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La mort de la mort. Numéro 4. Mai – juin 2009.

Je ne veux pas atteindre l’immortalité grâce à mon œuvre. Je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas. (Woody Allen, cité dansWoody Allen and his Comedy par Edward Lax)

———————————————————-Thème du mois: Les précurseurs. Le 20ème siècle.

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Cette lettre d’actualité mensuelle a pour objectif de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l’être humain ne mourra plus de vieillesse. Vos réactions sont les bienvenues.

Lorsque nait le 20ème siècle, un philosophe russe, Nikolai Fyodorov, vit ses dernières années. Il croyait au progrès et faisait partie d’un mouvement appelé « cosmisme ». Il estimait qu’un jour, l’homme ne mourrait plus de vieillesse. Et même, optimisme suprême, il pensait qu’un jour, il pourrait être possible de faire revivre ceux qui ne sont plus.

Au cours du 20ème siècle, l’espérance de vie, dans les pays les plus développés, va doubler. Petit à petit, à l’échelle d’une vie humaine, mais à une vitesse extraordinaire à l’échelle historique, les causes majeures de mortalité qu’étaient la mortalité infantile, les accidents et la violence, les maladies infectieuses et la malnutrition vont devenir de moins en moins fréquentes. A la fin du 20ème siècle, l’homme et la femme d’un état industrialisé meurt, dans la grande majorité des cas, d’une maladie liée à la vieillesse, le plus souvent avec des causes cardio-vasculaires ou en rapport avec la dégénérescence cellulaire (cancer, maladie d’Alzheimer…).

L’écoulement du temps, l’usure des corps, deviennent la première cause de mortalité pour tous. Et certains s’attaquent aux causes connues de l’usure dès les années 20 du siècle passé. Ainsi, le biologiste français Alexis Carrel avec l’aide du célèbre aviateur Charles Lindbergh accomplira notamment nombre d’expériences de transplantation. Il réussit à faire battre in vitro un cœur de poulet pendant des décennies. Il imaginait à terme par ces transplantations pouvoir assurer une jeunesse renouvelée. Malheureusement, Alexis Carrel se distinguera aussi par sa collaboration idéologique et scientifique avec l’Allemagne nazie durant la seconde guerre mondiale.

Dans la seconde moitié du 20ème siècle, ce sont les briques ultimes de la vie, l’acide désoxyribonucléique et les fondements de la génétique qui sont, petit à petit, explorés. Le processus des découvertes se poursuivra encore au 21ème siècle.

En 1965, un chercheur américain, Leonard Hayflick, découvre que les cellules humaines ne se divisent pas à l’infini. Ainsi, la « limite de Hayflick » pour les cellules humaines est d’environ 70. Après, du fait du raccourcissement excessif des télomères (une partie des chromosomes), la cellule ne se divise plus ou mal. Cette cause de vieillissement ainsi que d’autres causes de détérioration de l’organisme, qui ne peuvent être abordées en quelques lignes, font comprendre que le vieillissement est encore inévitable à court et moyen terme.

Que faire en attendant? Une piste qui s’ouvre durant les « Golden sixties » c’est la cryogénisation. Durant ces années de conquêtes spatiales et technologiques rapides, certains sont convaincus que les progrès du savoir permettront un jour de guérir toutes les maladies.
Mais ils savent aussi que ces avancées ne seront probablement pas possibles avant leur propre décès et celui de leurs proches. En attendant des progrès suffisants, il est possible de conserver le corps de personnes qui viennent de mourir à une température très basse de – 180 degrés dans de l’azote liquide.

En 1962, un physicien et mathématicien américain, Robert Ettinger, propose dans son livre « The prospect of immortality » de permettre systématiquement cette conservation par le froid. Quarante ans plus tard, cependant, malgré les progrès dans ce domaine, il n’est pas encore possible de « ranimer » un être humain ou même un mammifère de petite taille. Le nombre de personnes « cryogénisées » reste peu élevé.

Dans un cadre plus pragmatique, tout au long du 20ème siècle, les recherches, expérimentations et analyses statistiques se multiplieront. Elles permettront, d’une part, de mieux comprendre les aspects multiples du vieillissement et, d’autre part, de ralentir quelque peu son processus. C’est ainsi que la connaissance progressera pour ce qui concerne tant les substances et comportements diminuant l’espérance de vie (tabagisme, consommation d’alcool, alimentation trop riche, stress important, radiations,…) que pour ce qui allonge la durée potentielle de l’existence (restriction calorique de l’alimentation, vie équilibrée et heureuse, exercices réguliers, absorption suffisante de certaines substances et compléments alimentaires…).

Mais ces progrès ne sont que relatifs. Quelles que soient les promesses de spécialistes parfois auto-désignés et pas toujours honnêtes, seul est possible un allongement limité de la durée de vie en bonne santé, de l’ordre de quelques années, 10 ou 20 ans au maximum. Avec toutes les méthodes classiques pour vivre plus longtemps, inévitablement, in fine, l’organisme se dégrade notamment du fait des limites de division cellulaire déjà citées..

Cependant les limites de division ne s’appliquent pas à toutes les cellules. Les cellules d’un ovule fécondé se divisent sans limite. Il en va de même pour les premières cellules issues de cet ovule fécondé.
Il en va -malheureusement- également de même pour les cellules cancéreuses qui ont pour caractéristique fondamentale de se multiplier anarchiquement et sans limite.

L’espoir de certains scientifiques était -et est encore- que, grâce aux cellules souches, il soit un jour possible de reconstituer tout organe déficient du corps. Pour cela, les chercheurs du 20ème siècle pensaient que les seules cellules utilisables étaient les cellules de l’embryon. C’étaient en effet les seules cellules « omnipotentes », c’est-à-dire les seules cellules pouvant donner naissance à tout type de cellule du corps (cellule de la peau, des os,…).

Or, l’utilisation de ces embryons posait des problèmes éthiques.

Mais depuis, nous sommes entrés dans le 3ème millénaire, de nouvelles perspectives se sont ouvertes. La prochaine lettre fournira des informations à ce sujet.

 

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Le conseil (non) pratique pour vivre longtemps: choisissez bien vos parents

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Votre espérance de vie dépend largement de celle de vos parents. Les enfants de parents et grands-parents vivant longtemps, vivent en moyenne plus longtemps. Evidemment, il est trop tard pour choisir vos parents mais par contre connaître les risques de santé de vos ascendants peut contribuer à limiter les vôtres.

 

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La mort de la mort. Numéro 3. Avril 2009.

Nous voulons vivre pour toujours et nous y arriverons (We want to live forever, and we’re getting there). Bill Clinton, lorsqu’il était président des Etats-Unis, 8th Annual Millennium Evening, Maison blanche, octobre 1999.
Ceci est le troisième numéro d’une lettre d’actualité mensuelle dont l’objectif est de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l’être humain ne mourra plus de vieillesse. Vos réactions sont les bienvenues.

 

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Thème du mois: Les précurseurs. Avant le 20ème siècle. ———————————————————-

 

Il y a près de 4.000 ans, un auteur inconnu écrivait, en langue cunéiforme akkadienne, un des premiers récits de l’histoire de l’humanité « l’épopée de Gilgamesh ». Dans ce récit, le héros cherchait sans succès l’immortalité. Il faillit d’ailleurs la découvrir, sous la forme d’une plante qui se trouvait au fond de la mer. Mais le végétal fut mangé par un serpent.

L’idée d’une vie sans vieillissement date donc d’il y à des milliers d’années. Elle est même probablement antérieure à l’écriture. Au début, il s’agissait d’un rêve éveillé ou encore de croyances religieuses. Mais tôt dans l’histoire, les premières recherches à connotation (très) partiellement scientifique furent réalisées. Il s’agissait de découvrir une boisson, un « élixir de vie ». Les recherches relatives à la composition furent longues et innombrables. Le mercure, seul métal liquide à la température ambiante, fut l’ingrédient principal de boissons qui étaient en fait des poisons. Il y a 23 siècles, Qin Shihuangdi, le premier empereur chinois, fut un de ceux qui chercha à vaincre la vieillesse. Il mourut à l’âge de 50 ans, probablement notamment suite à l’ingestion de cette substance.

Ces recherches, ces récits, ces croyances illustrent une conviction. Aujourd’hui, nous dirions que les anciens savaient qu’une alimentation adéquate était un facteur de longévité.

En Europe, au moyen-âge, pendant des siècles, les recherches que nous qualifierions aujourd’hui de scientifiques, sont souvent accomplies par les alchimistes. Les connaissances et les croyances astrologiques et religieuses se mêlent. Les deux recherches les plus fondamentales étaient la transmutation des métaux, notamment la transmutation du plomb en or, et le secret de l’immortalité. Ainsi, au 13ème siècle, le philosophe et alchimiste anglais Roger Bacon tente de créer un « or potable » qui permettrait de maintenir l’équilibre incorruptible du corps. Il est à noter que la science contemporaine a vaincu bien des mystères et que notamment la physique nucléaire rend la transmutation possible (mais à un prix gigantesque). Ainsi, vaincre le vieillesse est la dernière grande avancée rêvée à l’aube de la science et impossible à ce jour.

Au Moyen-âge, le vieillissement est connu, mais son inéluctabilité relativement rapide l’est moins. La Bible regorge de personnages qui sont supposés avoir atteint des âges extraordinaires (« bibliques » ou « canoniques » comme nous l’écrivons encore). Beaucoup sont donc convaincus que la vie des temps bibliques pouvait durer des siècles et qu’un comportement sain permettrait de retrouver ces durées bibliques. De plus, l’état civil n’existant pas, bien souvent des vieillards prétendent avoir vécu des siècles et ces affirmations sont peu contestées.

A partir des 17ème et 18ème siècles, les progrès de la biologie et de la médecine s’accélèrent, mais aussi les progrès en matière de recensement. Petit à petit, on s’aperçoit que ceux qui prétendent avoir dépassé largement le siècle ne disent pas la vérité. Dépasser le siècle est un phénomène exceptionnel. Les chercheurs prennent conscience progressivement de la complexité des corps des animaux et des humains et des différences physiologiques entre sujets jeunes et âgés.

C’est donc durant cette période que la conviction de l’inéluctabilité de la vieillesse et de la mort est la plus forte. En dehors des éventuelles convictions religieuses, seul le progrès technique pourra peut-être vaincre la mort. Mais il est encore lointain ce progrès. Certains se mettent à rêver de voir ce futur. Benjamin Franklin, extraordinaire scientifique et un des « pères fondateurs » des Etats-Unis, écrivit en 1773,Je souhaiterais qu’il soit possible d’inventer une période d’embaumement de personnes noyées de telle manière qu’elles puissent être rappelées à la vie » (…) (mais) nous visons dans un siècle insuffisamment avancé et trop proche de l’enfance de la science pour voir un tel art porté à sa perfection durant notre temps. Les vertus conservatrices du froid permettent aussi d’imaginer le froid pour conserver, ce qui deviendra beaucoup plus tard la cryogénisation..

Lorsque le 20ème siècle parait, l’espérance de vie n’a jamais été aussi longue dans l’histoire de l’humanité. Elle est environ de 40 ans! Et si on ne tient pas compte des décès d’enfants, elle est probablement de près de 60 ans. Les progrès concrets et les progrès théoriques pour une vie plus longue au cours des 100 qui vont suivre seront gigantesques. Ils seront abordés dans la prochaine lettre.

 

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Le conseil pratique pour vivre longtemps: allez vivre dans les Pyrénées!

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Vérité en deçà des Pyrénées, mensonge au-delà. écrivait Pascal. Et bien le secret de la vie la plus longue n’est ni en deçà ni au-delà des Pyrénées, mais au dedans. C’est en effet dans la Principauté d’Andorre que l’espérance de vie est la plus longue à savoir à savoir 86 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes. Si vous n’aimez pas ce petit pays coincé entre la France et l’Espagne, c’est le Japon qui a la deuxième place. Dans les deux cas, c’est la combinaison d’un niveau de vie élevé et d’une alimentation saine qui permet d’atteindre ces sommets, dépassant de quelques années les âges atteint dans les autres pays les plus industrialisés.

 

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  • Pour en savoir plus: http://sens.org, http://imminst.org, http://heales.org et http://immortalite.org.
  • Pour réagir ou recevoir la lettre d’information:info@heales.org
  • Photo: matériel d’alchimiste (source Flickr)

La mort de la mort, Numéro 2, Mars 2009

La mort de la mort. Numéro 2. Mars 2009.

Naître n’est pas un crime. Pourquoi serait-ce puni de mort? Robert Ettinger,auteur de l’ouvrage « Prospects of Immortality » en 1962.

Ceci est le deuxième numéro d’une lettre d’actualité mensuelle dont l’objectif est de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l’être humain ne mourra plus de vieillesse. Vos réactions sont les bienvenues.

Thème du mois: Les cellules souches.

 Au commencement était l’ADN (et l’ARN). Depuis des milliards d’années, des molécules d’acide désoxyribonucléique sont en quelque sorte immortelles. Une partie de l’ADN se transmet d’un être vivant à l’autre. L’être vivant meurt, l’ADN continue sa route, un peu comme un cavalier qui passerait d’un cheval épuisé à l’autre.

Nous savons depuis longtemps que les cellules d’un animal peuvent se reproduire en se divisant. Pendant longtemps, les chercheurs ont cru que cette division était sans limites. Mais, en 1965, Leonard Hayflick, un scientifique américain a découvert qu’une cellule ne se divisait qu’un nombre limité de fois. Une cellule humaine ne peut se diviser qu’à une cinquantaine de reprises. Cette limite de division est appelée « limite de Hayflick ». Cette limite est liée au raccourcissement progressif, lors de chaque division cellulaire, d’une partie des chromosomes appelée le télomère. Cette limite joue un rôle important voire, pour certains, fondamental dans le vieillissement.

Certaines cellules ne sont pas soumises à cette limite. Les plus dangereuses: les cellules cancéreuses et les plus prometteuses, les cellules souches. Ces dernières peuvent donc continuer à se reproduire sans aucune limitation et constituer la source d’un nombre théoriquement illimité de descendants.

Certaines cellules souches ne peuvent donner naissance qu’à des cellules similaires aux cellules d’origine. Il y a ainsi des cellules souches pour la peau, pour les os… D’autres peuvent donner naissance à des cellules qui feront partie de n’importe quelle partie du corps. Ce sont les cellules omnipotentes, également appelées totipotentes.

Il y a quelques années, seules les cellules souches nées peu après la fécondation étaient omnipotentes. Des problèmes éthiques se posaient : il était indispensable pour la recherche d’utiliser des embryons. Mais depuis un ou deux ans, des scientifiques de plusieurs régions du monde ont réussi à transformer des cellules souches de la peau en cellules omnipotentes.

Des expériences sont en cours permettant de créer des organes à partir de cellules souches. Le docteur Doris Taylor de l’Université du Minnesota est parvenu à créer en laboratoire un cœur battant de rat capable de fonctionner comme une pompe cardiaque à partir du cœur d’un animal mort et de cellules cardiaques néonatales de rat.

Il est possible de voir une vidéo (en anglais) consacrée à cette expérience à cette adresse :http://www.stemcell.umn.edu/stemcell/faculty/Taylor_D/home.html

La science approche donc d’une possibilité chez l’être humain de créer des organes à partir de notre propre corps. Un tel type de greffe sera plus facile à accepter d’un point de vue éthique, car l’origine de l’organe sera notre propre corps et non pas un donneur. Les risques pour la santé seront théoriquement moindres que pour les greffes et les transfusions classiques pour la même raison : le donneur est le receveur.

La prudence s’imposera lors de l’expérimentation humaine puisque les cellules souches et les cellules cancéreuses sont proches. Savoir combien ces cellules sont proches, c’est aussi comprendre que le champ des recherches dans ces domaines ouvre des perspectives extraordinaires. Un jour peut-être, des chercheurs à la recherche de causes du cancer feront sans le vouloir des pas vers une vie sans vieillissement à moins que ce soit des chercheurs pour une vie plus longue qui permettent de mieux comprendre le cancer.

 

Le conseil pratique pour vivre plus longtemps: mangez moins!

 

Pour gagner quelques années de vie, il y a quelques méthodes qui peuvent être utiles. Ce mois-ci, voici la méthode probablement la plus connue : mangez moins.

Les rats qui mangent beaucoup moins qu’un apport calorique normal vivent sensiblement plus longtemps. Parmi les personnes qui adoptent un régime hypocalorique extrêmement restrictif, certains espèrent vivre ainsi plus longtemps. Mais ce qui est efficace pour les animaux à durée de vie courte est probablement beaucoup moins efficace pour des animaux ayant une durée de vie normale plus longue donc pour l’homme. Même si les humoristes disent que vous aurez l’impression de vivre des siècles tellement c’est désagréable !

Une certitude : avoir une alimentation habituelle modérée est un facteur de santé, de vie plus équilibrée et donc de vie plus longue.

C’est chez les habitants de l’île d’Okinawa au Japon que les centenaires sont les plus nombreux. Dans cette région du monde, les gens quittent la table en ayant encore un peu faim et l’apport calorique moyen est moins élevé que chez nous.

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Photo: quatre cellules d’un embryon (source Wikimedia)

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La mort de la mort, numéro 1, février 2009

La mort de la mort, numéro 1, février 2009

La première personne qui vivra jusque 125 ou 150 ans est déjà née. On ne deviendra jamais immortels, car il y aura toujours quelque chose qui nous fera mourir : mais je ne pense pas qu’il y ait de limites à la longévité humaine. Gerado Ferbeyre, professeur de biologie à l’Université de Montréal. (Courrier international. N° 44 13 au 19 avril 2006.)

Ceci est le premier numéro d’une lettre d’actualité mensuelle dont l’objectif est de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l’être humain ne mourra plus de vieillesse.

Sujet du mois: la régénération

Pour l’immense majorité des animaux, le vieillissement est un processus inévitable. L’animal qui échappe à ses prédateurs ou aux autres causes de mortalité accidentelle finit par mourir au bout de quelques années, de quelques dizaines d’années voire de quelques siècles. l’animal meurt.

Cependant, au cours de centaines de millions d’années de l’évolution, certains des êtres vivantes qui peuplent la terre ont développé des capacités de régénération extraordinaires.

Qu’est-ce que la régénération ?

La régénération est la capacité qu’a un être vivant de reconstituer une partie de son corps après la destruction de cette partie. La régénération peut concerner des simples cellules, mais aussi des organes ou d’autres parties fonctionnelles.

Progressivement, les chercheurs découvrent des êtres vivants atypiques dont les capacités de régénération sont élevées. Certaines de ces capacités sont connues depuis
des millénaires comme la queue du lézard qui repousse.

D’autres sont connues depuis bien moins longtemps comme les capacités de régénération des hydres, un animal minuscule qui vit en eau douce. Lorsqu’on coupe une hydre en deux, chaque partie va repousser et fabriquer deux individus identiques. Le processus prend deux jours pour le corps et trois pour la tête.

Ce n’est pas le seul cas de régénération animale : des batraciens peuvent régénérer un membre entier. Ainsi, pour certaines espèces de salamandres, une patte coupée d’un animal jeune et par ailleurs en bonne santé pourra repousser en environ un mois. Parmi les batraciens, l’axolotl est une créature assez étrange qui ressemble à une salamandre. Cet animal peut même régénérer une partie du cerveau !

L’être humain est-il capable de se régénérer ?

La bonne nouvelle : l’être humain est capable de se régénérer. La moins bonne nouvelle : cette capacité n’est pas totale. Nous pouvons régénérer notre peau lorsque nous sommes victimes d’une blessure. Mais nous pouvons aussi régénérer jusqu’à 75 % de notre foie.

Qu’est ce qui différencie les différentes capacités de régénération? D’une part, plus un animal est « simple », plus il se régénérera aisément. Ensuite, un animal passant par différents stades de développement (des mues) pourra plus aisément reconstituer des organes. Enfin, malheureusement, les animaux les plus proches de l’être humain ainsi que les animaux les plus âgés ont
de moins grandes capacités de régénération.

Ces dernières années, les chercheurs progressent rapidement. Ils ont déjà découvert que certaines cellules sont plus douées que d’autres pour reconstruire. Ils s’aperçoivent aussi que, contrairement à ce que nous pensions jusqu’ici la reconstitution d’organes à partir de quelques cellules n’est plus un objectif aux confins de la science mais plutôt un objectif proche de l’expérimentation animale.

Sachez donc qu’au moment où vous lisez ces lignes, dans ce domaine comme dans d’autres, les chercheurs n’ont jamais été aussi loin dans la compréhension des mécanismes de régénération. Nous reviendrons notamment sur les cellules souches dans les prochains numéros.

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Le conseil pratique pour vivre plus longtemps: soyez heureux!
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Pour vivre beaucoup plus longtemps, il faudra que la science progresse. Mais pour gagner quelques années de vie, il y a quelques méthodes qui peuvent être utiles. Ce mois-ci, voici la méthode la plus simple et la plus agréable: soyez heureux! Toutes choses étant égales par ailleurs, les gens heureux vivent nettement plus longtemps.

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Photo: un axolotl albinos

La mort de la mort, numéro 0, janvier 2009

La mort de la mort, numéro 0, janvier 2009

Si l’on avait consacré aux recherches en biologie toutes les sommes consacrées aux budgets militaires de tous les pays, la question de l’immortalité ou au moins de la jouvence éternelle serait déjà réglée. (Jean Rostand, biologiste, vers 1975) Ceci est le numéro zéro d’une lettre d’actualité mensuelle dont l’objectif est de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l’être humain ne mourra plus de vieillesse.

Concept du mois: la vitesse d’échappement

Les albums de famille sont là pour en témoigner : il y a seulement quarante ans, il y avait beaucoup moins de centenaires, de nonagénaires et d’octogénaires qu’actuellement. A soixante-dix ans on était vieux ou déjà mort.

Nous gagnons en moyenne un trimestre de vie par année. Actuellement, l’espérance de vie augmente presque partout dans le monde. Par exemple en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis, nous avons gagné plus de 25 années d’existence en un siècle. Si ces progrès s’accéléraient jusqu’à être multipliés par quatre, nous gagnerions une année de vie par année.

C’est ce que les spécialistes de ce domaine appellent « longevity escape velocity », en français, la vitesse d’échappement de la longévité. C’est le fait que lorsque l’on sera parvenu à rajouter, par exemple, une trentaine d’années supplémentaires à la vie humaine, les progrès scientifiques continuant à croître, nous vivrons alors suffisamment longtemps pour que de nouvelles thérapies encore meilleures nous offrent une nouvelle « rallonge » de vie, et ainsi de suite… Nus échapperions à la fatalité de la mort due au vieillissement, comme un objet propulsé en l’air à une vitesse suffisante peut échapper à la gravité, et ne jamais retomber sur terre….

Malgré l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, les pollutions, les problèmes environnementaux et la croissance de certains cancers, la progression de l’espérance de vie se poursuit sans faillir.

Que se passerait-il si les budgets octroyés pour les recherches scientifiques dans le domaine de la lutte contre le vieillissement étaient multipliés disons par dix (ce qui représenterait bien moins qu’1 % du produit intérieur brut)? Il est en tous cas fort probable que la grande faucheuse s’approcherait moins vite.

En 2008, environ 55 millions de personnes sont décédées. C’est le vieillissement qui est la cause des deux tiers des décès.

Mais que se serait-il passé en 2008 si, depuis 1968, l’humanité avait choisi de financer une recherche constante, internationale et pluridisciplinaire pour une vie avec un vieillissement de plus en plus lointain?

Qui parmi vos parents, vos grands-parents et même vos arrières-grands parents sortiraient de leur tombe pour vivre des jours heureux parmi nous? Nous ne le saurons jamais. Le passé est le passé.

Pour le futur, nous vous proposons de rêver, d’imaginer, d’envisager voire de militer pour un monde composé d’hommes et de femmes qui souhaitent vivre et ne pas (se) laisser mourir.

Sachez par exemple, qu’au moment où vous lisez ces lignes, les chercheurs progressent rapidement et notamment particulièrement vite dans les domaines de la régénération, des cellules souches et de la compréhension des mécanismes du vivant. Nous y reviendrons dans les prochains numéros.

Pour en savoir plus: http://sens.org, http://imminst.org, http://immortalite.org et http://heales.org.

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