All posts by didiercoeurnelle

L’utopie. Hier et aujourd’hui. La mort de la mort. Novembre 2016. N° 92.

Car la vieillesse n’est-elle pas la mère de toutes les maladies? N’est-elle pas elle-même une maladie? Thomas More. L’Utopie.utopien_arche


Longévité utopiste 500 ans après Thomas More


C’est en 1516 que paraissait l’ouvrage  de Thomas More qui a donné son nom à un des concepts parmi les plus positifs de l’histoire de l’humanité: l’Utopie.

Avant la naissance du concept, le désir de perfection concernait le plus souvent le retour au passé, la redécouverte d’un paradis perdu créé en dehors de l’homme.

Avec l’utopie se répandit l’idée que les humains peuvent transformer leur environnement, le rendre meilleur avec une aspiration à la perfection. L’amélioration radicale n’est plus l’apanage des dieux ou du destin.

Durant des siècles, des auteurs se sont attachés à cet exercice. En fait, avec ou sans Thomas More, le désir d’un monde meilleur est presque universel. Qui n’a pas réfléchi un jour à un monde idéal, qui n’a pas au creux de son lit fait ce rêve?

Cependant alors que le monde permet des abondances dépassant nos rêves d’antan, les auteurs littéraires, les artistes, les prévisionnistes, sont le plus souvent soucieux de décrire des futurs qui déchantent. Le mot « utopie » est utilisé le plus souvent à contresens pour décrire un futur non souhaitable, une dystopie.

Imaginer le pire, cela peut être utile pour comprendre les risques. Mais imaginer le meilleur peut l’être aussi pour se fixer des idéaux. Dans cette lettre, nous proposons de courtes utopies, dans ce qu’il y a de potentiellement le plus beau: une vie sans limitation de durée, en belle et bonne santé et donc aussi sans vieillissement.

Avant de décrire ces utopies, il faut se rappeler que bien des avancées qui étaient inimaginables hier, bien des rêves inaccessibles du passé, sont devenus réalité aujourd’hui. Les aurions-nous atteints, en tout cas aussi rapidement, sans les avoir d’abord rêvés ? Les humains volent, les opérations chirurgicales se font sans douleur, « le lait et le miel » sont accessibles presque sans limite, la bibliothèque et la médiathèque universelle de l’honnête homme/femme tient dans la main et le paysan dans la majorité des pays ne laboure plus son champ à la sueur de son front que s’il le souhaite.

Ceci n’a pourtant pas suffi, loin s’en faut, à permettre le bonheur universel. Une des raisons (pas la seule) est que l’être humain ne goûte à la vie qu’un temps encore très limité. La vie est trop courte pour pouvoir en profiter pleinement. Mais nous pouvons imaginer un monde meilleur, bien meilleur. Le voici en quelques utopies.

Utopie longévitiste politique

Dans ce monde utopique, la vie sans limitation de durée est le droit de l’homme le plus absolu, la condition de tous les autres droits. L’article Premier de la déclaration universelle des droits humains est devenu « Les femmes et les hommes ont le droit inaliénable d’une vie sans sénescence. Les lois et les autorités étatiques sont tenues de garantir ce droit. Les citoyens et les institutions ont le devoir de porter assistance à toute personne en danger de vieillissement non souhaité. »

Utopie longévitiste technologique

Non seulement, comme aujourd’hui, les machines nous permettent de voler, de nous nourrir, de nous vêtir, de nous divertir presque sans limite, elles entretiennent aussi nos corps et nos cerveaux presque à la perfection. Les thérapies géniques, les nanotechnologies, les imprimantes biologiques 3D, les produits médicaux, l’ensemble des techniques médicales permettent que l’équilibre entre les différents processus biologiques rende le vieillissement impossible, sauf choix contraire.

Utopie du partage longévitiste

« Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », disait un proverbe africain repris par Senghor. Des milliards d’êtres humains vivant à satiété, ce sont les maladies d’Alzheimer et de Parkinson qui rejoignent la peste et le choléra dans la longue liste des extraordinaires atrocités que la nature avait créé. Nous gardons le plus beau, la vie et l’espoir d’étendre indéfiniment notre savoir. Nous jouissons donc d’un monde de connaissances plus accumulées et partagées que jamais.

Utopie longévitiste environnementale

La nature avait inventé, il y a des millions d’années, la vie sans sénescence des arbres. Les forêts sont des milieux qui peuvent réaliser une harmonie millénaire. Pour vivre dans un environnement plus durable que jamais, les femmes et les hommes qui le souhaitent choisissent collectivement et individuellement de vivre cet environnement durable dans des corps durables. La nature et l’humain se sont rejoints dans ce qu’ils ont de meilleur, pacifiés.

Utopie longévitiste pacifiste

A propos de pacification, un monde sans limitation de durée de la vie humaine est devenu un monde pacifié. La violence n’est plus utilisée car chacun qui le souhaite peut vivre sans limitation de durée et la lutte pour la vie n’existe donc plus pour les humains. La violence n’est même plus concevable car avec la « mort de la mort » involontaire, l’idée même de tuer ou de faire souffrir son prochain est devenue impensable, inconcevable, inimaginable. Les mots existent encore mais en tant que concept abstrait. Nous disons encore « gravés dans le marbre » ou « il me tue » mais nous ne gravons plus et ne tuons plus.

Utopie longévitiste du bonheur

Une vie humaine naturelle ne conduisait pas au bien-être à satiété parce qu’elle était bien trop courte pour apprendre et vivre le bonheur pleinement et aussi parce que voir les autres mourir nous obligeait à nous couper des sensations les plus fortes. En permettant une vie sans crainte du surlendemain, l’utopie longévitiste permet à l’être humain petit à petit, crescendo, de se construire ce qu’il y avait de plus inaccessible: le bonheur. Cela c’est l’utopie la plus difficile à réaliser, elle a nécessité des améliorations qui ne sont pas que physiques mais également morales, techniques et éducationnelles. Cela restera peut-être un idéal inaccessible. Ou peut-être pas. Nous aurons des siècles et des siècles de vie beaucoup plus longue pour le découvrir.


La bonne nouvelle du mois : les recherches concernant la maladie d’Alzheimer progressent


C’est certainement dans le domaine des maladies neurodégénératives et particulièrement la maladie d’Alzheimer que les progrès de la lutte contre Le vieillissement sont les plus lents.


Une thérapie génique est en cours de test contre cette maladie. Mais pour le moment les tests se font uniquement sur des souris.

Des scientifiques britanniques ont injecté un virus qui contient un gène (appelé PGC-1-alpha) dans les régions du cerveau liées à la mémoire chez les souris. Selon les chercheurs, les souris qui avaient reçu le gène présentent très peu de plaques amyloïdes, par rapport aux souris non soignées et réussissent les tests de mémoire aussi bien que des souris saines.

Ces résultats positifs devront être confirmés et, surtout, il faudra examiner si ce type de thérapie est réalisable sur l’homme. Plusieurs thérapies relatives à Alzheimer prometteuses chez les rongeurs se sont malheureusement révélées inefficaces chez l’homme.

Par ailleurs, plus prometteur à court terme, aux Etats-Unis, le médicament « verubecestat » développé par la société américaine Merck qui semble efficace contre la maladie d’Alzheimer va être testé sur 3500 patients. Le médicament permet d’inhiber l’enzyme BACE1 qui est une des substances responsables du développement des plaques amyloïdes.

Si tout se passe pour ces tests à grande échelle comme pour les tests sur un plus petit nombre, ce médicament est sans effet secondaire important et il devrait ralentir le développement de la maladie.


Pour en savoir plus :

Déclaration de Bruxelles pour l’extension radicale de la durée de vie. Octobre 2016. Numéro 91. 

 

Le projet transhumaniste n’est pas absurde. Il s’agit de fabriquer une humanité qui serait à la fois jeune et vieille, qui réaliserait enfin l’adage: « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. » Cela dit, le transhumanisme est fondamentalement égalitariste. (…)  Après avoir corrigé les inégalités sociales, le transhumanisme veut corriger les inégalités naturelles. Interview de Luc Ferry, philosophe, ancien ministre de l’éducation dans Le Point, 25 août 2016.


Thème du mois: L’Eurosymposium on Healthy Ageing se prononce vigoureusement pour la recherche pour la longévité


Près de cent chercheurs, activistes et spécialistes du vieillissement et de la lutte contre celle-ci se sont réunis durant trois jours pour l’Eurosymposium on Healthy Ageing. Ils participaient à des exposés scientifiques et des débats passionnants et parfois passionnés concernant les moyens envisagés pour lutter contre la première cause de souffrance et de mortalité du monde contemporain, la sénescence.

Le premier jour, les orateurs visaient surtout à décrire l’état des connaissances de l’épigénétique aux marqueurs du vieillissement et des cellules individuelles à l’être humain dans son ensemble.

Durant la seconde journée, les scientifiques exploraient notamment quelques-unes des innombrables pistes que suivent des spécialistes partout dans le monde pour lutter contre les maladies qui, aujourd’hui, nous empêchent tous, quel que soit notre santé et notre volonté de vivre plus d’une grosse centaine de printemps.

Lors de la dernière journée, ce sont  surtout les questions sociales, politiques et économiques liées aux recherches pour la longévité et aux perspectives d’une vie beaucoup plus longue qui furent abordées.

Enfin, les intervenants et participants de l’Eurosymposium on Healthy Ageing réunis d’abord en soirée dans un café typique de la capitale belge « La mort subite » (!) puis dans le cadre solennel de la Bibliothèque Royale de Belgique ont adopté une déclaration. Celle-ci se prononce clairement et radicalement (le terme a fait débat) pour un changement d’attitude en ce qui concerne les recherches pour une vie en bonne santé beaucoup plus longue.

La déclaration a été formellement adoptée le 1er octobre. Cette date est importante car c’est, pour l’Organisation des Nations-Unies, la journée internationale des personnes âgées. Cette journée est également devenue, depuis quelques années, par extension, la journée internationale de la longévité.

Voici le texte adopté traduit en français:


Déclaration de Bruxelles pour l’extension radicale de la durée de vie


La défaite du vieillissement est à notre portée à tous. Il est temps de saisir cette remarquable opportunité.

Ce 1er octobre 2016, durant la Journée internationale de la longévité, l’Eurosymposium on Healthy Ageing, réuni à Bruxelles, proclame la possibilité et l’impératif d’un projet d’envergure planétaire pour surmonter toutes les maladies liées à l’âge dans les 25 prochaines années, en s’attaquant au vieillissement en tant que cause de ces maladies.

Le résultat sera un monde :

  • où les soins de santé seront beaucoup moins chers;
  • où le bien-être humain pourra être radicalement étendu;
  • où les gens accorderont une plus grande valeur à l’environnement et à la paix, grâce à leur espérance de vie beaucoup plus longue;
  • où le droit à la vie sera plus précieux que jamais, parce que la vie sera plus longue.

Les principales étapes de cette initiative seront les suivantes :

  • un changement de paradigme insistant sur la nécessité d’une recherche sur le vieillissement lui-même, plutôt qu’uniquement sur les maladies individuelles découlant de la vieillesse;
  • la suppression des barrières réglementaires et autres qui empêchent ou découragent les entreprises de développer des traitements concernant le vieillissement;
  • un programme accéléré pour tester les interventions anti-âge sur une échelle beaucoup plus grande que tout ce qui existe à l’heure actuelle.  De cette manière, des essais biotechnologiques de réel rajeunissement seront testés sur l’homme dès 2021.

Ces programmes nécessiteront un effort coordonné au niveau national et international, en intégrant diverses approches de recherche existantes et nouvelles. Ils doivent être financés par des organismes publics et privés et créer des solutions abordables, complètes et d’égal accès pour tous.


Bonne nouvelle du mois: Initiative Chan Zuckerberg pour mettre fin aux maladies


Mark Zuckerberg et Priscilla Chan ont un objectif de santé publique immense : mettre fin aux maladies et ceci encore avant la fin de la vie de leur fille (née fin 2015) en investissant 3 milliards de dollars. Les maladies citées sont surtout des maladies liées au vieillissement mais ce n’est pas mentionné dans la communication à ce sujet.

L’initiative s’est dotée d’un conseil scientifique. Ce conseil est composé de 9 personnes parmi lesquels un dirigeant de la société Google Calico. Rappelons que Calico a comme objectif de lutter contre le vieillissement. Les autres membres sont surtout des spécialistes de la génétique.


Pour en savoir plus:

 

 

Liberté, égalité, longévité. La mort de la mort. Septembre 2016. N° 90.

Si vous regardez les développements importants qui pourraient se produire à l’avenir, celui qui sera probablement de l’ordre de la plus grande discontinuité dans l’histoire de l’humanité est lorsque l’immortalité humaine sera réalisée. Ceci se produira sans aucun doute. Stephen Wolfram, scientifique britannique créateur notamment d’un moteur de recherche en 2014 dans une interview pour Inc. Video (traduction).


Thème du mois: longévité et inégalités


Situation – d’hier et d’aujourd’hui – des inégalités devant le vieillissement

En fait, les femmes et les hommes ne naissent ni ne meurent égaux en droits et opportunités. De toutes les inégalités, celle devant la mort est peut-être la plus injuste. Il est étrange que certains affirment que nous sommes tous égaux devant la fin de l’existence. Nous mourons tous de maladies liées à la vieillesse si nous échappons aux autres causes de décès, mais nous mourons à des moments très différents. Nous sommes inégaux, selon le patrimoine génétique, le sexe, l’environnement, le lieu de naissance,…

La majorité de ces inégalités sont fixées avant l’âge adulte et elles sont très souvent marquées par un avantage aux plus riches. Les principales de ces inégalités sont:

  • la condition sociale des parents (patrimoine et revenu)
  • l’éducation
  • le lieu de naissance puis le lieu de vie
  • le sexe et l’ensemble des autres caractéristiques génétiques

Il convient de rappeler que la mort par vieillissement crée aussi une inégalité forte de par l’héritage. Pour les plus pauvres, le décès des parents se fera plus tôt et sera rarement accompagné d’une transmission de patrimoine important. Pour les plus riches, le décès des parents sera souvent précédé d’une période plus longue d’assistance des parents aux enfants puis aux jeunes adultes (même si la situation peut s’inverser en fin de vie des parents). Au décès, l’enfant recevra un capital important, même s’il ne s’est jamais occupé de ses parents et que son seul « mérite » est d’avoir gagné à la loterie génétique.

Cette source d’inégalité forte qu’est l’héritage familial fait l’objet d’un consensus social très large, même parmi les tenants d’une gauche radicale et quel que soit le pays. Ceci s’explique probablement par le fait que transmettre son patrimoine aux générations suivantes est une façon symbolique de « vaincre » la mort.

Dans un monde dans lequel la durée de vie serait considérablement plus longue, voire sans limitation de durée, l’inégalité successorale – et tous les conflits qu’elle génère – pourrait perdre beaucoup de terrain.

Pour revenir aux vivants, il n’y a, bien sûr, pas que la naissance et l’enfance pour déterminer la durée de vie. Le comportement à l’âge adulte, la profession, l’alimentation, les pratiques sportives, … auront également un impact  important mais ces choix de vie sont eux-mêmes fortement influencés par les origines sociales. Par exemple, il n’est pas impossible que le fils d’une chirurgienne renommée et d’un cadre supérieur suisse diplômé d’Oxford finisse sa vie à 51 ans sans emploi sur un trottoir de Manille plutôt qu’à 89 ans dans une maison de retraite de Genève après une belle carrière universitaire. Il est néanmoins beaucoup plus probable que le premier destin décrit concerne des enfants nés sur des trottoirs philippins.

Aujourd’hui, l’âge moyen de décès des populations qui ont le moins de chance (les hommes pauvres des pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne) est d’environ 50 ans tandis que celle des plus chanceux est d’environ 85 ans (les femmes aisées de pays européens et asiatiques au niveau économique élevé). C’est dans le pays globalement les plus riches (les pays du Nord) et les plus égalitaires (notamment les pays scandinaves) que la durée de vie est la plus longue.

L’inégalité est profonde mais l’égalité a cependant considérablement progressé en ce qui concerne les différences selon les pays d’origine. En effet, la durée de vie moyenne progresse nettement plus rapidement au Sud qu’au Nord, même dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne où la situation est, encore aujourd’hui, très mauvaise.

Cependant, il semble que les différences d’espérance de vie selon les origines sociales à l’intérieur des pays riches ne diminuent pas, voire, selon certains, s’accroissent. Un exemple souvent cité est l’espérance de vie à Glasgow qui tombe à 54 ans pour les hommes dans le quartier le plus déshérité.

Qu’en est-il du futur des inégalités devant la mort ?

Les connaissances médicales relatives au vieillissement progressent rapidement dans de nombreux domaines: thérapies géniques, nanotechnologies, nouveaux produits, microchirurgies, imprimantes 3D médicales, intelligence artificielle dans le domaine médical,… Les chercheurs qui s’attaquent résolument au vieillissement sont presque exclusivement financés par le secteur privé. Par contre, les recherches dans le domaine des maladies neuro-dégénératives, où les progressions sont les plus difficiles et donc les plus lentes, sont le plus souvent publiques.

La recherche scientifique est de plus en plus collective. Aujourd’hui comme hier, les scientifiques sérieux passent un temps considérable à consulter les recherches de leurs collègues. Mais aujourd’hui, à la différence d’hier, il n’y a plus d’espace temporel entre la publication d’informations scientifiques et la consultation par les pairs. Une des conséquences positives en est que les recherches sont de plus en plus collectives et partagées. Une des évolutions négatives, dans le système économique actuel, est que les scientifiques sont amenés à des démarches de plus en plus nombreuses relatives à l’impact financier de leurs recherches. Ceci implique l’étude d’aspects juridiques complexes, évolutifs et très incertains et la création de structures juridiques d’autant plus complexes que les droits liés à la propriété intellectuelle des découvertes scientifiques varient considérablement selon les Etats et les périodes.

Pour les progrès médicaux liés à la longévité, l’enjeu est la vie ou la mort future de centaines de millions de personnes. La peur qu’un jour une thérapie ne soit accessible qu’aux riches est profonde.

Dans une mesure importante, cette peur est aussi excessive que la peur de ceux qui affirmaient à la fin du 20ème siècle que la communication mobile et l’accès internet seraient « bien sûr » réservés aux riches parce que les possédants n’avaient aucun avantage à ce que les pauvres aient l’accès aux connaissances. Aujourd’hui, la moitié des adultes de l’humanité ont un accès presque instantané à plus de connaissances que ce qui était accessible au plus érudits et aux plus puissants des humains d’il y a 40 ans seulement.

Cette peur est d’autant plus excessive que si, après-demain, des thérapies permettent une vie en bonne santé beaucoup plus longue, presque tout le monde y aura avantage. Les pressions morales, politiques, éthiques et sociales pour l’accessibilité seront énormes mais aussi les pressions économiques. Des individus se dégradant moins ou plus du tout avec l’avancée en âge, ce n’est pas seulement une bonne nouvelle pour les personnes qui ne souhaitent pas vieillir, c’est également une bonne nouvelle pour la société et pour les entrepreneurs en termes de coûts moindres de santé, de productivité accrue, de plus grande attention portée au long terme…

Cette évolution sera (fortement) facilitée si les thérapies sont découvertes dans un environnement juridique et social d’appropriation collective qui limite les tentations de faire primer l’intérêt financier individuel à court terme sur l’intérêt collectif à long terme. Cet environnement devrait également s’opposer aux différences devant la mort au nom d’idéologies inégalitaires.

Ceux qui, même à la gauche du champ politique, refusent des investissements accrus pour des recherches publiques pour la longévité représentent donc un frein à l’égalité à travers une vie beaucoup plus longue. Ils  rejettent, ce qui peut se comprendre, la domination des sociétés privées non européennes dans la recherche médicale. Pour cela, ils arguent souvent de la nécessité d’un débat démocratique. Mais ils refusent aussi, de manière illogique, que la recherche publique en France et en Europe fasse l’objet, après un débat démocratique, de choix de priorités positives de santé pouvant bénéficier à tous.


La bonne nouvelle du mois: du 1er septembre au 1er octobre, un mois pour la longévité


Les activités scientifiques et sociales relatives à la longévité se multiplieront tout au long du mois de septembre. Elles culmineront avec deux conférences internationales simultanées, l’une à Bruxelles du 29 septembre au 1er octobre, l’Eurosymposium on Healthy Ageing, l’autre à l’Université de Stanford (Californie) du 30 septembre au 2 octobre, la conférence de l’International Society on Aging and Disease (ISOAD).

Le 1er octobre ayant été décrété journée internationale des personnes âgées, par l’ONU, cette journée est devenue, par extension, la journée internationale de la longévité et fera l’objet d’activités internationales relatives à la lutte contre le vieillissement: Longévitistes de tous pays, unissez-vous!


Pour en savoir plus:

 

 

Source de la photo

Prochaines réunions : Dimanche 1er septembre et 6 octobre 2019 à Bruxelles.

Prochaines réunions :

Quand :

Dimanche 1er septembre 2019
et Dimanche 6 octobre 2019 de 14 à 16 h 30 à Bruxelles

Où :

Bruxelles, café ‘A la Mort Subite’ (rue Montagne-aux-Herbes Potagères 7 Warmoesberg; 1000 Brussels; GPS: 50.848652, 4.356296). Les réunions ont lieu dans la partie qui se trouve au premier étage du café.

Plus d’info sur le café où se tiennent les réunions : A La Mort Subite

View Larger Map