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Lettre mensuelle de Heales. La mort de la mort N°180. Avril 2024. Organes sur puce


L’utilisation des systèmes d’intelligence artificielle générative par les professionnels de la santé doit se généraliser ; il serait contraire à l’éthique de se passer de l’aide de ces outils.

Principe éthique de l’Académie de médecine. Les systèmes d’IA générative dans le domaine de la santé : enjeux et perspectives, 5 mars 2024.


Le thème de ce mois-ci : Organes sur puce


Introduction

L’organe sur puce (OOC) est une technologie qui implique la création de dispositifs de culture cellulaire microfluidiques qui simulent les activités, la mécanique et les réponses physiologiques d’organes ou de systèmes d’organes entiers.

Ces puces contiennent généralement de petites chambres tapissées de cellules vivantes qui imitent la structure et la fonction d’organes spécifiques, tels que le cœur, le foie, les poumons ou les reins. L’objectif de la technologie des organes sur puce est de fournir un modèle plus précis de la physiologie humaine par rapport aux cultures cellulaires 2D traditionnelles ou aux tests sur les animaux.

En recréant le microenvironnement d’un organe, y compris des facteurs tels que la circulation des fluides, les forces mécaniques et les interactions cellule-cellule, les chercheurs peuvent étudier les mécanismes des maladies, tester l’efficacité et la toxicité des médicaments et même personnaliser la médecine. Chaque puce peut reproduire certaines fonctions de l’organe correspondant, ce qui permet aux chercheurs d’étudier les interactions entre les différents organes et systèmes du corps, ce que l’on appelle les systèmes « corps sur puce ». Cette technologie pourrait accélérer la découverte de médicaments, les tests toxicologiques et la médecine personnalisée en offrant des modèles plus fiables et plus pertinents pour l’étude de la biologie et des maladies humaines. Certains aspects liés au vieillissement ont été étudiés, mais il reste encore à suivre les interactions entre les organes sur le long terme et les aspects liés à la sénescence.

La différence entre un organe sur puce et un organoïde réside dans le fait que les organes sur puce sont des dispositifs microfluidiques imitant les réponses physiologiques d’organes entiers, offrant un contrôle précis des micro environnements pour les tests de médicaments et la modélisation des maladies, tandis que les organoïdes sont des amas cellulaires en 3D dérivés de cellules souches, reproduisant les structures et les fonctions d’organes spécifiques, servant d’outils précieux pour l’étude du développement, des maladies et de la médecine personnalisée, bien qu’avec un contrôle moindre des micro environnements.

Comparaison des caractéristiques des cultures cellulaires 2D et 3D

Types d’organes sur puce

Poumon

Une étude réalisée en 2021 montre que la technologie du poumon sur puce utilise une membrane biologique, extensible et biodégradable composée de collagène et d’élastine, qui simule un réseau d’alvéoles miniatures dont les dimensions sont proches de celles que l’on trouve in vivo. Cette membrane se biodégrade et peut être facilement personnalisée en termes d’épaisseur, de composition et de rigidité grâce à un processus de fabrication simple. La barrière air-sang est reconstruite à l’aide de cellules épithéliales alvéolaires pulmonaires primaires provenant de patients et de cellules endothéliales pulmonaires primaires. La membrane conserve notamment les marqueurs typiques des cellules épithéliales alvéolaires et préserve les propriétés de la barrière jusqu’à trois semaines.

Rein

En utilisant la technologie du rein sur puce, les chercheurs peuvent reproduire les conditions physiologiques que l’on trouve dans les organes humains. Divers modèles de rein sur puce ont été créés pour imiter le microenvironnement du tubule rénal, démontrant une plus grande précision dans la prédiction de la néphrotoxicité des médicaments par rapport aux méthodes traditionnelles. En utilisant des plateformes de rein sur puce, les chercheurs peuvent évaluer diverses réponses biologiques induites par les médicaments. À l’avenir, l’intégration des reins sur puce dans des systèmes multi-organes est prévue. En outre, le rein sur puce est prometteur pour la modélisation de la maladie et le développement de nouvelles thérapies de remplacement rénal.

Pancréas

La plateforme Pancréas-sur-puce émule la fonctionnalité native et les interactions cellulaires des cellules pancréatiques avec plus de précision que les modèles conventionnels de culture de cellules humaines. Cette puce facilite la reproduction de la dynamique de l’écoulement des fluides observée in vivo. L’utilisation du pancréas sur puce a permis de répondre à une question fondamentale concernant le diabète lié à la mucoviscidose (DFM) : la perte de la fonction CFTR dans les cellules épithéliales du canal pancréatique (PDEC) est-elle un facteur primordial dans le développement du DFM ? Une étude suggère qu’en effet, le dysfonctionnement de la CFTR dans les cellules épithéliales du canal pancréatique contribue de manière significative à l’apparition de la fibrose kystique. 

Cœur

Les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la première cause de mortalité dans de nombreux pays. Cependant, le développement de médicaments cardiovasculaires se heurte à des obstacles importants : (a) les modèles animaux pour les MCV ne permettent souvent pas de prédire les réactions humaines ; (b) les effets indésirables varient d’un organisme à l’autre ; et (c) le processus est long et coûteux. Des technologies d’organes sur puce ont été proposées pour reproduire les conditions dynamiques du système cardiovasculaire, en particulier le cœur et le système vasculaire général. Ces systèmes s’attachent particulièrement à reproduire l’organisation structurelle, la contrainte de cisaillement, la pression transmurale, l’étirement mécanique et la stimulation électrique.

Un cœur battant sur puce a été conçu avec des tissus cardiaques de micro-ingénierie hautement fonctionnels, permettant de prédire les changements hypertrophiques dans les cellules cardiaques. Ce dispositif innovant démontre la capacité de produire des microtissus cardiaques avec un couplage mécanique et électrique amélioré entre les cellules voisines. En outre, le modèle présente un effet chronotrope positif lorsqu’il est exposé à l’isoprénaline, ce qui suggère son utilité potentielle pour la découverte de médicaments et les études de toxicité.

Entreprises impliquées dans le développement de la technologie

Plusieurs grandes entreprises sont à la tête du développement de modèles d’organes sur puce dans le monde entier. En Europe, nous avons Mimetas, dont le siège est aux Pays-Bas, qui offre une large gamme de modèles d’organes sur puce, y compris les reins, les intestins, les tumeurs et autres. Elvesys, basée en France, se concentre sur le développement de systèmes microfluidiques. AlveoliX, située en Suisse, est spécialisée dans les modèles de poumons humains sur puce. TissUse, basée en Allemagne, propose des solutions multi-organes sur puce. Enfin, BiomimX, basée en Italie, est reconnue pour son expertise dans la génération de modèles prédictifs d’organes et de pathologies humaines pour les tests de médicaments.

Emulate, l’une des principales entreprises dans ce domaine, est basée aux États-Unis et se spécialise dans la création de modèles avancés tels que les poumons sur puce, les intestins sur puce et les systèmes de barrière hémato-encéphalique sur puce. AxoSim, basée aux États-Unis, se consacre à la création de puces microfluidiques spécialisées dans la lutte contre le cancer. TaraBiosystems, une autre société basée aux États-Unis, est connue pour ses modèles de cœur sur puce. Nortis Bio, basée aux États-Unis, est spécialisée dans les modèles de reins sur puce. BioIVT, également basée aux États-Unis, fournit des modèles établis tels que les îlots pancréatiques et l’épithélium des voies respiratoires pulmonaires.

Utilisation d’organes sur puce dans les études de longévité

Les organoïdes et la technologie des puces microfluidiques représentent des avancées significatives en biologie moléculaire. Les organoïdes, modèles miniatures d’organes générés à partir de cellules souches, imitent efficacement la morphologie et la fonction des organes réels. D’autre part, les organes sur puce utilisent des tunnels sculptés de manière complexe sur des surfaces en plastique ou en polymère pour héberger des cellules et stimuler la circulation sanguine dans le corps humain. Ces technologies sont apparues comme des solutions aux défis posés par le développement de médicaments, qui est souvent lent, coûteux et susceptible d’échouer en raison d’outils prédictifs inadéquats. En combinant les organoïdes et les organes sur puce pour créer des « organoïdes sur puce », les chercheurs peuvent tirer parti de la précision biologique des organoïdes et des capacités dynamiques des puces microfluidiques, ce qui permet d’étudier plus précisément les caractéristiques des maladies et les réactions aux médicaments. Par exemple, l’intégration d’un système vasculaire fonctionnel dans les organoïdes améliore leur complexité et leur pertinence physiologique. Le potentiel des organoïdes sur puce va au-delà du dépistage des médicaments et s’étend à des applications en médecine régénérative et en recherche biologique fondamentale. Ces technologies pourraient révolutionner la recherche médicale et les pratiques de développement de médicaments, en remplaçant éventuellement les tests sur les animaux dans les études toxicologiques et en développant des thérapies personnalisées.

BIOFABICS, une start-up portugaise financée par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne, est pionnière en matière d’outils de conception personnalisés pour la biofabrication, en particulier dans le domaine émergent de la technologie des organes sur puce (OOC). L’objectif de l’entreprise est d’exploiter les processus de personnalisation automatisés pour permettre aux utilisateurs de créer de vastes réseaux de modèles d’organes interconnectés. Actuellement, BIOFABICS se consacre principalement à la recherche préclinique.

En 2022, la NASA, en collaboration avec les National Institutes of Health (NIH), la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) du ministère de la santé et des services sociaux et la Food and Drug Administration (FDA), a sélectionné 8 projets de recherche visant à accroître la longévité des puces tissulaires 3D à un minimum de 6 mois. Cet effort multi-agences vise à prolonger la viabilité des tissus et la fonction physiologique grâce à des capacités d’ingénierie automatisées, permettant des lectures en ligne en temps réel dans des modèles humains in vitro complexes, tels que les puces tissulaires ou les systèmes microphysiologiques. Les objectifs scientifiques de cette initiative étaient notamment de mieux comprendre les modèles de maladies, de faciliter le développement de médicaments, d’optimiser la conception des essais cliniques, de comprendre les expositions chimiques et environnementales et les contre-mesures, et d’étudier les changements physiologiques induits par l’environnement des vols spatiaux. La caractérisation approfondie des puces tissulaires, en particulier la distinction entre les expositions aiguës et chroniques, est essentielle à la réussite de ces projets et marque une avancée significative dans l’évolution de ces technologies.


La bonne nouvelle du mois : Rajeunir l’immunité des personnes âgées en éliminant les cellules souches à tendance myéloïde


Des chercheurs de l’université de Stanford (Etats-Unis) ont découvert que l’épuisement des cellules souches hématopoïétiques à base myéloïde (my-HSC) chez des souris âgées rajeunissait leur système immunitaire, en stimulant les progéniteurs lymphocytaires, les cellules T naïves et les cellules B. Cela a conduit à une amélioration des réponses immunitaires aux infections virales. Ceci laisse entrevoir une approche potentielle pour lutter contre le déclin immunitaire et l’inflammation liés à l’âge.


Pour plus d’informations

Lettre mensuelle de Heales. La mort de la mort N°177. Janvier 2024. Les différentes durées de vie des animaux : Très longues, très courtes, dans le monde réel et dans les laboratoires

Imaginez une souris plutôt cultivée se demandant s’il est théoriquement possible de vivre plus longtemps que l’espérance de vie moyenne de deux ans et demi ? Bien sûr que c’est possible, dirait-elle, il suffit de regarder l’espèce humaine (…), des mammifères comme nous qui vivent trente à quarante fois plus longtemps ! Au-delà de nos limites biologiques: Les secrets de la longévité. 2011. Miroslav Radman.


Le thème de ce mois-ci. Les différentes durées de vie des animaux : Très longues, très courtes, dans le monde réel et dans les laboratoires


La plupart des gens considèrent une durée de vie de 80 ans comme quelque chose de logique et de bon. Si notre durée de vie normale était de 20 ans ou de 300 ans, nous la considérerions probablement aussi comme logique et bonne. Les philosophes et les religions expliqueraient de manière convaincante pourquoi une vie plus courte ou plus longue serait néfaste.

La durée de vie normale des animaux sénescents peut varier de façon extrême, de quelques jours à quelques siècles. Il existe même des animaux spécifiques qui ne vieillissent jamais et peuvent vivre des milliers d’années et d’autres qui meurent avant de naître. En ce qui concerne nos proches cousins les mammifères, la variation va de deux à deux cent ans. Dans cette lettre d’information, nous aborderons les animaux qui ont la vie la plus longue, ceux qui ont la vie la plus courte et ceux que nous étudions en laboratoire pour comprendre leur longévité.

Immortalité biologique

L’immortalité biologique signifie l’absence de sénescence irréversible. Cela implique, entre autres, que la fertilité ne diminue pas avec l’âge. Cela a été dit pour un certain nombre d’animaux. Cependant, une observation systématique pendant des siècles est impossible et, dans la plupart des cas d’affirmation de l’immortalité biologique, aucune durée de vie de plusieurs siècles n’est prouvée.

On peut noter, concernant la vie en dehors du règne animal, que certaines plantes, notamment certains arbres, mais aussi des posidonies, et des êtres vivants unicellulaires semblent biologiquement immortels.

Turritopsis nutricula

Turritopsis nutricula, communément appelée « méduse immortelle », a captivé la communauté scientifique en raison de son extraordinaire capacité à inverser son processus de vieillissement et à atteindre potentiellement l’immortalité biologique. Cette espèce de méduse unique, présente dans les océans du monde entier, commence sa vie sous la forme d’un polype, une forme de vie sous-marine attachée au fond de la mer. Au fur et à mesure de sa croissance, Turritopsis nutricula se transforme progressivement en méduse. En cas de difficulté, elle peut régresser au stade de polype avant de se retransformer en méduse, capable de répéter ce cycle indéfiniment. Cet organisme peut inverser ses cellules matures pour revenir à leur forme première, redémarrant ainsi son cycle de vie. Bien sûr, le concept d’immortalité biologique est complexe, mais la remarquable capacité de rajeunissement de Turritopsis nutricula offre un aperçu fascinant des possibilités de prolongation de la vie dans le règne animal.

Il existe d’autres animaux (et plantes) qui ne présentent pas de sénescence. Cependant, la plupart de ces animaux (et bien sûr des plantes) n’ont pas de cerveau. Les éponges de verre, certains coraux et peut-être les vers tubicoles peuvent atteindre des milliers d’années. Les hydraires et les planaires ne semblent pas vieillir non plus, du moins pour les individus qui se reproduisent de manière asexuée. Les homards ne vieillissent pas non plus. Mais ils ne s’arrêtent pas non plus de grandir et meurent à un moment donné parce qu’ils sont devenus trop gros pour survivre. Les tardigrades semblent ne pas vieillir lorsqu’ils sont en cryptobiose. Le sébaste à œil roux et le rat-taupe nu (voir ci-dessous) sont également parfois mentionnés comme étant biologiquement immortels, mais aucun animal âgé de plus de 100 ans n’est connu.

Très longue durée de vie

Les principales caractéristiques des animaux vivant très longtemps sont leur grande taille, leur faible métabolisme et la rareté des prédateurs. Mais toutes ces caractéristiques ne sont pas nécessaires pour que les animaux vivent très longtemps. En général, les vertébrés qui volent ou qui vivent sous terre (par exemple les olms dans les grottes) ont tendance à vivre plus longtemps.

Requin du Groenland

Le requin du Groenland, scientifiquement connu sous le nom de Somniosus microcephalus, est réputé pour être le vertébré qui vit le plus longtemps au monde, avec une espérance de vie estimée à 512 ans. Habitant les eaux de l’Arctique et de l’Atlantique Nord, il n’atteint sa maturité sexuelle qu’à l’âge de plus d’un siècle. Ces requins doivent leur longévité exceptionnelle à des facteurs tels qu’un métabolisme lent et leur habitat d’eau froide. Cette longévité prolongée offre aux scientifiques une occasion unique d’étudier les mécanismes biologiques à l’origine de leur remarquable longévité, offrant ainsi de précieuses indications sur le vieillissement et l’adaptation dans des environnements extrêmes.

Baleines

Les seuls mammifères qui vivent plus longtemps que l’homme sont les baleines. C’est en quelque sorte logique pour l’un des plus gros animaux du monde, qui n’a pas de prédateur à l’âge adulte. Elles peuvent probablement vivre plus de deux siècles.

Tortues et sphénodons

L’extrême longévité de certaines tortues, en particulier celles des Galápagos, est bien connue et logique pour des animaux de grande taille, sans prédateurs avant l’arrivée de l’homme et à faible métabolisme. La plus vieille tortue vivante a 192 ans.

Moins connues, les Tuatara (sphénodons) peuvent vivre et pondre après plus d’un siècle.

Perroquets gris

Les perroquets, connus pour leurs capacités cognitives exceptionnelles et leur longévité inhabituelle (jusqu’à 83 ans), pourraient présenter une corrélation avec ces caractéristiques, selon une étude menée par des chercheurs de la société Max Planck. L’étude a porté sur 217 espèces de perroquets, dont des espèces bien connues comme l’ara écarlate et le cacatoès à crête soufrée, qui affichent des durées de vie remarquablement longues, allant jusqu’à 30 ans, généralement observées chez les espèces d’oiseaux plus grandes. Les chercheurs ont proposé une explication potentielle à cette longévité : une corrélation significative entre la taille relative importante du cerveau et l’allongement de la durée de vie.

Albatros

Un albatros de Laysan nommé Wisdom est le plus vieil oiseau sauvage connu (plus de 70 ans). C’est aussi l’ oiseau ayant pondu un oeuf à l’âge le plus avancé,: 68 ans.

Chauves-souris

Contrairement aux diverses théories sur le vieillissement, les chauves-souris, malgré leur taux métabolique élevé, font preuve d’une longévité remarquable, vivant environ trois fois plus longtemps que les autres mammifères de taille comparable. Le mystère entourant la façon dont les chauves-souris atteignent cette durée de vie prolongée a suscité beaucoup d’attention, établissant souvent des parallèles avec des personnages fantastiques immortels comme Dracula du roman de Bram Stoker. De nombreuses caractéristiques écologiques et physiologiques, notamment la diminution des risques de mortalité, le retard de la maturation sexuelle et la capacité d’hiberner, ont été associées à la durée de vie prolongée observée chez les chauves-souris. Malgré ces connaissances, les informations concernant les mécanismes moléculaires spécifiques qui contribuent à la longévité exceptionnelle observée chez les chauves-souris restent rares.

Insectes et larves eusociaux.

Les reines (c’est-à-dire les femelles reproductrices) et parfois les rois (les mâles reproducteurs) des insectes eusociaux comme les abeilles, les fourmis et les termites peuvent vivre beaucoup plus longtemps que la plupart des insectes. Le record est de 8 ans pour les abeilles, de près de 30 ans pour les fourmis et de 30 à 50 ans pour les termites. Ce qui est particulièrement intéressant pour ces animaux, c’est que ceux que l’on appelle les travailleurs ou les soldats ont souvent les mêmes gènes, mais vivent des dizaines de fois moins longtemps. Il serait intéressant de savoir si certains mécanismes permettant à certains insectes de vivre beaucoup plus longtemps peuvent être reproduits d’une manière ou d’une autre par les mammifères.

Certains insectes ont une vie larvaire très longue. La plus longue période larvaire normale concerne les cigales périodiques qui vivent 17 ans en tant que larves (et deviennent ensuite massivement adultes pour limiter la prédation). Les coléoptères splendides peuvent être larves pendant une période encore plus longue. La plus longue période enregistrée est de 51 ans.

Des vies très courtes

Nous avons écrit que les animaux ayant une très longue durée de vie sont généralement de grande taille, ont un faible métabolisme et peu de prédateurs. Sans surprise, les animaux ayant une vie très courte sont généralement petits, ont un métabolisme rapide et ont de nombreux prédateurs.

Certains de ces animaux (C Elegans, drosophile, Nothobranchius, souris et rats) sont étudiés en laboratoire et seront abordés dans la troisième partie de cette lettre d’information.

De nombreux insectes sont considérés comme ayant une vie très courte mais ont une vie plus longue pendant leur phase larvaire. Les célèbres éphémères qui ne vivent que quelques jours, voire quelques heures ou minutes en tant qu’adulte et de nombreuses espèces de papillons qui ne mangent pas lorsqu’ils sont adultes ont une vie nymphale de plusieurs mois à plusieurs années.

L’étrange (non-)vie de certains acariens.

La durée de vie la plus courte connue est celle des mâles Acarophenax tribolii. Leur durée de vie est nulle car ils meurent avant de naître ! La mère Acarophenax produit des petits dans un rapport de 15 femelles pour un mâle. Le mâle copule avec toutes ses sœurs pendant la gestation et meurt alors qu’il est encore dans l’utérus de sa mère. Plus tard, la mère explose littéralement et meurt, libérant ses jeunes filles déjà enceintes. Et le cycle recommence, elles grandiront et donneront naissance en explosant.

Gastrotrich

Il s’agit d’un très petit animal ressemblant à un ver que l’on trouve dans les zones d’eau douce partout dans le monde. Le cycle de vie complet peut se dérouler en 2 jours, mais il peut aussi durer plus de 40 jours.

Caméléons

Le vertébré terrestre ayant la vie la plus courte est le caméléon de Labord. Il vit normalement moins de 6 mois. C’est un animal intéressant car d’autres caméléons, probablement peu différents génétiquement, peuvent vivre jusqu’à 10 ans. Cependant, il faut dire qu’apparemment, dans des situations favorables, certains animaux vivent plus longtemps.

Mammifères. La musaraigne et l’antechinus mâle.

Le mammifère ayant la durée de vie la plus courte pour les mâles et les femelles est la musaraigne commune. Ce très petit carnivore ne vit normalement pas plus d’un an. C’est moins que les rats et les souris, qui sont très aptes à la longévité, mais beaucoup moins faciles à élever.

Lantechinus mâle est un petit marsupial qui vit moins d’un an, mourant pendant ou juste après la période de reproduction. On parle parfois de « reproduction suicidaire ».

Animaux dans les laboratoires

Des organismes modèles largement utilisés comme les mouches des fruits (Drosophila melanogaster) et les vers nématodes (Caenorhabditis elegans) aux mammifères plus complexes comme les souris et les rats, les chercheurs explorent diverses espèces pour comprendre les facteurs génétiques, physiologiques et environnementaux qui influencent la durée de vie. En outre, des sujets non conventionnels comme les chauves-souris et les perroquets ont récemment suscité l’intérêt des scientifiques en raison de leur longévité exceptionnelle malgré des taux métaboliques élevés. Ces animaux constituent des modèles précieux pour l’étude des mécanismes complexes qui contribuent à l’allongement de la durée de vie, ce qui permet de tirer des conclusions applicables à l’ensemble de la vie, y compris à l’homme.

Nématodes

Caenorhabditis elegans est un ver rond dont la durée de vie est de 20 jours, ce qui en fait un bon sujet de recherche. Plus de 400 gènes qui prolongent la durée de vie des vers ronds ont été décrits. Parmi les contrôles génétiques étudiés, on trouve une série de protéines en interaction qui agissent comme l’insuline et contrôlent la reproduction et la longévité. Les chercheurs ont également étudié un mécanisme contrôlé par un groupe de gènes appelés gènes de l’horloge. Ceux-ci régulent le métabolisme du ver rond et influencent la durée de vie. Les gènes de l’ascaris qui semblent conférer une longévité accrue le font en renforçant la résistance aux stress externes, tels que les infections bactériennes, les températures élevées, les radiations et les dommages oxydatifs. La corrélation entre l’existence des gènes de l’ascaris et leurs équivalents chez les mammifères suggère que l’ascaris continuera à être un modèle animal précieux pour l’étude du vieillissement.

Drosophiles

La drosophile (Drosophila melanogaster) est un sujet de prédilection pour les études sur la longévité. Les chercheurs ont identifié un gène qu’ils ont baptisé Mathusalem et qui peut augmenter la durée de vie de la drosophile de 35 %. Le physiologiste moléculaire Xin-Yun Huang, du Weill Medical College de l’université Cornell à New York, a mené des recherches pour découvrir ce qui active la protéine Methuselah. Huang et son équipe ont découvert qu’une autre protéine, la protéine Sun, se lie à Methuselah et modifie la longévité des mouches. Les mouches ayant une copie invalidée du gène Sun ont vécu 50 % plus longtemps que les mouches témoins. Un certain nombre d’études sur un gène de drosophile appelé Indy (pour « I’m Not Dead Yet ») ont été publiées. Comme la mouche à fruits possède des gènes tels que Indy qui produisent des protéines très semblables à celles de l’homme, elle constitue un excellent modèle animal pour la recherche sur le vieillissement.

Nothobranchius furzeri

Le killifish turquoise est un poisson d’eau douce extrêmement intéressant pour l’étude du vieillissement. Il est facile et peu coûteux à élever. Il est tellement facile et agréable que les gens le gardent comme animal de compagnie. Il a également la vie la plus courte de tous les vertébrés sauf un (Eviota sigillata, une sorte de Gobi). Le poisson Kill possède de remarquables capacités de régénération, mais il ne vit que douze semaines au maximum. Des centaines de scientifiques dans le monde entier étudient cet animal pour tenter de comprendre et de résoudre les questions fascinantes de la sénescence. Ils n’étudient pas autant l’Eviota sigillata qui a une vie encore plus courte de 59 jours maximum, car l’élevage de ce petit poisson d’eau de mer est beaucoup plus compliqué. Un autre poisson qui doit être utilisé pour les études scientifiques est le poisson zèbre, en raison de sa capacité de régénération. Cet animal peut vivre jusqu’à 5 ans dans un aquarium.

Muridés

Les souris et les rats sont les sujets préférés des scientifiques qui s’intéressent au vieillissement humain. Comme ce sont des mammifères, ils nous sont plus proches que les levures, les mouches ou les vers, et leur taille relativement petite et leur courte durée de vie les rendent plus faciles à étudier que les animaux à longue durée de vie. Les recherches récentes sur le vieillissement ont été particulièrement passionnantes, car elles ont permis de découvrir qu’il était possible de retarder le vieillissement chez les souris ou les rats par des régimes très pauvres en calories et de découvrir des gènes mutants qui peuvent prolonger la durée de vie jusqu’à 50 %. Grâce à des manipulations génétiques ciblées, les chercheurs ont déjà créé des lignées génétiques de souris qui modélisent le syndrome de Werner (vieillissement prématuré), la maladie d’Alzheimer, d’autres affections neurodégénératives, l’athérosclérose, le diabète, le dysfonctionnement immunitaire, les troubles musculo-squelettiques, le stress oxydatif et de nombreuses autres affections médicales associées au vieillissement. D’autres études utilisent des souris modifiées pour les rendre particulièrement vulnérables aux dommages causés à l’ADN ou aux mitochondries (les « organes » producteurs d’énergie à l’intérieur des cellules). L’intérêt croissant pour le vieillissement et la génétique de la souris a été fortement stimulé par le séquençage des génomes de la souris et de l’homme et par la prise de conscience que la plupart des maladies génétiques humaines peuvent être modélisées par des changements dans des gènes équivalents chez ces rongeurs.


Rats taupes nus

Les rongeurs déjà étudiés dans une récente lettre d’information vivent exceptionnellement longtemps pour un petit mammifère. Ils vivent en colonies souterraines et sont relativement faciles à observer en captivité. Contrairement à tous les autres vertébrés bien étudiés, ils ne semblent pas présenter de sénescence, c’est-à-dire que leur probabilité de mourir ne semble pas augmenter avec l’âge. En revanche, ils présentent d’autres signes de vieillissement.

Chiens

Les lointains descendants des loups ont vécu si longtemps avec nous qu’ils ont acquis de bonnes et de mauvaises habitudes. Ils sont si proches de nous culturellement et physiquement qu’ils sont idéaux pour se comparer à nous. Et comme nous avons des millions d’animaux âgés, il sera extrêmement facile de commencer des expériences sur la longévité avec des animaux âgés. Ces expériences pourraient même être combinées à des traitements avec leurs propriétaires bien informés.

Primates non humains

La découverte que les mouches des fruits et les vers ronds sont porteurs de gènes qui influencent leur longévité est passionnante, d’autant plus que nombre de ces gènes ont des équivalents chez l’homme. Il n’en reste pas moins que la complexité de la physiologie humaine ne peut être reproduite dans des organismes plus simples tels que les mouches à fruits et les vers ronds. Mais notre ADN est très similaire à celui des primates non humains tels que les singes et les macaques. Il est même presque identique à celui des chimpanzés. Le National Institute on Aging (NIA) finance une vaste série d’expériences sur le vieillissement et la longévité à l’aide de modèles primates, notamment des singes rhésus et des singes écureuils. Les singes rhésus sont particulièrement utiles car le taux de vieillissement chez les singes rhésus est trois fois plus rapide que le taux chez les humains. Il est important de préciser, sur le plan éthique, que l’objectif et le résultat des expériences sont de permettre une vie plus longue et plus saine pour les primates et, par conséquent, pour les humains. Des études sur les primates sont en cours dans les domaines de la neurobiologie, de la détérioration du squelette, du vieillissement reproductif et d’autres maladies liées à l’âge telles que les maladies cardiaques et le diabète. Les résultats des études sur la restriction calorique et son impact sur le vieillissement des primates sont également disponibles.


La bonne nouvelle du mois : Les expériences LEVF progressent

La Longevity Escape Velocity Foundation poursuit une expérience sur 1 000 souris. Après environ 10 mois, les résultats sont déjà très prometteurs, surtout en ce qui concerne les souris femelles avec une grande différence de mortalité entre les souris sans traitement et les souris avec tous les traitements.

Une deuxième étude est en cours de préparation, sous réserve de l’approbation de la Commission européenne. Les interventions seraient les suivantes : Acides gras (arachidoniques) deutérés, sérum-albumine de souris, cellules souches mésenchymateuses et reprogrammation cellulaire partielle.

Il faut espérer que le LEVF ne sera bientôt plus la seule organisation de longévistes à travailler sur un grand nombre de vieilles souris observées jusqu’à leur mort avec un traitement prometteur. Des organisations comme Hevolution, Google Calico, la Fondation Chan Zuckerberg et Altos Labs devraient utiliser quelques millions de dollars parmi leurs milliards pour tester leurs idées les plus prometteuses sur nos lointains cousins mammifères à courte durée de vie.


Pour plus d’informations

Lettre mensuelle de Heales.La mort de la mort N°169.Mai 2023. La baisse de l’immunité chez les personnes âgées

Il n’y a pas de honte à faire la guerre à la vieillesse (…) La conquête des maladies qui apparaissent chez les personnes âgées finira par améliorer la vie de tous Martha Giill. The Guardian 20 mai 2023


Le thème de ce mois: La baisse de l’immunité chez les personnes âgées


Introduction

Sans système immunitaire, notre corps serait incroyablement fragile. Sa capacité à distinguer le « bon et le mauvais », l’ami et l’ennemi, est extraordinaire. Parfois, ce système n’est pas assez puissant ou intelligent pour arrêter des « étrangers inamicaux ». Parfois, le système s’attaque à des corps qui ne sont pas des ennemis. Malheureusement, le nombre de ces inefficacités augmente avec l’âge et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous mourons de maladies liées à la vieillesse.

Les effets du vieillissement du système immunitaire (immunosénescence) confèrent une dysrégulation immunitaire et comportent des aspects cellulaires et humoraux. Les études montrent une diminution de la réserve lymphocytaire avec l’âge, avec notamment moins de cellules T “naïves (non encore exposée à des antigènes), 

Les taux sériques de lgG et de lgA augmentent avec l’âge, ce qui favorise une protection efficace contre les infections virales et bactériennes chez les personnes âgées. Bien que la génération de cellules naïves continue de diminuer, le système immunitaire adaptatif s’ajuste aux changements liés à l’âge et protège l’organisme contre la plupart des agents pathogènes. Ce n’est que plus tard dans la vie que la fonction immunitaire décline progressivement, ce qui augmente la morbidité et la mortalité chez les personnes âgées.

Différences dans le système immunitaire des personnes âgées et des centenaires

Par rapport aux personnes âgées, les centenaires ont plus de molécules anti-inflammatoires, de cellules cytotoxiques, de cellules CD8+T hautement différenciées, et de lymphocytes NK bien préservés, ce qui serait la marque d’un vieillissement « réussi ». Chez les descendants de centenaires, le nombre de cellules B diminue considérablement, mais les cellules B naïves et les IgM augmentent, ce qui pourrait être l’une des raisons de la résistance à l’infection et de la prolongation de la vie.

Avec l’âge, le système immunitaire ne fonctionne plus aussi bien. Les changements suivants peuvent survenir dans le système immunitaire : Le système immunitaire est plus lent à réagir. Le risque de tomber malade augmente. Les vaccins ne fonctionnent plus aussi bien ou moins longtemps. Une maladie auto-immune peut se développer. Le système immunitaire attaque par erreur les tissus sains de l’organisme et les endommage ou les détruit. Le dysfonctionnement du système immunitaire avec l’âge crée une inflammation appelée inflammaging. La guérison est plus lente car il y a moins de cellules immunitaires dans l’organisme pour la favoriser, et la capacité du système immunitaire à détecter et à corriger les défauts cellulaires diminue également. Il en résulte un risque accru de cancer.

Le déclin du thymus affecte la production de cellules B et T

Les effets du vieillissement sur le système immunitaire sont généralisés et affectent le taux de production des cellules B et T naïves ainsi que la composition et la qualité du pool de lymphocytes matures. Le déclin de la lymphopoïèse est influencé par les changements environnementaux liés à l’âge. Les facteurs environnementaux précis liés à l’âge qui entraînent la raréfaction des CSH à base lymphoïde n’ont pas été identifiés, bien que des changements dans les niveaux du facteur de croissance transformant β-1 puissent être impliqués.

À la naissance, le système immunitaire est doté d’un répertoire extrêmement diversifié de cellules T et B réactives aux antigènes, qui sont toutes si peu fréquentes qu’elles ne peuvent pas protéger l’hôte. Ainsi, à mesure que l’homme vieillit et qu’il est exposé à des organismes infectieux et à des cellules cancéreuses, les lymphocytes spécifiques de l’antigène doivent augmenter massivement leur fréquence et passer d’une cellule naïve hautement proliférative à une cellule effectrice et mémorielle moins proliférative. 

Le vieillissement est associé à plusieurs comorbidités qui conduisent finalement à la défaillance des organes et à la mort. Avec la détérioration progressive de l’immunité protectrice, les personnes âgées deviennent vulnérables aux cancers et aux infections). Il est intéressant de noter que le vieillissement est également associé à une augmentation de l’incidence des maladies inflammatoires, notamment des maladies cardiovasculaires.) De nombreuses maladies dégénératives des personnes âgées, telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et l’arthrose, ont une forte composante d’inflammation qui endommage les tissus. De même, la production d’auto-anticorps est beaucoup plus probable chez les personnes âgées. En substance, le vieillissement immunitaire est associé à une baisse de l’immunité protectrice combinée à une augmentation de l’incidence des maladies inflammatoires.

Il existe deux approches principales de l’immunothérapie à base de cellules T : l’immunothérapie restreinte par le système d’antigènes dit HLA et l’immunothérapie non restreinte par le système HLA. Des progrès significatifs ont été réalisés dans l’immunothérapie à base de cellules T au cours de la dernière décennie, en utilisant des cellules T naturelles ou génétiquement modifiées pour cibler les antigènes du cancer dans les hémopathies malignes et les tumeurs solides. Cependant, la spécificité limitée, la longévité et la toxicité ont limité les taux de réussite. L’un des rares aspects positifs du vieillissement est qu’une longue vie expose l’organisme à de nombreux agents pathogènes différents, ce qui lui permet de créer des anticorps plus spécifiques. 

Les personnes âgées de 65 ans ou plus représentent la majorité croissante des patients chez qui l’on diagnostique un cancer. Cependant, les personnes âgées sont sous-représentées dans les essais cliniques en général, ainsi que dans les études historiques qui ont conduit à l’approbation de ces agents d’immunothérapie. En raison de leur âge avancé, de leur multimorbidité et de leur état fonctionnel déficient, bon nombre de ces patients vus dans des cabinets d’oncologie de proximité ne sont pas éligibles pour de telles études. Il est donc difficile de généraliser les résultats de ces études à une population de patients plus âgés présentant ces risques concurrents.

L’étude TRIIM a été menée à l’Université de Stanford par Gregory M. Fahy et son équipe de 2014 à 2015 avec deux cohortes. L’objectif principal était de régénérer le thymus avec une nouvelle combinaison d’hormones comme l’hormaone de croissance et la DHEA (Dehydroepiandrosterone), ainsi que de la Metformine. Les résultats ont montré des changements immunologiques protecteurs, une amélioration des indices de risque pour de nombreuses maladies liées à l’âge, et un âge épigénétique moyen inférieur d’environ 1,5 an par rapport à la ligne de base après 1 an de traitement (changement de -2,5 ans par rapport à l’absence de traitement à la fin de l’étude). En utilisant une ‘horloge épigénétique appelée GrimeAge, ils ont également montré une diminution de 2 ans de l’âge épigénétique par rapport à l’âge chronologique, qui a persisté six mois après l’arrêt du traitement.

Conclusion

Nous avons tous constaté que les personnes âgées atteintes de COVID-19 présentaient une évolution clinique beaucoup plus rapide, une incidence élevée et un taux de mortalité plus élevé que la population plus jeune. Cette évolution s’est accompagnée d’une forte inflammation systémique et de lésions tissulaires, qui seraient liées à l’immunosénescence.

Renforcer le système immunitaire en faisant régulièrement de l’exercice, en mangeant sainement et en supprimant la consommation d’alcool et de tabac peut réduire le rythme de vieillissement du système immunitaire. Il est également important de prendre des mesures de sécurité pour prévenir les blessures et les chutes, car un système immunitaire affaibli peut ralentir la cicatrisation des blessures. À plus long terme, nous avons besoin de thérapies capables de rajeunir le système immunitaire, en particulier le thymus.


La bonne nouvelle du mois : Dior veut inverser le vieillissement.


Dior a annoncé la création d’un conseil scientifique international sur le vieillissement inversé (RASAB). Le premier objectif est de rajeunir la peau, mais l’objectif à plus long terme est de rajeunir le corps tout entier. Dior dispose d’une équipe entière dédiée à cet objectif…


Pour plus d’informations

Lettre mensuelle de Heales.La mort de la mort N°168.Mars-Avril 2023. Organisations pour une longévité en bonne santé

Il est probable que nous ne soyons plus qu’à six ans du moment où le grand public atteindra la vitesse d’évasion de la longévité.

Peter H. Diamandis, tweet, 14 mars 2023


Le thème de ce mois-ci : Organisations pour une longévité en bonne santé


Introduction

Qu’il s’agisse de petites entreprises en démarrage et d’ONG ou d’énormes organisations privées et publiques, le domaine des institutions de longévité est vaste et en constante évolution.

Dans cette lettre d’information, nous vous présentons une liste des principaux groupes divisés en catégories. Beaucoup d’entre eux sont actifs dans plus d’une catégorie, et le choix de la catégorie est souvent subjectif. Pour chaque organisation, vous trouverez quelques mots d’explication, souvent avec le nom du (des) représentant(s) le(s)
plus connu(s). Si, à votre avis, une organisation importante manque, faites-le nous savoir, Heales mettra probablement à jour une liste plus longue.

Très grandes organisations

Il s’agit des plus grandes organisations dans le domaine en termes d’investissements annoncés. On parle ici de milliards de dollars. Les organisations qui ne font que des activités de financement sont mentionnées dans la catégorie « organisations de financement »

  • Google Calico. Se concentre à la fois sur la recherche fondamentale et sur l’application de nos découvertes à de nouvelles interventions susceptibles d’aider les gens à vivre plus sainement, et peut-être plus longtemps.
  • L’initiative Chan Zuckerberg. Cette organisation n’est pas « officiellement » axée sur la longévité). Elle a été fondée en 2015 pour aider à relever certains des défis les plus difficiles de la société, qu’il s’agisse d’éradiquer des maladies, d’améliorer l’éducation ou de répondre aux besoins de nos communautés locales.
  • Altos Labs. Rétablir la santé et la résilience des cellules grâce à un programme de rajeunissement cellulaire afin d’inverser les maladies, les blessures et les handicaps qui peuvent survenir tout au long de la vie.

Essais cliniques

Ces organisations testent réellement des thérapies sur des êtres humains ou des animaux ou prévoient de le faire très prochainement.

  • BioViva Science (Liz Parrish). BioViva s’est engagée à allonger la durée de vie des êtres humains en bonne santé grâce à la thérapie génique AAV et CMV (collabore avec Integrated Health Systems).
  • Fondation Longevity Escape Velocity. La Fondation a pour mission d’identifier et de surmonter de manière proactive les obstacles les plus difficiles sur la voie de la mise à disposition généralisée de traitements réellement efficaces pour prévenir et faire reculer les maladies humaines liées à l’âge.
  • Rejuvenate Bio (George Church). Permet de rajeunir les chiens (et plus tard les humains) en ajoutant de nouvelles instructions d’ADN à leur corps.
  • Dog Aging Project L’objectif du projet sur le vieillissement des chiens est de comprendre comment les gènes, le mode de vie et l’environnement influencent le vieillissement. Nous voulons utiliser ces informations pour aider les humains à augmenter leur espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire la période de vie passée sans maladie.
  • Loyal for Dogs (Céline Halioua). Loyal est une société de médecine vétérinaire en phase clinique qui développe des médicaments destinés à prolonger la santé et la durée de vie des chiens.

Organisations publiques

Malheureusement, aucune organisation publique au monde n’a pour objectif explicite d’allonger la durée maximale de vie en bonne santé des êtres humains. Mais quelques organisations publiques travaillent activement sur le vieillissement.

  • Espace européen des données de santé (EHDS). Aider les individus à prendre le contrôle de leurs données de santé, soutenir l’utilisation des données de santé pour améliorer la prestation des soins de santé, la recherche, l’innovation et l’élaboration des politiques, et permettre à l’UE d’exploiter pleinement le potentiel offert par un échange, une utilisation et une réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé.
  • National Institute of Aging (USA). Diriger un vaste effort scientifique visant à comprendre la nature du vieillissement et à prolonger les années de vie active et en bonne santé. Le programme de test des interventions (ITP) est un programme évalué par les pairs, conçu pour identifier les agents qui prolongent la durée de vie et la durée de vie en bonne santé chez la souris.
  • L’Institut Pasteur de Lille, Fondé en 2003 par les Professeurs Miroslav Radman et Marija Alačević, est un centre de recherche, qui mobilise 34 équipes de recherche et a pour objectif de décrypter les mécanismes physiopathologiques essentiels des maladies les plus impactantes, notamment infectieuses, pour comprendre ces maladies, ralentir leur développement et imaginer les traitements de demain.

Start-ups

De nombreuses start-ups ont pour objectif explicite de prolonger l’espérance de vie en bonne santé des êtres humains. Dans cette liste, nous ne mentionnons que celles qui ont déjà progressé ou qui semblent pouvoir le faire dans un avenir relativement proche. Bien entendu, il s’agit d’organisations à but lucratif, ce qui signifie qu’elles vendent souvent des produits, qu’elles ont des accords de non-divulgation et qu’elles souhaitent créer des synergies rentables avec d’autres. 

  • Retro Biosciences. La mission consiste à ajouter 10 ans à la durée de vie d’un être humain en bonne santé en commençant par la reprogrammation cellulaire, l’autophagie et les thérapies inspirées du plasma.
  • Apollo Ventures (Alexandra Bause et James Peyer). Apollo Health Ventures développe des interventions susceptibles de prévenir ou d’inverser les maladies liées à l’âge et d’allonger la durée de vie en bonne santé.
  • NewLimit (Brian Armstrong et Blake Byers). Société de biotechnologie qui s’efforce de prolonger radicalement la durée de vie humaine grâce à la reprogrammation épigénétique. 
  • Oisin Biotechnologies. Start-up visant à débarrasser l’organisme des cellules sénescentes par thérapie génique (fondée par la Fondation SENS).
  • Rejuve (Ben Goertzel). L’AI Longevity Network constitue un réseau décentralisé de chercheurs, de cliniques et de fournisseurs de données qui travaillent ensemble pour faire des découvertes révolutionnaires dans la lutte contre le vieillissement, tout en rendant les solutions qui en résultent abordables et accessibles à tous.
  • Deep Longevity. Développement de systèmes d’intelligence artificielle explicables pour suivre le rythme du vieillissement aux niveaux moléculaire, cellulaire, tissulaire, organique, systémique, physiologique et psychologique. (Alexander Zhavoronkov, voir aussi In Silico). 
  • In Silico Medicine (financé par Deep Knowledge Ventures). La mission est de prolonger la longévité productive en transformant la découverte et le développement de médicaments grâce à des logiciels d’intelligence artificielle, en réduisant de manière significative le temps et le coût de mise à disposition de médicaments vitaux pour les patients (Deep Knowledge Life Sciences, Deep Knowledge Analytics – DKA Biogerontology Research Foundation (BRF), Aging Analytics Agency) (voir aussi Longevity International, Longevity book (Dmitry Kaminskiy), Longevity A.I. Consortium).

Instituts et centres de recherche

Ces organisations travaillent sur l’étude du vieillissement

  • Salk Institute (Juan Carlos Izpisua Belmonte). L’Institut est une organisation indépendante à but non lucratif et un monument architectural : petit par choix, intime par nature et intrépide face à tous les défis. Qu’il s’agisse du cancer ou de la maladie d’Alzheimer, du vieillissement ou du diabète.
  • Buck Institute for Research on Aging, Mission : mettre fin à la menace des maladies liées à l’âge pour la génération actuelle et les générations futures.
  • Consortium Glenn pour la recherche sur le vieillissement (11 centres). Prolonger les années de vie en bonne santé grâce à la recherche sur les mécanismes biologiques qui régissent le vieillissement humain normal et le déclin physiologique qui y est lié, afin de traduire la recherche en interventions.
  • Life Biosciences (David Sinclair et Nir Barzilai). Recherche et développement de produits thérapeutiques pour la santé humaine. (Voir aussi Elixir Pharmaceuticals et Sirtris Pharmaceutical)

Le vieillissement peut être redéfini. Nous ouvrons la voie. Life Biosciences développe des thérapies innovantes pour transformer la façon dont nous traitons les maladies en ciblant la biologie du vieillissement.

  • Young Blood Institute (Mark Urdahl). Des études portant sur de nouvelles utilisations médicales d’immunothérapies de remplacement du plasma sanguin bien établies ont récemment révélé le potentiel, jusqu’alors non documenté, de restaurer des systèmes immunitaires sénescents et de prévenir de nombreuses maladies liées à l’âge. 
  • Mediterranean Institute for Life Sciences (Miroslav Radman). Institut de recherche international à but non lucratif, financé de manière indépendante. Dirigé par des professionnels enthousiastes, nous nous efforçons de créer et de maintenir un environnement de recherche de qualité supérieure pour les scientifiques exceptionnels, tant internationaux que locaux.
  • Geron (Michael West). Recherches, expérimentations, adaptations et même défi des conventions afin d’offrir de nouvelles possibilités aux patients. Guidés par la grande idée qui sous-tend l’inhibition de la télomérase : il est possible de tuer les cellules cancéreuses en ciblant l’enzyme qui est à l’origine de leur croissance incontrôlée.
  • Institut de recherche sur le vieillissement Bakar (BARI). Une communauté scientifique qui vise à traduire les percées dans la recherche sur le vieillissement.
  • Elveflow (Guilhem Velve Casquillas). Convaincus que la microfluidique est l’épine dorsale de la révolution biotechnologique en cours. Visent à la rendre accessible à toutes les équipes scientifiques ou d’ingénieurs. Voir aussi Elvesys.
  • Lyceum (Michael Rose). Les laboratoires du département d’écologie et de biologie évolutive de l’université d’Irvine construisent une nouvelle biologie basée sur la génomique, l’évolution expérimentale et l’apprentissage statistique. Il s’agit d’outils puissants pour reconstruire la biologie, surtout lorsqu’ils sont utilisés ensemble.
  • Medical Futurist. Medical Futurist Institute, le tout premier institut de recherche spécialisé dans la santé numérique.
  • Lifespan Research Institute. Prolonger la durée de vie en découvrant des composés antivieillissement
  • Centre for Healthy Ageing (Andrea Maier, Brian Kennedy). L’objectif principal du centre est de retarder le vieillissement, de prolonger la vie sans maladie et de maintenir une fonctionnalité et une résilience élevées.
  • Le laboratoire Conboy (Irina et Michael Conboy). Ingénierie de la longévité. Entreprise de rajeunissement par plasmaphérèse (dilution du plasma sanguin).
  • Rejuvenate Biomed Faire des recherches sur la biologie du vieillissement et identifier les possibilités d’influer sur le processus de vieillissement. Développer des médicaments capables d’influencer positivement les mécanismes moléculaires qui conduisent aux maladies liées à l’âge et aux maladies dégénératives, également connues sous le nom de « marques du vieillissement ».

ONG

De nombreuses organisations à but non lucratif ont pour objectif explicite d’allonger l’espérance de vie en bonne santé des êtres humains. Dans cette liste, nous ne mentionnons que celles qui ont déjà progressé ou qui semblent pouvoir le faire dans un avenir relativement proche. Les ONG qui travaillent principalement dans le domaine de la défense des droits sont mentionnées plus loin.

  • LessDeath (Mark Hamalainen). Association à but non lucratif dont la mission est de soutenir la croissance et l’efficacité de la main-d’œuvre de l’industrie de la longévité. Aider les aspirants ingénieurs en longévité à démarrer ou à faire progresser leur carrière en leur offrant des possibilités d’éducation, d’orientation professionnelle, de mentorat, d’expérience, de mise en réseau et d’emploi. Longevity Biotech Fellowship est une communauté à but non lucratif qui permet aux citoyens de se réunir pour construire, rejoindre ou investir dans des projets révolutionnaires de biotechnologie de la longévité.
  • Longevity Research Institute (Joe Betts-Lacroix, Sarah Constantin, Jaan Tallinn). Un traitement permettant d’allonger la durée de vie chez l’homme permettrait d’éviter des années de maladie grave à des milliards de personnes. Plan pour concevoir, financer et lancer des études sur la durée de vie des animaux pour les interventions les plus prometteuses en matière de longévité.
  • BGRF (Biogerontology Research Foundation). Constituée en tant qu’association caritative au Royaume-Uni pour soutenir l’application de nos connaissances des mécanismes du vieillissement au soulagement du handicap, de la souffrance et de la maladie chez les personnes âgées.
  • DataBETA Test de méthylation de l’ADN pour les personnes qui testent des thérapies anti-âge.
  • Better Humans Première organisation de recherche biomédicale spécifiquement transhumaniste au monde.
  • Wellcome : La santé améliore la vie. L’oragnisation veut améliorer la santé de tous en aidant les grandes idées à se développer. 
  • Church of Perpetual Life La mission est d’aider toutes les personnes à prolonger radicalement la vie humaine en bonne santé et d’offrir une fraternité aux adeptes de la longévité par le biais de services réguliers, de fêtes et de cérémonies commémoratives.

Militantisme et information

Bien entendu, la plupart des organisations informent et promeuvent leurs propres objectifs et activités en matière de longévité. Certains groupes se consacrent plus particulièrement à l’information et à l’encouragement des scientifiques, des parties prenantes et des citoyens.

  • Fight Aging (Reason). La source d’nformation pour les longévitistes. Issu d’une initiative similaire appelée Longevity Meme qui a fonctionné comme service d’information et ressource en ligne de 2001 à 2011. Fight Aging a pris la relève.
  • Open longevity Communauté de personnes à l’esprit rationnel. Nous préférons la vie à la mort, en particulier une vie jeune et en bonne santé. Nous sommes contre le vieillissement et soutenons l’utilisation d’une approche scientifique pour le combattre.
  • Heales (Sven Bulterijs, Didier Coeurnelle). Informer et sensibiliser aux développements technologiques et médicaux dans le domaine de la biogérontologie. Promouvoir et soutenir la recherche sur le vieillissement. Ouvrir des débats, interpeller les décideurs et proposer un cadre éthique rassurant.
  • Lifespan.io. Milite pour le développement de technologies médicales visant à rajeunir les tissus et les organes âgés. En ciblant directement les processus de vieillissement, de nombreuses maladies liées à l’âge pourraient être évitées, retardées ou traitées en même temps. En parrainant, démocratisant et finançant la recherche sur le vieillissement, combinée à un journalisme responsable, nous visons à accélérer les progrès vers cet objectif important pour toute l’humanité.
  • Longevity Technology. Site web bien développé contenant des informations et les dernières nouvelles dans le domaine de la longévité. 
  • Alliance for Longevity Initiatives (Dylan Livingston) (États-Unis). Vise à rassembler des femmes et hommes politiques de tous bords pour promouvoir des changements de politique.
  • International Longevity Alliance (Daria Khaltourina). Contribuer à la création d’un monde où chaque personne sera en mesure d’améliorer son vieillissement et de jouir d’une longévité saine grâce à des technologies médicales innovantes. Promouvoir la longévité en bonne santé pour tous grâce à la recherche scientifique sur la biologie du vieillissement et à la mise au point de nouveaux médicaments et de nouvelles thérapies.
  • Life Extension. Trouver de nouveaux moyens pour vous permettre de vivre une vie plus saine et plus riche, depuis les formules innovantes jusqu’à la recherche de partenaires durables et responsables pour l’approvisionnement de nos ingrédients.
  • CureDAO. Une plateforme communautaire pour la santé de précision du futur 
  • Longecity. Le centre de l’organisation est un forum qui invite à discuter de divers sujets : science, nutrition, mode de vie et philosophie. Ses fonctionnalités incluent la messagerie, les abonnements, les classements, les tags par mots-clés et les annotations.
  • The immortalist (Dinorah Delfin) Publication d’articles d’actualité de haute qualité, d’essais académiques et d’entretiens avec les acteurs de la révolution immortaliste.
  • Longevity History (Ilia Stambler). Histoire de la lutte contre le vieillissement.
  • Longeviy wiki. Proposer les dernières découvertes scientifiques sur la longévité. Être une source d’information accessible, objective et impartiale.
  • IDL La base de données internationale sur la longévité. Rassemble des informations sur les décès à l’âge de 105 ans et plus dans les pays disposant d’un registre civil fiable ou de systèmes équivalents. .
  • Groupe de recherche en gérontologie. Une liste de tous les supercentenaires du monde. 

Biohacking

Quelques personnes expérimentent sur elles-mêmes des thérapies de longévité et communiquent les résultats.

  • Olympiades du rajeunissement (Bryan Johnson, Oliver Zolman). Forum public pour partager des protocoles et des résultats validés pour le rajeunissement. Voir également le projet Blueprint
  • Conquer aging of die trying ! (Michael Lustgarten). Vidéos relatives à la santé optimale, à la forme physique, au vieillissement, à la durée de vie et aux tentatives de biohacking basées sur des données de doctorat. 

Financement et prix

La recherche pour la longévité est coûteuse. Pour l’accélérer, le moyen le plus courant est le financement. Mais la promotion passe aussi par une compétition « amicale », en organisant des prix pour la recherche sur la longévité.

  • Fondation Hevolution. Chaque être humain a le droit de vivre plus longtemps et en meilleure santé. L’organisation a annoncé il y a un an qu’elle allait financer des projets à hauteur d’un milliard de dollars par an.
  • VitaDAO. Financement collectif décentralisé pour la recherche sur la longévité à un stade précoce. 
  • Kizoo (Michael Greve). Fournir un mentorat, un financement de démarrage et de suivi en mettant l’accent sur la biotechnologie de rajeunissement.
  • Life Extension Advocacy Foundation (LEAF) (Steve Hill). Promouvoir l’avancement des technologies biomédicales qui augmenteront la durée de vie humaine en bonne santé. En parrainant et en démocratisant les efforts de recherche par le biais du financement participatif (crowdfunding) et en faisant participer le public. Voir également le réseau des investisseurs en longévité (Longevity Investor Network),
  • Communauté Longevity Xprize (Sergey Young). Étudier l’avenir de la longévité afin de découvrir des moyens innovants et accessibles d’allonger radicalement la durée de vie en bonne santé de chacun. Voir aussi moralityofimmortality.com : aspects moraux de l’inversion du vieillissement
  • Longevity Vision Fund (Sergey Young). Fonds de capital-risque qui investit dans des technologies susceptibles de bouleverser les sciences de la vie et les soins de santé afin d’aider les gens à vivre plus longtemps et en meilleure santé. La mission du fonds est d’accélérer les percées en matière de longévité et de les rendre plus accessibles et abordables pour tous.
  • Juvenescence (Jim Mellon). L’équipe de scientifiques et de développeurs de produits pharmaceutiques et nutritionnels dispose d’une fenêtre sur le monde de la perturbation du marché du vieillissement que personne n’aurait jamais pu imaginer. L’utilisation de technologies de pointe et l’exploitation des dernières avancées nous permettent de faire des découvertes scientifiques audacieuses.
  • Prix de la longévité de Palo Alto (Joon Yun). Il s’agit d’un concours dans le domaine des sciences de la vie visant à mettre fin au vieillissement.  Il s’agit de l’une des initiatives de plus en plus nombreuses à travers le monde qui poursuivent cet objectif.
  • Prix de la longévité : une collaboration entre VitaDAO, Foresight Institute et la Fondation Mathusalem. L’objectif est de générer une avalanche de propositions, d’expériences et de collaborations dans des domaines sous-évalués. 

Cryogénie

Si la recherche sur la longévité ne va pas assez vite, il existe peut-être un plan B

  • TomorrowBiostasis (Suisse – Allemagne). Fondée par des médecins, des ingénieurs et des entrepreneurs pour faire avancer la science et fournir une cryoconservation de haute qualité.
  • Cryonics Institute (USA) : fondation américaine à but non lucratif qui fournit des services de cryogénisation. Le CI congèle les personnes et les animaux décédés dans de l’azote liquide dans l’espoir de les restaurer à l’avenir grâce à la technologie.
  • Alcor (USA) est le leader mondial de la cryogénisation, de la recherche cryogénique et de la technologie cryogénique. Alcor est une organisation à but non lucratif située à Scottsdale, en Arizona, fondée en 1972 pour aider à faire connaître la cryogénisation au monde entier. 
  • Kriorus (Russie) a été créé en tant que projet du mouvement transhumaniste russe par 8 fondateurs. 

Produits et thérapeutiques

Ces organisations affirment que leurs produits permettent déjà de vivre plus longtemps et en meilleure santé. 

  • DoNotAge. Partenaire de la longévité. Fournir des produits de santé de qualité.
  • Elysium Health : Traduire les avancées scientifiques essentielles de la recherche sur le vieillissement en produits et technologies de santé accessibles. 
  • One skin (Carolina Reis Oliveira). Technologies pionnières visant à prolonger l’espérance de vie en bonne santé.
  • Novoslab (Kris Verburgh) Novo s’appuie sur la science et les données pour créer les meilleurs produits nutraceutiques afin de prolonger la durée de vie humaine.
  • Ageless Partners, société mondiale de services de santé qui aide ses clients à décrypter les mécanismes clés et les causes profondes du vieillissement par le biais de diverses offres de produits. 
  • Cambrian (James Peyer). Biopharma développant de nouvelles thérapies pour prolonger la durée de vie en bonne santé, apportant une expertise éprouvée à des équipes dans le monde entier.
  • AgeX Therapeutics, développement de nouvelles thérapies ciblant certaines des plus grandes opportunités de marché liées au vieillissement de la population.
  • Age Reversal Network Projet d’inversion de l’âge humain.
  • BioAge Labs (Kristen Fortney). Cartographier le vieillissement humain pour développer un pipeline de thérapies qui traitent les maladies et prolongent la durée de vie en bonne santé.
  • Longeveron Solutions biologiques pour les maladies associées au vieillissement grâce à l’expérimentation de cellules souches mésenchymateuses humaines allogènes (CSM)
  • Human Longevity Incorporated (Craig Venter, Peter Diamandis) aide à vivre plus longtemps et en meilleure santé. L’organisation a conçu un programme de soins de santé de précision de pointe utilisant les meilleures technologies actuelles pour détecter et aider à prévenir le cancer, les maladies cardiaques, métaboliques et neurodégénératives, et bien plus encore.
  • Celularity. Mener la prochaine évolution de la médecine cellulaire en fournissant des thérapies cellulaires allogéniques prêtes à l’emploi.
  • Leucadia Therapeutics. Lutte contre la maladie d’Alzheimer. 
  • resTORbio Société biopharmaceutique au stade clinique qui développe de nouvelles thérapies pour le traitement des maladies liées au vieillissement (rapamycine).

Organisations principalement dans une autre langue que l’anglais

La plupart des organisations travaillent essentiellement en anglais. Voici quelques exceptions

  • Open longevity (en russe et en anglais) travaillant sur tous les projets liés à la longévité et à l’allongement de la durée de vie. Il est ouvert aux collaborations et au partage public des données. 
  • Longlonglife (en français et en anglais) travaille en étroite collaboration avec les plus grands laboratoires de recherche sur des thèmes qui feront avancer la recherche sur le vieillissement.
  • AMIIF/ (en espagnol) L’Association mexicaine des industries de recherche pharmaceutique, représente plus de quarante entreprises mexicaines – avec des capitaux nationaux et internationaux et une présence locale et mondiale – leaders dans le développement de la recherche pharmaceutique et de la biotechnologie.
  • Partei für schulmedizinische Verjüngungsforschung (en allemand) (Felix Werth). Parti à thème unique. Avec la médecine du futur, grâce au rajeunissement, les gens devraient cesser de mourir de maladies liées à la vieillesse. Pour y parvenir, les pouvoirs publics devraient investir beaucoup plus d’argent dans la construction et l’exploitation d’installations de recherche supplémentaires et dans la formation d’un plus grand nombre de personnes.

Et pour aller plus loin, d’autres listes :

Vous trouverez ci-dessous d’autres listes d’organisations.

Conclusion

Comparé à ce qu’il était il y a dix ans, le domaine des organisations de longévité est beaucoup plus vaste et plus important. La concurrence, la diversification et l’émulation peuvent être bénéfiques au progrès de la recherche.

Cependant, il est important de favoriser la transparence pour un réel partage des connaissances. Cette newsletter est une petite contribution à cette nécessité pour le bien commun de la longévité en bonne santé. 


Mauvaise nouvelle du mois : L’espérance de vie dans l’Union européenne diminue pour la deuxième année consécutive.

Bonne nouvelle du mois : Sam Altman (de Open.AI) a investi 180 millions de dollars dans une entreprise qui tente de retarder la mort.


L’espérance de vie dans l’Union européenne continue de diminuer, après une baisse plus importante entre 2019 et 2020. Par rapport à 2020, l’espérance de vie des femmes et des hommes a diminué de 0,3 an. En 2021, l’espérance de vie est de 82,9 ans et de 77,2 ans pour les hommes. Au niveau des pays, l’espérance de vie à la naissance la plus élevée a été enregistrée en Espagne (83,3 ans), en Suède (83,1 ans), au Luxembourg et en Italie (82,7 ans chacun), tandis que la plus faible a été observée en Bulgarie (71,4 ans), en Roumanie (72,8 ans) et en Lettonie (73,1 ans).

La startup Retro Biosciences est sortie de la clandestinité à la mi-2022, elle a annoncé avoir obtenu 180 millions de dollars pour financer une mission audacieuse : ajouter 10 ans à la durée de vie moyenne de l’homme. La MIT Technology Review révèle que la totalité de la somme a été réunie par Sam Altman, le gourou des start-ups et investisseur de 37 ans qui est le PDG d’OpenAI. Sam Altman passe la quasi-totalité de son temps chez OpenAI, une société d’intelligence artificielle dont les chatbots et les programmes d’art électronique ont bouleversé la sphère technologique grâce à leurs capacités proches de celles de l’homme.


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