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How to Significantly Extend Healthy Lifespan Declaration on Biomarkers and Clinical Tests

Scientists from around the world met today during the International Day of Older Persons to share their research on the extension of healthy lifespan. Two topics emerged as particularly important: biomarkers and clinical tests.

Scientific research and technological innovation have already significantly improved the life expectancy and health of the population. Many of the biological mechanisms by which we age (« hallmarks of aging ») have been identified but require further exploration as targets for intervention. There are proofs of principle that therapeutic interventions into these mechanisms can improve healthspan in animal models and in human pilot trials. More needs to be done to improve the healthy and productive life expectancy for the aging population. 

We are calling for more research and development to therapeutically treat aging as the main factor for disability and death to improve the resilience and immunity of the elderly. Staying healthy and independent for as long as possible is everyone’s wish, as well as a major public health goal as we strive to build a more resilient society. The differences observed between biological and chronological age may enable health professionals to implement targeted and personalized actions.

The goal would be to combine different biomarkers of aging to develop a generally acceptable measure of aging and degenerative processes. This is necessary in order to better understand and predict the aging process, as well as to have common metrics to evaluate the effectiveness and safety of potential geroprotective treatments. The use of the latest machine learning techniques to find even more relevant markers and predictors of aging could be an important milestone. Advances in artificial intelligence, combined with the availability of large databases, make it possible to identify and integrate many more biomarkers. These biomarkers should give reliable information about aging of all systems of the body (immune, cardiovascular, respiratory, nervous, etc.) and their integration. It is also important to have more open and collaborative databases about these biomarkers, accessible to the public while ensuring individual privacy rights.

There are emerging initiatives in this area, including databases on actionable biomarkers of aging: Mortality Predictors (http://mortalitypredictors.org/); Longevity Biomarkers (https://www.aginganalytics.com/biomarkers-of-longevity); Deep Biomarkers Of Human Aging (http://young.ai), and other relevant resources, such as Human Aging Genomics Resources (https://genomics.senescence.info/index.php) and Geroprotectors (https://geroprotectors.org/). These and analogous initiatives must be supported.  The science community needs open databases including case studies, solutions, and datasets.

Another crucial point we have identified is the need to enable the validation of research on aging and geroprotective therapies by clinical studies.

To this end, the recruitment of appropriate subjects is critical. It is especially important to recruit people aged over 60 years and even 70, 80 or 90 years for clinical studies. It is important to test the therapies in the groups for whom they can produce benefits, following the International Council on Harmonization of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use (ICH) criteria for geriatric drug development. Clearly there are risks for older persons in such studies, but the risks and dangers of not developing therapies and/or applying untested therapies are much more detrimental. It should be absolutely necessary that there is an informed consent and a process of ethical review.

To accelerate decisions:

  • There should be an obligation for ethical committees to decide within a reasonable time on the diagnostic tests on biomarkers of aging and clinical research of geroprotective therapies (not more than one month, unless providing a justification for the delay). Deciding faster must not mean being less careful, on the contrary.
  • Authorizations should be more standardized, interoperable and transferable between countries.
  • Standards for protecting the privacy of medical data of trial participants should be established that allow easier collaboration between institutions, countries, etc. 

One way to accelerate the research could be also via self tests by scientists (e.g. the Rapid Deployment Vaccine Collaborative initiative http://radvac.org). 

By enhancing the evaluation of clinical aging biomarkers and testing new geroprotective therapies, it may be possible to radically reduce degenerative aging processes, and thus increase the health and economic benefits of the rapidly aging society.  We must mitigate senescence processes as soon as possible to save as many lives as possible.

More information:
Virginie Stephenne, scientific collaborator
Didier Coeurnelle, Co-chair, info@heales.o, +32 489 43 55 94

La mort de la mort. Partage de données de santé et longévité N° 138 Septembre 2020

Je fais un rêve qu’un jour les humains s’uniront et diront : Nous tenons cette vérité comme évidente que ce qui sert au droit à la santé est un bien commun.

Je fais un rêve qu’un jour les données médicales, les données de recherche pour la santé et la longévité seront accessibles à tous et permettront une vie plus longue, solidaire et en belle santé.

Je fais un rêve que ceux qui étaient atteints de maladies et ceux qui étaient submergés par la bureaucratie, les réglementations et les intérêts financiers ou psychologiques se retrouveront soeurs et frères pour être tous ensemble plus résilients, plus heureux et fiers de s’entraider.

Je fais un rêve que l’enfer des connaissances privatisées et dispersées se transformera en éden de partage des savoirs pour permettre une vie en bonne santé beaucoup plus longue pour tous.

Texte inspiré de « I have a dream » de Martin Luther King.


Thème du mois : Partage de données de santé et longévité


Nos données de santé 

Parmi toutes les informations personnelles conservées de manière informatique, mais aussi encore bien souvent sous format papier, les informations relatives à la santé et à l’ensemble de nos données biologiques sont parmi les plus nombreuses, les plus sensibles et les plus utiles.

Depuis le début de l’histoire de la médecine, les soins de santé sont prodigués grâce à des connaissances collectives, des expériences individuelles, des croyances souvent inexactes et la connaissance de l’état du patient.

Ce n’est que relativement récemment que les données des patients sont devenues une part importante du champ des connaissances, non plus seulement pour le traitement des personnes elles-mêmes, mais aussi pour la recherche médicale.

Comment partager les données de santé ?

Depuis la fin du 20ᵉ siècle, le souci de protéger la vie privée va croissant. Au départ, les dispositions prises avaient pour objectif et pour résultat d’empêcher des abus. Aujourd’hui, la combinaison des réglementations et des pratiques relatives aux données médicales et plus largement l’ensemble des réglementations et pratiques concernant la vie privée des citoyens a pour conséquence que :

  • Le citoyen n’a pas accès à ses propres données médicales de manière simple.
  • Le citoyen n’a pas la possibilité de participer à des expérimentations médicales et de partager les connaissances de manière scientifique, même s’il souhaite le faire par intérêt personnel ou collectif, même s’il a donné son consentement informé explicite.
  • Les chercheurs n’ont pas accès aux données détaillées relatives à la santé de la plupart des citoyens.
  • Les données médicales font souvent l’objet de transactions commerciales opaques.
  • Le développement de recherches utilisant l’intelligence artificielle et les « données massives en matière médicale » est ralenti. Ce développement est souvent aussi faussé car les données sont partielles, commercialisées et comportent potentiellement plus d’inexactitudes.

Il est parfaitement normal que le citoyen soit protégé d’utilisations illégales de données privées susceptibles de lui nuire. Mais la protection devrait s’arrêter là. Il est immoral, et il devrait être illégal, que les données utiles à la santé publique soient soustraites aux chercheurs, lorsque cette mise à disposition ne comporte pas d’inconvénients pour les personnes dont émanent les données.

Dans un monde idéal, le fait que les données médicales puissent avoir de la valeur pour la recherche ne devrait pas donner lieu à des transactions financières si ce n’est par rapport au coût des opérations nécessaires à la mise à disposition de ces données.

La situation actuelle n’assure d’ailleurs pas la protection de la vie privée. Elle interdit quasi totalement, en fait et en droit, le partage efficace des données.  Pour tout ce qui concerne la médecine classique, le dossier médical, les rapports avec nos institutions de santé, nos informations pharmaceutiques, … nous n’y avons qu’un accès restreint et temporaire. L’absence de mise en commun pour prévenir et réduire dans le futur l’impact des maladies est particulièrement regrettable pour les informations concernant les personnes âgées (indicateurs de maladies neurologiques, détections de chutes, …).

Quelques organisations privées et publiques partageant des données

Les nouveaux outils, comme le traitement en masse des données de santé et l’intelligence artificielle vont permettre d’importants progrès dans l’accompagnement des patients, l’évaluation et le choix des traitements et la gestion du système de santé. C’est pourquoi de nombreux acteurs investissent dans ce domaine. 

  • Health data hub (HDH) est une plateforme de partage des données de santé lancée en décembre 2019 en France.  Son objectif est de favoriser l’utilisation et la multiplication des possibilités d’exploitation des données de santé, en particulier dans les domaines de la recherche, de l’appui au personnel de santé, du pilotage du système de santé, du suivi et de l’information des patients. Le HDH permet le développement de nouvelles techniques, notamment celles liées aux méthodes d’IA. Il a aussi un rôle de promotion de l’innovation dans l’utilisation des données de santé.
  • Un projet similaire existe en Allemagne : the German Medical Informatics Initiatives (MII). Les projets français et allemands partagent les mêmes objectifs mais sont différents en termes de méthodologies. Le projet HDH est basé sur une approche descendante et se concentre sur une infrastructure de calcul partagée, fournissant des outils et des services pour accélérer les projets entre les producteurs et les utilisateurs de données. Le projet MII est basé sur une approche ascendante et s’appuie sur quatre consortiums comprenant des hôpitaux universitaires, des universités et des partenaires privés.
  • Apple mise beaucoup sur les fonctionnalités liées à la santé et au bien-être avec son Apple Watch. Le dernier modèle peut notamment mesurer la fréquence cardiaque, avertir de chutes, effectuer un électrocardiogramme (ECG) grâce à un capteur optique. Malheureusement, tant la firme à la pomme que des firmes offrant des services similaires ne partagent pas les informations.
  • La Fondation X-Prize promeut l’intégration des données sur les soins de santé. Faire tomber les barrières à l’accès aux données tout en respectant les principes de confidentialité et de sécurité est un défi immense et une opportunité formidable. Des données normalisées, agrégées et granulaires sur les patients, pouvant être partagées entre les systèmes, constituent la base de soins de santé peu coûteux et de haute qualité, notamment en permettant aux systèmes de santé de première ligne de fonctionner de manière optimale et efficace. En outre, ces données sont essentielles pour que les algorithmes d’IA puissent fournir des informations.

Favoriser les utilisations pour la santé, empêcher les utilisations illégitimes

Votre assureur, votre banquier, l’État savent bien des choses sur vous. Google, Facebook, votre employeur et votre voisin aussi. Ils ne s’en servent en principe pas dans des buts illégitimes. 

Ce qu’il faut d’abord, c’est interdire l’utilisation illégitime des informations ainsi que des sanctions effectives en cas d’usage nuisible des données de santé (comme de toute autre donnée d’ailleurs)  Il faut empêcher que les données sur le sexe, les origines, l’état de santé, etc., puissent être utilisées par des entreprises privées ou publiques pour pratiquer des discriminations. Il ne doit pas être admis de vendre, de fournir des services ou même de contacter des personnes de manière différenciée dans d’autres cadres que la recherche scientifique et les soins de santé. Une utilisation illégitime doit être sévèrement interdite. Une violation de l’interdiction doit être sanctionnée par des mesures comprenant notamment l’indemnisation totale des victimes et la prévention de la récidive.

Un aspect important des données de santé considérées comme un bien commun, et non comme un bien privé, est qu’il s’agirait de dispositions auxquelles il ne pourrait être dérogé. Il n’y aurait pas de clause possible permettant de vendre, louer, échanger, … les données de santé. Cette interdiction concernerait tant les données des patients d’une institution de santé que les données propres d’un individu.
 

Bien sûr, il faudrait éviter que les données médicales individuelles soient accessibles aux simples curieux. Pour tout ce qui n’est pas directement nécessaire à la recherche scientifique, un système d’anonymisation (ou de pseudonymisation) devrait être réalisé.

Conclusion : partager pour progresser en longévité et en résilience

Réellement mettre en commun les données de santé est aujourd’hui tout à fait possible techniquement. Le cadre juridique et logistique serait relativement aisé à mettre sur pied.

Imaginez un monde où les données de santé ne peuvent être utilisées commercialement, mais seulement pour votre santé et celle d’autruit. Imaginez un monde où la mise en commun des données médicales serait systématique, instantanée et utilisable par l’intelligence artificielle. Votre médecin et vous sauriez en quelques secondes, quels médicaments prennent les gens de votre âge, de votre région, ayant vos caractéristiques médicales, quel est le meilleur traitement compte tenu des connaissances recueillies partout dans le monde.

Imaginez ce qui devrait être la logique élémentaire suivie. Tout comme vous pouvez trouver aisément sur internet ce qu’a fait votre femme politique ou votre chanteur préféré en juillet 2007, vous pourriez d’un clic trouver le médicament que vous aviez pris il y a 3 ans, l’analyse de sang, les vaccinations, que vous aviez fait effectuer il y a 15 ans, la comparaison avec d’autres populations, vos allergies, prédispositions, …

Imaginez que toutes ces données permettent demain des recherches de santé collectives beaucoup plus performantes, des expérimentations cliniques plus sûres et plus rapides. 

Imaginez une vie beaucoup plus longue et en meilleure santé pour tous ceux qui le souhaitent.


La bonne nouvelle du mois : Vers une restauration de la fertilité des femmes ménopausées


Une étude pilote, menée entre 2017 et 2019 à la clinique de fertilité Genesis à Athènes en Grèce, a permis à des femmes ménopausées de donner la vie. Aux termes de cette expérience menée sur 30 femmes qui n’avaient pas eu leurs règles depuis plus d’un an, 80 % d’entre elles ont vu leur taux d’hormones s’améliorer et ont retrouvé un cycle menstruel régulier. Parmi elles, quatre sont tombées enceintes, trois ont eu des enfants. La fertilité aurait été restaurée à l’aide de transfusions sanguines par la méthode PRP (Platelet-Rich Plasma) ovarienne.

Nous avons abordé dans des lettres précédentes les effets réjuvénateurs potentiels des transfusions. D’autres recherches sont en cours afin de confirmer que ce traitement de fertilité est viable. Le professeur Pantos supervise quatre essais cliniques randomisés, contrôlés par placebo, et deux autres essais sont menés par le professeur Emre Seli à l’école de médecine de Yale.


Pour en savoir plus :

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Eurosymposium sur le vieillissement en bonne santé 1er Octobre 2020 sur zoom

L’Eurosymposium on Healthy Ageing (EHA) est une réunion unique en son genre réunissant des scientifiques travaillant sur la biologie du vieillissement.

Thème : « Améliorer les essais cliniques pour les thérapies de longévité et les biomarqueurs de la sénescence humaine ».

Détails, Programme, Inscription (gratuit mais sur demande)

http://www.eha-heales.org/

Horaire : PST : 8:00-13:00 ; UTC : 15:00-20:00 ; CET : 17:00-22:00

La conférence se déroulera en anglais.

La mort de la mort Surpopulation et longévité N° 137 Août 2020

La bataille pour nourrir toute l’humanité est terminée. Dans les années 1970, des centaines de millions de personnes mourront de faim malgré les programmes de secours lancés aujourd’hui. À cette date, rien ne pourra empêcher une augmentation substantielle du taux de mortalité dans le monde…

Voilà la chute certaine de l’espérance de vie suite à la surpopulation que Paul Ehrlich, auteur de l’ouvrage « The Population Bomb« , paru en 1968 et vendu à des millions d’exemplaires, annonçait. Un demi-siècle plus tard, la taille de la population mondiale a plus que doublé. Même si des centaines de millions de personnes souffrent encore de la faim, jamais nous n’avons eu autant de nourriture par personne. Et concernant le taux de mortalité, l’espérance de vie globale a progressé de plus de 15 ans.


Thème du mois : Surpopulation et longévité


Déclin vers 2064

Il est temps pour certains pessimistes de mettre de côté leurs images de malheur sur la surpopulation. Selon une étude récente publiée dans la revue scientifique The Lancet, la population mondiale atteindra son maximum vers 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamera alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de terriens à la fin du siècle.

Dans les années 60, chaque femme avait encore en moyenne 4,5 enfants, aujourd’hui ce chiffre est inférieur à 2,5. Ce chiffre n’est pas beaucoup plus élevé que le taux de remplacement de 2,1 : le nombre dont vous avez besoin pour maintenir une population.

Comme l’écrit le médecin suédois Hans Rosling dans son livre Factfulness : Lorsque les parents voient que les enfants restent en vie, que les enfants ne sont plus nécessaires au travail et que les femmes reçoivent une éducation et ont accès aux contraceptifs, les deux sexes, dans toutes les cultures et religions, commencent à rêver d’enfants moins nombreux, mais bien éduqués.

En 1950, 25 bébés naissaient pour chaque personne qui soufflait 80 bougies. Aujourd’hui, ce chiffre est d’environ sept. Si l’évolution actuelle se poursuit, en 2100, pour chaque personne de plus de 80 ans, il n’y aura qu’un seul bébé. C’est une révolution invisible, une pyramide des âges inversée, jamais vue auparavant dans l’histoire. Il est temps d’y réfléchir, au lieu de se complaire avec des images désuètes ressassant une soi-disant inévitable explosion de la population mondiale.

En 2100, 183 pays n’auraient pas les taux de fécondité nécessaires pour maintenir la population actuelle

Nous sommes aujourd’hui environ 7,8 milliards d’habitants. Les démographes savaient déjà que notre population devrait diminuer d’ici quelques décennies, mais cette nouvelle étude prédit que ça se produira encore plus vite que nous ne le pensions.

Les Nations unies ont également supposé que les pays qui tombent en-dessous du taux de remplacement se stabiliseront autour de 1,75 enfant par femme, mais selon The Lancet, cette estimation est basée sur un échantillon sélectif. Dans des pays tels que la Thaïlande, la Corée du Sud et la Grèce, nous constatons que la baisse se poursuit à moins d’un enfant et demi par femme. Et cela fait une grande différence à long terme.

Bien sûr, un monde d’environ 10 milliards d’habitants reste un défi, surtout si nous voulons que tout le monde profite du niveau de prospérité occidental (un milliard de personnes n’ont même pas encore accès à l’électricité). Mais  avec la science et la technologie modernes, c’est certainement surmontable. Plus de gens signifie même, à bien des égards, une bonne nouvelle.

A priori, il semble plausible que, plus il y a de gens, moins il reste de ressources pour tout le monde. Or, d’un point de vue économique, ce n’est pas toujours vrai. Plus de personnes signifie souvent moins de pénurie. Parce que de nombreux cerveaux, regroupés de manière dense, trouvent des idées plus intelligentes et se spécialisent davantage. L’indice d’abondance Simon, du nom de l’économiste et penseur Julian Simon, montre que les matières premières deviennent plus abondantes et moins chères à mesure que la population mondiale augmente. Cela semble fou et contre-intuitif, mais c’est souvent le cas avec les connaissances scientifiques.

Attention cependant, ceci n’est envisageable, à terme, que dans un monde où les progrès technologiques permettent d’utiliser principalement des énergies et matières premières renouvelables. C’est techniquement possible, mais cela nécessite une volonté politique, sociale et économique encore insuffisante aujourd’hui.

Il faut aussi tempérer l’image d’un monde surpeuplé. La surface de la planète  fait environ 500 millions de kilomètres carrés dont 150 millions de terres émergées. Un pays comme le Bangladesh est autosuffisant en matière d’alimentation avec plus de 160 millions d’habitants (un quarantième de la population mondiale sur 1 millième de la surface des terres émergées).

Selon les projections effectuées, d’ici 2100, 183 des 195 pays n’auraient pas les taux de fécondité nécessaires pour maintenir la population actuelle, avec une projection de 2,1 naissances par femme, ont déclaré des chercheurs de l’Institut de métrologie et d’évaluation de la santé de l’École de médecine de l’Université de Washington. Quelque 23 pays – dont le Japon, la Thaïlande, l’Italie et l’Espagne – verraient leur population diminuer de plus de 50 %.

Cependant, la population de l’Afrique subsaharienne pourrait tripler, ce qui permettrait à un peu moins de la moitié de la population mondiale d’être africaine d’ici la fin du siècle.

Le monde, depuis les années 1960, s’est vraiment focalisé sur la soi-disant explosion démographique, a déclaré le Dr Christopher Murray, qui a dirigé la recherche, à CNN. Soudain, nous assistons maintenant à ce genre de tournant où il est très clair que nous passons rapidement de la question du trop grand nombre à celle du trop petit nombre.

Les plus de 80 ans seront plus nombreux que les moins de 5 ans

L’étude prévoit également des changements majeurs dans la structure des âges au niveau mondial à mesure que la fécondité diminue et que l’espérance de vie augmente. On estime qu’en 2100, 2,37 milliards de personnes auront plus de 65 ans dans le monde, contre 1,7 milliard de moins de 20 ans.

Le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans dans le monde pourrait être multiplié par six, passant de 141 millions à 866 millions. Dans le même temps, le nombre d’enfants de moins de cinq ans devrait diminuer de plus de 40 %, passant de 681 millions en 2017 à 401 millions en 2100. L’enfance pourrait devenir rare.

Et la longévité en bonne santé dans tout cela ?

Il faut d’abord rappeler, comme cela a été fait dès 2012 dans une lettre « la mort de la mort« , qu’il y a une corrélation forte entre l’espérance de vie et la fécondité. Dans les régions du monde ou les femmes et les hommes vivent plus longtemps (et sont mieux éduqués et plus aisés), la natalité diminue et la population tend à décroître. Lorsque l’espérance de vie croît, la natalité diminue et la croissance de la population est moindre (ou négative).

Première bonne nouvelle donc, la longévité est un facteur stabilisant pour la population. Pour le dire d’une manière qui apparaîtra provocatrice : pour être moins nombreux, vivons plus longtemps !

Deuxième bonne nouvelle : là où les gens vivent plus longtemps, ils tendent à être plus prudents. Si un jour, la durée de vie devient potentiellement beaucoup plus longue, bien au-delà du siècle, les citoyens seront naturellement bien plus prudents, investiront plus pour leur avenir et ne souhaiteront, ni pour eux-mêmes, ni pour les autres, une planète surpeuplée.

Il y a cependant une moins bonne nouvelle. Jusqu’à aujourd’hui, pour les populations au-delà de 80 ou 90 ans, nous ne parvenons toujours pas à des progrès importants en matière de santé. Comme déjà exposé dans des lettres précédentes, pour ce qui est de la durée de vie maximale, nos progrès sont insuffisants, particulièrement pour la longévité en bonne santé.

Donc, dans l’état actuel, la surpopulation, nous ne la risquons pas, au contraire. Mais bien un monde avec une population fragile nombreuse. C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles les recherches pour une vie beaucoup plus longue en bonne santé sont fondamentales, pas seulement dans l’intérêt individuel, mais aussi dans l’intérêt collectif.


Les bonnes nouvelles du mois : La maladie d’Alzheimer recule en Europe et aux États-Unis. Du plasma et de l’albumine pour diminuer l’impact de la maladie d’Alzheimer. Une enzyme prévient la perte de mémoire chez les souris.


Le risque de développer une maladie d’Alzheimer ou une autre forme de dégénérescence neuronale à un âge donné s’est réduit de 13 % en dix ans, rapporte une importante étude menée aux États-Unis et dans plusieurs pays européens.

Attention, cette bonne nouvelle est relative. Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie, le nombre de personnes ayant la maladie d’Alzheimer augmente quand même. En d’autres termes, le pourcentage de personnes atteintes dans une tranche d’âge diminue, le nombre absolu de personnes atteintes continue d’augmenter.

Dans le domaine de la recherche proprement dite contre la maladie d’Alzheimer,  un essai clinique pour enlever les facteurs vieillissants du sang (en injectant de l’albumine et de l’immunoglobuline), donne de bons résultats. Cette étude est randomisée et réalisée en double-aveugle. Elle reste néanmoins à confirmer d’autant qu’elle est financée par une société produisant de l’albumine et de l’immunoglobuline a des fins thérapeutiques.

Dans un article à paraître dans la revue Acta Neuropathologica, Lars et Arne Ittner, chercheurs spécialisés dans l’étude de la démence à l’Université Macquarie, détaillent comment l’activation d’une enzyme clef (p38gamma) dans le cerveau peut prévenir le type de perte de mémoire associé aux formes avancées de la maladie d’Alzheimer, et même l’inverser. Une avancée importante testée sur des souris, à confirmer sur les humains.


Pour en savoir plus :

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Déclarer le vieillissement comme le principal risque mondial

Vous avez une maladie en phase terminale et tous ceux que vous aimez aussi. Le vieillissement humain tue plus de personnes (100 000 par jour), cause plus de souffrances et nuit à la société plus que toute autre chose, et ce, dans une large mesure. Les découvertes scientifiques et les progrès technologiques montrent chaque jour un peu plus clairement qu’avec des fonds et des efforts suffisants, le vieillissement humain peut être guéri. En d’autres termes, nous devrions guérir le vieillissement et nous pouvons guérir le vieillissement. Pour que cela se produise, cependant, un grand changement culturel doit avoir lieu en faveur et en soutien de cette idée – qui se heurte actuellement à une opposition et à une négligence importantes. Le rapport sur les risques mondiaux est une publication annuelle publiée par le Forum économique mondial qui classe les risques mondiaux. Il est lu par une grande partie des dirigeants mondiaux et des citoyens. Si le vieillissement de l’humanité devait figurer en tête de cette liste de risques ou, à tout le moins, y figurer, cela aiderait le monde à voir le vieillissement comme une menace urgente et pourrait sauver la vie de ceux qui le lisent. Signez cette pétition si vous voulez contribuer à déclarer le vieillissement comme le premier risque mondial.

Description détaillée :

Chaque année, le Forum économique mondial, avec le soutien des sociétés Marsh et McLennan, publie un rapport sur les risques mondiaux. Ce rapport, comme son nom l’indique, comprend des analyses et des classements détaillés des plus grandes menaces auxquelles le monde est confronté chaque année. Chaque menace majeure est appelée un risque. La pièce maîtresse de ce rapport en deux parties consiste en un classement des cinq principaux risques en termes de probabilité, et un autre classement des cinq principaux risques en termes d’impact. On y trouve également des « tendances ». Selon le Forum économique mondial, une « tendance » est définie comme un schéma à long terme qui évolue actuellement et qui pourrait contribuer à amplifier les risques mondiaux et/ou à modifier la relation entre eux. En termes simples, les tendances ne sont pas considérées comme les principales menaces mondiales, mais plutôt comme des facteurs susceptibles de les influencer. Au cours des dernières années, le « vieillissement de la population » a parfois été reconnu comme une tendance, mais rien de plus.

L’objectif de cette pétition est d’amener le Forum économique mondial à reconnaître non seulement le vieillissement humain comme un risque mondial, mais aussi comme le risque mondial. Le vieillissement humain tue environ 100 000 personnes par jour. Dans les pays développés, 90 % de tous les décès sont dus à des maladies liées à l’âge. Comment se fait-il que la principale cause de mortalité humaine (par une immense marge) ne soit pas considérée comme le problème le plus urgent au monde ? Sans compter que la quantité de souffrance humaine causée par les maladies de la vieillesse est sans doute sans précédent. Pourquoi cette souffrance et cette mort massives sont-elles justifiées plutôt que combattues ?

En 2020, les cinq principaux risques mondiaux en termes de probabilité étaient tous environnementaux. Résoudre le problème du vieillissement réduirait considérablement ces risques. Sans le vieillissement humain, les gens ne planifieraient pas de mourir. Ils auraient un intérêt dans l’avenir à long terme de l’environnement. Ce changement sociologique radical pourrait être la poussée dont l’humanité a besoin pour commencer à prendre systématiquement des décisions bénéfiques pour l’environnement. La surpopulation ne devrait pas être une préoccupation, car nous avons plus qu’assez de terres et de ressources pour accueillir une population beaucoup plus nombreuse sur la planète Terre. Des méthodes plus efficaces d’allocation des ressources sont le remède aux problèmes actuels qui sont souvent faussement attribués à une population mondiale croissante. En outre, les nouvelles technologies agricoles telles que la culture hydroponique, qui peut multiplier jusqu’à 11 fois le rendement des cultures, et l’agriculture verticale, qui peut encore optimiser ce facteur, continueront à faciliter la tâche de nourrir davantage de personnes.

Sans le vieillissement de l’humanité, nous n’aurions plus une part aussi importante de la société qui est malade et incapable de travailler ou de profiter des activités qu’elle aimait tant dans sa jeunesse. Cela pourrait faire des merveilles pour la productivité mondiale. Sans parler du fait que les personnes qui ne sont pas accaparées par la vieillesse et qui restent sur le marché du travail beaucoup plus longtemps qu’aujourd’hui deviendraient plus expérimentées que les travailleurs d’aujourd’hui, ce qui stimulerait encore davantage la productivité mondiale.

Les gens seraient plus heureux dans un monde sans mort par vieillissement. Ils passeraient beaucoup plus de temps avec leurs proches. Ils seraient en mesure d’avoir et d’atteindre des objectifs à long terme sans que l’inévitable décès dû au vieillissement ne les en empêche. Ils auraient le temps de vivre une vie plus pleine. Les sociétés plus heureuses commettent moins de crimes, c’est donc un autre mal social que la guérison du vieillissement pourrait aider à démanteler.

Bon nombre des plus grandes menaces qui pèsent sur l’humanité sont directement ou indirectement le résultat du vieillissement de l’homme. Si nous devions résoudre le problème du vieillissement, bon nombre des risques mondiaux mentionnés dans les précédents rapports sur les risques mondiaux ne seraient plus des problèmes majeurs.

Nous avons tendance à considérer la mort par vieillissement comme une fatalité de la vie. Cependant, des scientifiques dans le domaine de la biogérontologie (étude du vieillissement biologique), des hommes d’affaires et des philanthropes milliardaires, des technologues et de nombreux autres professionnels/activistes s’efforcent de rendre la mort par vieillissement facultative. La science et la technologie ont déjà considérablement amélioré la durée de vie et la santé ces dernières années, mais elles peuvent faire plus. Les mécanismes moléculaires par lesquels nous vieillissons (les marques du vieillissement) ont été identifiés par les scientifiques. Il a déjà été prouvé que des interventions telles que les médicaments sénolytiques peuvent contrecarrer certains de ces mécanismes. Les voies cellulaires ont été génétiquement modifiées pour prolonger la durée de vie d’organismes modèles jusqu’à l’équivalent de 500 années humaines. Google a lancé et donné plus d’un milliard de dollars à sa filiale, Calico, qui effectue des recherches sur le vieillissement. De nombreuses autres entreprises et organisations à but non lucratif, dont la SENS Research Foundation et la Methuselah Foundation, s’attaquent au vieillissement ou à ses sous-parties. Le soutien et les progrès croissants montrent clairement que l’humanité finira par guérir le vieillissement, mais il y a tellement de gens qui meurent chaque jour du vieillissement que cela ne suffit pas. Nous devons guérir le vieillissement dès que possible pour nous sauver et sauver ceux que nous aimons.

Cette pétition reconnaît qu’un changement culturel à tous les niveaux de la société est nécessaire pour que les dirigeants et les organisations de cet espace puissent recueillir suffisamment de soutien pour guérir le vieillissement de l’humanité au cours de notre vie. Si cette pétition aboutissait, ce changement de culture serait plus facile. Entre les grandes parties des dirigeants et des citoyens du monde qui lisent et respectent le rapport sur les risques mondiaux, beaucoup plus de personnes reconnaîtraient le vieillissement comme un problème qu’elles peuvent et devraient résoudre si le rapport désignait le vieillissement comme un risque mondial. Cela permettrait d’augmenter le financement des traitements du vieillissement, d’accueillir davantage de scientifiques et de technologues talentueux et de multiplier les possibilités de traiter le vieillissement au cours de notre vie !

Le vieillissement est objectivement le plus grand risque mondial pour l’humanité en termes de probabilité et d’impact. Nous demandons que le Forum économique mondial le reconnaisse et agisse en conséquence.

Signez cette pétition pour aider à forger une meilleure existence pour vous-même, vos proches et l’humanité tout entière.

Pour en savoir plus, consultez le site @biogérontology sur Instagram.

Voici le lien de la pétition (en anglais) https://www.change.org/p/world-economic-forum-recognize-human-aging-as-a-global-risk?utm_content=cl_sharecopy_23513134_en-US%3A0&recruiter=1135657801&recruited_by_id=e6f8b710-cfd3-11ea-b170-e705ee93f585&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=psf_combo_share_message&utm_term=share_petition&share_bandit_exp=message-23513134-en-AU