainement… En effet, ce rat est mort plus tard dans le mois(le 22 juin). La durée de vie moyenne des deux groupes jusqu’à présent est de 29,8 mois pour les rats contrôles et de 32 mois pour les rats traités. L’âge de la survie à 50 % est supérieur de 2,2 mois chez les rats traités. Actuellement, il y a 3 expérimentaux (33%) et 1 contrôle qui sont encore en vie et semblent être en bonne santé. Pour les 3 rats traités, 2 sont en bonne santé et n’ont aucun problème, mais le 3ème est très maigre avec un poids corporel de 175 gr et sera probablement le prochain, mais quand ?  🡪Total: 1 contrôle + 3 rats traités, âgés de 32 mois.

En juillet 2021: Comme prédit, ce rat est mort le 2 juillet. Le dernier rat contrôle se porte raisonnablement bien. 🡪Total: 1 contrôle +2 rats traités, âgés de 33 mois.

En août 2021: Un autre rat traité est mort le 3 août. 🡪Total: 1 contrôle + 1 rat traité, âgés de 34 mois.

En septembre 2021: Au début du mois, le rat traité et le rat contrôle étaient en vie. Aucun d’entre eux ne présentait de pathologie évidente. Cependant, le rat traité présentait un déclin progressif et ne risquait pas de vivre au-delà de septembre. En effet, le dernier rat traité est mort le 24 septembre. Le dernier contrôle semble en bonne santé et ne va pas mourir bientôt. Son poids corporel et son apparence sont restés stables pendant au moins deux mois. 🡪Total: 1 contrôle + 0 rats traités, âgés de 35 mois. 

En octobre 2021: Le 18 octobre, le dernier contrôle est mort à l’âge de 36 mois, ce qui est la durée de vie maximale des rats albinos en laboratoire. 🡪Total: 0 contrôle + 0 rats traités, âgés de 36 mois.

Fin de l’expérience ! 

Les premières conclusions sont :

– Le traitement régulier (tous les 15 jours) de vieux rats avec du plasma jeune maintient temporairement les rats en meilleure santé que les non-traités.

– En tant que groupe, les rats contrôles sortent de la partie du plateau de la courbe de survie plus tôt que les rats traités. Cela représente une augmentation d’environ 2 mois de la survie des 50 % des rats traités.

– Cependant, lorsque les rats traités quittent la région du plateau, le taux de mortalité est aussi rapide que chez les contrôles (pentes comparables).

– La durée de vie maximale n’a pas été prolongée de manière significative par le traitement au plasma jeune. Le fait qu’un contrôle ait survécu à tous les rats traités ne change pas les statistiques de l’expérience.

– Lorsque les rats traités quittent la région du plateau, leur apparence se détériore et ils ressemblent au contrôle survivant.

Que se passera-t-il ensuite ? Nous prévoyons de mesurer l’âge épigénétique dans les échantillons de sang prélevés sur des animaux contrôles et expérimentaux tous les 15 jours pendant l’expérience. Nous prévoyons d’envoyer l’ADN sanguin à Steve Horvath. À partir des données de méthylation de l’ADN, nous allons également analyser ce que l’on appelle le paysage de méthylation de l’ADN. Nous devons d’abord organiser les échantillons de sang prélevés pendant près d’un an et discuter avec le Dr. Horvath pour savoir si nous les mesurons tous ou si nous en sélectionnons.


Évaluation de l’effet du traitement de la fraction plasmatique sur l’allongement de la durée de vie des rats Sprague Dawley femelles âgées (Harold Katcher, Inde) 

L’expérience a débuté le 29 janvier 2021, alors que tous les rats étaient âgés de 24 mois. Au début, nous avions 8 rats contrôles et 8 rats traités, soit 16 rats femelles.

Les objectifs de l’étude sont d’évaluer l’allongement de la durée de vie des vieux rats après traitement par fractionnement du plasma et des niveaux de biomarqueurs inflammatoires à intervalles périodiques tout au long de la vie de l’animal.

Différents paramètres seront évalués : le poids corporel, la force de préhension, l’estimation des cytokines, les taux de TNF-alpha et IL-6 (Interleukine-6). Le groupe expérimental recevra un total de quatre injections intraveineuses d' »Elixir » (E5), 0,7- 1 ml, tous les 90 jours.

De février à octobre 2021: Aucun rat n’est mort. Ils étaient tous en bonne santé. 3 doses d’Elixir ont déjà été injectées. Une première dose en février, une deuxième en avril et une troisième en juillet. Le poids corporel des rats traités était de 275 gr au début de l’expérience et de 325 gr après 7 mois. Les rats traités avaient un meilleur pelage, moins de graisse et plus de masse musculaire. En juillet, la différence était minime, peu visible. Mais en septembre, il y avait une nette différence physique entre les rats contrôles et les rats traités. Ils sont plus actifs et en meilleure santé. La force de préhension était significativement plus élevée chez les rats traités que chez les rats contrôles. Les niveaux de TNF-Alpha et d’IL-6 étaient significativement plus bas chez les rats traités que chez les rats contrôles. 🡪Total: 8 contrôles + 8 rats traités, âgés de 24 mois jusqu’à 33 mois.

En novembre 2021: Tous les rats ont reçu leur 4e dose à la fin du mois d’octobre. Le premier rat contrôle est mort. Les organes sont conservés pour procéder à l’examen histopathologique. 🡪Total: 7 contrôles + 8 traités, âgés de 34 mois.

En décembre 2021: Un deuxième rat contrôle est mort le 1ᵉʳ décembre. 🡪Total: 6 contrôles + 8 traités, âgés de 35 mois. 

Cette expérience est toujours en cours à l’heure actuelle. Nous devons attendre et voir ce qui se passera. Pour l’instant (c’est-à-dire en janvier 2022), tous les rats traités sont encore en vie!

Mise à jour 2022 : 

En février 2022: 1 rat témoin est mort (4 février).  Une mort naturelle, l’animal ne montrait aucun signe apparent de maladie. L’animal a été très maussade pendant une semaine. Le 14 février : 1 rat traité est mort. Aucun signe de tumeur ou de maladie n’a été observé chez l’animal lors de la dissection. Les organes de tous les animaux morts dans l’étude sont conservés pour des recherches ultérieures. 🡪Total : 5 témoins + 7 rats traités, âgés de 37 mois.

En avril 2022: un décès supplémentaire dans le groupe traité. 🡪Total : 5 témoins + 6 rats traités, âgés de 39 mois.

En mai 2022: 1er mai : un rat témoin est mort. Seulement en 12 heures, le 5 mai, il y a eu 1 décès dans le groupe témoin et 1 décès dans le groupe traité. 🡪Total des rats survivants : 3 témoins + 5 rats traités, âgés de 40 mois.

Remarque: En plus de la communication de Yuvan Research sur l’expérience sur les rats, il y a aussi des informations relatives à un produit appelé gel NEEL. L’association Heales n’est pas impliquée dans l’analyse de l’impact du produit E5 sur les humains.

Lettre mensuelle de Heales. La mort de la mort N° 153. Décembre 2021. Si les humains ne mouraient pas de vieillesse, regretterions-nous cette situation ?

Imaginez une souris plutôt éduquée qui se demanderait s’il est théoriquement possible de vivre plus que deux ans et demi son espérance de vie moyenne? Mais bien sûr que oui, dira-t-elle, regardez l’espèce humaine (…) , mammifères comme nous qui vivent trente à quarante fois plus longtemps! Au-delà de nos limites biologiques: Les secrets de la longévité. 2011. Miroslav Radman.


Thème du mois : Si les humains ne mouraient pas de vieillesse, regretterions-nous cette situation ?


Introduction
Imaginons un monde pas tellement différent du nôtre. Cependant, les humains et la plupart des animaux n’y connaîtraient pas le vieillissement.

Dans ce monde, souhaiterions-nous à nous-mêmes et à nos enfants la sénescence, c’est-à-dire que la dégradation progressive jusqu’à la mort soit inévitable ?

Imaginons par exemple, un environnement biologique un peu plus « Lamarckien » que celui dans lequel nous vivons. Les évolutions épigénétiques, les caractères acquis seraient plus transmissibles. Un animal plus âgé aurait, comme ici, des avantages en termes d’expérience. De plus, les descendants bénéficieraient d’une transmission accrue de caractères acquis. Dans ce cas, la sélection naturelle aurait moins « besoin » de sénescence puisque l’évolution des espèces pourrait se produire du fait des changements survenus au cours de la vie des individus. Imaginons que la probabilité de mourir de causes naturelles soit de ce fait relativement stable, d’une année à l’autre, une fois l’âge adulte atteint. Imaginons donc une planète sans mort de vieillissement (et aussi sans dégradation dûe au vieillissement) pour la plupart des espèces vivantes.

Pour le reste, les « lois de la nature » s’appliqueraient: sélection du plus adapté, évolution des proies, prédateurs et parasites, concurrences et coopérations animales, végétales, bactériennes, fongiques… Les animaux vivraient plus longtemps, sans vieillissement, mais mourraient quand même de toutes les autres causes. L’immortalité biologique n’est pas l’immortalité tout court.

Un monde sans vieillissement ne serait pas paradisiaque mais…
Évidemment, il est impossible d’imaginer toutes les conséquences. Concentrons-nous sur les humains. Théoriquement, certains pourraient vivre depuis des milliers d’années. Mais cela serait extrêmement rare avant le développement des civilisations car les épidémies, la prédation, les violences frapperaient tous les individus.

Mais une fois les civilisations apparues, l’environnement serait radicalement différent. L’accumulation des connaissances serait plus rapide, des philosophes, des scientifiques, des dirigeants pourraient être influents durant des siècles. Les religions existeraient, mais elles seraient logiquement plus apaisées, moins axées sur l’au-delà, plus préoccupées par les corps et les âmes ici que par l’après-mort.

Assez rapidement, dans les régions les plus prospères, le contrôle des naissances se développerait. Assez rapidement, la science et la médecine pourraient se concentrer plus sur les causes de mortalité évitables. En effet, les enjeux positifs de la maîtrise de maladies seraient plus grands, il y aurait plus d’années de vie à gagner.

Comme pour ces humains, les capacités ne diminueraient pas avec l’âge, les mécanismes de nostalgies, de replis sur le passé, seraient moindres. En effet, la nostalgie, c’est souvent le regret de la jeunesse suite à la perte des énergies, de la santé, du goût, des autres sens… La nostalgie suite à la perte des êtres chers s’amoindrirait également. 

Dans notre monde contemporain, la philosophie est parfois définie comme « apprendre à mourir » (et à mourir vite). Là où la mort ne serait plus inéluctable, en tout cas à l’échelle des siècles, la philosophie serait plus d’apprendre à vivre, un apprentissage du respect des autres et de soi. Dans un monde plus stable, la nécessité notamment d’un équilibre environnemental est plus une évidence.

L’avancée en âge serait, comme dans notre monde,  synonyme de sagesse. Ce serait une sagesse avec moins d’aigreur et de regret du passé et donc plus d’ouverture sur le futur.

Dans ce lieu où la mort n’est plus inéluctable et devient rare grâce aux progrès technologiques et médicaux, il est permis d’imaginer que toute mort infligée, tout assassinat ne serait plus seulement inacceptable, il deviendrait inimaginable. Tout comme aujourd’hui tuer un enfant est presque inimaginable, car il a « toute la vie devant lui » alors qu’autrefois l’infanticide était souvent toléré et parfois totalement admis, notamment parce que beaucoup d’enfants mouraient en bas âge.

Dans un monde sans dégradation dûe à l’âge, inventerions-nous le vieillissement ?
Certains philosophes, certains responsables religieux pourraient souhaiter que les plus âgés disparaissent. Certains pourraient affirmer que c’est nécessaire pour renouveler la population, pour avoir des enfants sans risque de surpopulation.

Les représentants de ce courant de pensée voudraient-ils tuer les personnes les plus avancées en âge ? Et si oui, créer un système où la mort est lente, insidieuse, progressive, douloureuse, inéluctable… plutôt que par exemple créer une euthanasie obligatoire pour certains?

Cela semble improbable dans un univers de moindre violence. Aujourd’hui déjà, même les régimes les plus sanguinaires ne pratiquent (presque?) plus officiellement la torture comme moyen de pression. Alors infliger le vieillissement puis la mort…

Et si le verre était à moitié plein ?
Imaginons enfin un environnement où les humains ne sont pas amortels, mais vivent deux fois plus longtemps une fois adultes. La force de l’âge serait à 100 ans et Jeanne Calment aurait vécu 245 ans.

Personne ne proposerait vraisemblablement de mettre fin à la vie après 80 ou 90 ans. C’est la situation allant bien au-delà qui serait « normale » et apparaîtrait à presque tous comme souhaitable… jusqu’à un changement de situation.

Tout comme personne ne propose aujourd’hui de mettre fin à la vie à l’âge de 50 ans, alors que c’était la durée de vie maximale « normale » durant la majeure partie de l’histoire de l’humanité.

Conclusion
Si le vieillissement n’existait pas, il ne faudrait pas l’inventer. Toutes choses étant égales par ailleurs,  nous ne l’envisagerions probablement pas, même pour notre pire ennemi. Nous ne souhaiterions pas des années et parfois des décennies de dégradation insoutenable se terminant par la mort.

De plus, si nous vivions dans un monde sans vieillissement, la vie humaine, mais également la vie des êtres sentients (capables de souffrance) serait bien plus précieuse. Même les individus les plus irrespectueux des autres, élevés dans cet univers, auraient des difficultés à imaginer infliger les affres d’une torture sans fin appelée le vieillissement. Tout comme aujourd’hui, même un violent voleur récidiviste  ne songera probablement pas à brûler les pieds d’une personne âgée pour lui faire avouer où est son argent, puis à l’assassiner, pratique courante en France et ailleurs jusqu’au début du 19ᵉ siècle.

Le vieillissement est aujourd’hui inévitable. Nous avons déjà réussi à considérablement l’humaniser. Nous parvenons aussi à le ralentir un peu. Demain, nous pourrons peut-être l’arrêter. Selon toute vraisemblance, nous ne le regretterons pas plus que l’éradication de la peste et du choléra.


Les bonnes nouvelles du mois


  • Des scientifiques japonais développent un vaccin pour éliminer les cellules responsables du vieillissement. L’équipe, dont Toru Minamino, professeur à l’Université Juntendo, a confirmé que les souris auxquelles le vaccin avait été administré présentaient une diminution du nombre de cellules zombies, connues médicalement sous le nom de cellules sénescentes. L’équipe a identifié une protéine trouvée dans les cellules sénescentes chez l’homme et la souris et a créé un vaccin peptidique basé sur un acide aminé qui constitue la protéine. Cette nouvelle a fait l’objet d’une couverture médiatique importante. Elle s’inscrit dans les espoirs nombreux relatifs aux produits sénolytiques. Cependant l’expérience ne concerne que des souris. De plus, l’espérance de vie maximale a été vérifiée sur des souris « progéroïdes » (à la vie beaucoup plus courte), mais pas sur des souris « normales ».
  • Début à Boston du premier essai clinique d’un vaccin nasal contre la maladie d’Alzheimer. Ce vaccin, formulé à partir d’une substance qui stimule l’immunité (le Protollin), est destiné à prévenir et à ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer, la maladie liée au vieillissement pour laquelle les progrès de la recherche médicale sont les plus lents… Un essai de phase 1 implique 16 participants, âgés de 60 à 85 ans, tous atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce, mais en bonne santé générale. Ils recevront deux doses du vaccin. L’équipe de recherche mesurera l’effet de Protollin nasal sur la réponse immunitaire, en particulier ses effets sur les globules blancs, en examinant les marqueurs de la surface cellulaire, les profils génétiques et les tests fonctionnels.

Pour en savoir plus :

Mini-conférence francophone Zoom de 20 h à 21 h 30 ce samedi 18 décembre: Pour un futur hyperhumaniste de l’Europe de santé.

 
Vie en bonne santé étendue pour tous.
Longévité supersaine et progrès de la recherche en médecine, de l’intelligence artificielle et du partage altruiste des données de santé.
 
 
 
 
 
Chaque personne présente (inscription gratuite) sera invitée (mais sans obligation) à exprimer en une à deux minutes pourquoi une vie en bonne santé beaucoup plus longue pour ceux qui le souhaitent serait une bonne chose.

 

En quoi cela serait positif, pour le futur de l’Europe, de ses citoyens et de tous les êtres humains de l’Univers connu.

 

L’objectif premier de l’European Longevity Initiative est de  reconnaître dans la législation de l’Union, la malléabilité du vieillissement biologique et le paradigme de la géroscience translationnelle en tant qu’instrument ultime d’une santé humaine neutre en termes d’âge.

 
Un court exposé sera fait à propos de « l’espace européen des données de santé », de la recherche pour la longévité en bonne santé et de l’accélération des tests cliniques européens…
 
Après les questions-réponses, nous aurons un petit débat à propos de vie privée et de partage de données de longévité (ou d’autres questions si vous le préférez)
 
Cette activité est organisée conjointement
Ceci se passe
  • Dans le cadre des activités sur le futur de l’Europe: Un avenir plus sain pour les Européens.
  • Dans le cadre de l’évènement « SuperLLongevity Holiday Party » de Humanity +.(qui se déroule en divers moments dans divers lieux le 18 décembre)
Voici les objectif plus détaillées de l’Europen Longevity Initiative:
  • 1. Engagement juridique : reconnaître dans la législation de l’Union, la malléabilité du vieillissement biologique et le paradigme de la géroscience translationnelle en tant qu’instrument ultime d’une santé humaine neutre en termes d’âge. Cette législation européenne spécifique peut ensuite être utilisée pour justifier les trois autres engagements dérivés.
  • 2. Engagement budgétaire : Une part importante du budget Recherche & Développement de l’Union est consacrée spécifiquement au développement de technologies de longévité en bonne santé à forte intensité scientifique.
  • 3. Engagement réglementaire : Feu vert pour des essais cliniques géroprotecteurs axés sur le vieillissement à l’échelle européenne par le biais d’une réglementation spécifique et habilitante de l’Agence Européenne des médicaments.
  • 4. Engagement institutionnel : création d’un Institut européen de recherche sur la longévité en bonne santé coordonné dans les États membres de l’UE, soutenu par les trois engagements précédents.
 

Développements récents de thérapies géniques pour la longévité Lettre mensuelle. La mort de la mort. N° 152. Novembre 2021.

John Harris, ancien rédacteur en chef du Journal of Medical Ethics, soutient que tant que la vie vaut la peine d’être vécue, selon la personne elle-même, nous avons un puissant impératif moral de sauver la vie et donc de développer et d’offrir des thérapies de prolongation de la vie à ceux qui le désirent (Source).


Thème du mois : Développements récents de thérapies géniques pour la longévité


Introduction

Chez les animaux comme chez les humains, la durée de vie moyenne varie selon de nombreux facteurs. Chez les animaux, ce sont l’alimentation, la prédation, les maladies et les conditions climatiques qui jouent les rôles les plus importants. Chez les humains, ce sont le mode de vie, les maladies et les conditions sociales qui sont déterminants.

Mais en ce qui concerne la durée de vie maximale des animaux, comme celle des humains, l’élément le plus prépondérant est le patrimoine génétique. 

Nous savons encore fort peu quelles sont les différences génétiques qui sont favorables ou défavorables à la longévité chez les humains. Des études relatives aux caractéristiques génétiques liées à la longévité ont été effectuées notamment sur des supercentenaires. Même si des gènes tels que le gène klotho sont parfois cités, aucun gène ou groupe de gènes n’apparaît avoir une influence positive très importante.

Un être humain qui évoluerait dans un environnement parfait avec des soins de santé adaptés et une hygiène de vie exemplaire ne dépasserait jamais les alentours de 122 ans. À noter que le doyen de l’humanité est, depuis près de 40 ans, toujours une doyenne, ce qui s’explique par la différence génétique entre femmes et hommes.

Placez une souris dans un paradis pour souris. Quoi qu’il arrive, elle ne dépassera pas cinq ans. Placez une tortue des Galápagos dans un paradis pour chéloniens, elle pourra vivre au plus deux siècles.

Des animaux fort similaires peuvent avoir des durées de vie maximales très différentes. Ainsi, le caméléon de Madagascar Furcifer Labordi est le vertébré terrestre qui a la plus courte existence. Il ne vit que 4 ou 5 mois. Alors que son lointain cousin de la même grande île, Calumma Parsonii, peut vivre une dizaine d’années.

En d’autres mots, nous savons que peu de modifications génétiques peuvent permettre des changements de durées de vie considérables.

C’est une des raisons pour lesquelles les thérapies géniques sont parmi les thérapies les plus prometteuses pour  la longévité.

Qu’est-ce que la thérapie génique?

La thérapie génique constitue l’une des voies privilégiées pour traiter les maladies génétiques, mais également certains cancers. Elle consiste à insérer, dans les cellules du malade, une version normale d’un gène qui ne fonctionne pas et cause la maladie. 

Le gène fonctionnel permet alors au patient de produire à nouveau la protéine dont la déficience était la source de la maladie.

Cependant trois conditions doivent être remplies, il faut: 

  • Connaître le gène responsable de la maladie, soit la fonction de ce gène, afin de pouvoir « réparer » la cellule.
  • Permettre au gène d’atteindre et entrer dans la cellule à l’aide d’un « vecteur », le plus souvent un virus que l’on a rendu inoffensif pour le malade.
  • Et associer le gène à un « promoteur », une petite séquence d’ADN qui permet son fonctionnement une fois au sein de la cellule.

Il est également possible de transformer le patrimoine génétique des générations suivantes. Il serait envisageable, un jour, que nos enfants aient une vie en bonne santé plus longue de par des modifications génétiques. Ceci pose d’innombrables questions éthiques dont certaines ont été abordées à l’occasion de la naissance en Chine de deux (ou peut-être trois) bébés génétiquement modifiés. Ces questions ne seront pas abordées ici.

La révolution des thérapies géniques

En 2000, pour la première fois au monde, la thérapie génique démontre son efficacité avec les bébés-bulles, des enfants atteints d’un grave déficit immunitaire qui ont retrouvé une vie normale grâce au traitement. Les thérapies furent cependant ralenties puis quasiment interrompues pendant plus d’une décennie suite aux décès de deux patients dont Jesse Gelsinger. Cependant, durant cette interruption d’innombrables vies auraient pu être sauvées.

Entre 2015 et 2020, la thérapie génique a connu un essor considérable. Plusieurs essais cliniques ont vu le jour dans le but de traiter certaines maladies liées au  sang, à la peau ou encore neuromusculaires. Certains se sont révélés suffisamment probants pour conduire à une autorisation de mise sur le marché, aux États-Unis ou en Europe.

En 2017, une équipe de médecins européens est parvenue à remplacer 80% de l’épiderme d’un petit garçon (atteint d’épidermolyse bulleuse) grâce à la thérapie génique.

En 2019, près d’une dizaine de traitements par thérapie génique pour des maladies rares du sang, de la vision, des muscles et certains cancers, avait reçu une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis ou en Europe.

La même année, le premier médicament de thérapie génique (Zolgensma) capable de sauver la vie de bébés atteint d’une maladie comme l’amyotrophie spinale des muscles a été mis sur le marché américain. 

D’autres traitements concernent la maladie de Pompe, le déficit en adénosine désaminase, la bêta-thalassémie, la leucémie aiguë lymphoblastique, le lymphome diffus à grandes cellules B, l’amaurose de Leber ont vu le jour.

Les traitements ne visent cependant encore actuellement que des maladies peu courantes, généralement liées à une « erreur » d’un seul gène. 

La thérapie génique et la longévité : Peut-elle retarder ou inverser les maladies liées au vieillissement dont les maladies neurodégénératives ?

En 2019, une étude réalisée par George Church et ses équipes a démontré des résultats favorables d’une thérapie agissant simultanément sur trois gènes de souris atteintes de diverses symptômes liés au vieillissement.

La même année, une expérimentation relative à un gène concernant les télomères a été faite par des chercheurs de l’Académie des sciences chinoise sur des souris. Cela a abouti à une espérance de vie plus longue

En 2020, des vaccins à ARN messager ont été utilisés pour induire une immunité contre le COVID-19. Cette méthode est similaire à la thérapie génique. Cependant, les modifications concernent l’ARN et non l’ADN. 

En octobre 2021, BioViva, une startup de biotechnologie dirigée par E. Parrish, a démontré qu’en administrant une thérapie génique à six patients atteints de démence que l’on pouvait observer une inversion des symptômes de la démence tels que les troubles cognitifs. 

L’américaine Elizabeth Parrish est également le premier cas connu d’auto-expérimentation d’une thérapie génique ciblant les processus du vieillissement. Le traitement consiste à des injections d’adénovirus qui pourrait étendre les télomères leucocytaires  et ainsi renforcer la masse musculaire.

Conclusion

Un partage massif des connaissances, notamment statistiques, relatives aux patrimoines génétiques est en train de se développer. Les investissements pour une vie en bonne santé plus longue semblent s’accélérer et s’améliorer. L’Union européenne propose des outils législatifs pour des bases de données « altruistes ». 

Des milliards de séquençages (totaux ou partiels) ont été effectués tant sur des animaux et des plantes que sur des humains. La mise en commun de ces données et leur analyse notamment par le biais d’outils fondés sur l’intelligence artificielle se poursuit. Grâce aux technologies de modification génétique notamment de type CRISPR, le « plafond de verre » de la durée maximale de vie pour les souris, puis pour les humains devrait pouvoir être franchi dans un futur proche.


Les bonnes nouvelles du mois


L’European Longevity Initiative a été lancée par une organisation non gouvernementale ayant des membres dans une vingtaine d’États de l’Union Européenne.

Son texte de propositions a été le plus soutenu lors du début de la Conférence sur le futur de l’Europe et est toujours l’un des plus soutenus.

Le principal promoteur de l’idée est le scientifique hongrois Attila Csordas qui affirmait notamment (traduction): “La seule véritable solution (concernant de très nombreuses maladies) est de commencer à traiter les causes profondes du vieillissement biologique (…). Nous disposons de stratégies expérimentales pour ralentir le rythme du vieillissement accéléré et réduire la morbidité et la mortalité en fin de vie.  Pour y parvenir dans l’Union européenne, nous aimerions proposer des engagements juridiques, budgétaires, réglementaires et institutionnels efficaces pour permettre une recherche et des technologies de longévité saine à forte intensité scientifique, des essais cliniques géro protecteurs à grande échelle axés sur le vieillissement et un accès équitable à ces technologies pour augmenter l’espérance de vie en bonne santé dans l’Union européenne.”

Dans un cadre pas très éloigné, l’Espace Européen des Données de Santé, est au centre de nombreux projets visant de meilleurs échanges de données de santé pour des buts médicaux et de recherche. Une conférence internationale ce 19 novembre sur « Innovations in Consumer Longevity Data » en est une des illustrations. 


Pour en savoir plus :