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Longévité positive dans les récits. La mort de la mort. N° 133. Avril 2020.

Même en volant
Je n’aurai pas le temps, pas le temps
De visiter toute l’immensité
D’un si grand univers
Même en cent ans
Je n’aurai pas le temps de tout faire

(…)

Et pour aimer
Comme l’on doit aimer
Quand on aime vraiment
Même en cent ans
Je n’aurai pas le temps
Pas le temps

Je n’aurai pas le temps. Paroles de Pierre Delanoë, chanté par Michel Fugain.


Thème du mois : Une longévité radieuse


En ces dernières heures d’avril 2020, la lutte contre le Covid-19 bat son plein. Nous semblons bien en mesure de gagner une bataille. Mais l’affrontement n’est pas terminé.

Parmi les belles leçons de cette lutte, il y a la mobilisation de milliards de femmes et d’hommes de tous pays et de tous horizons pour protéger les plus faibles et les plus âgés.

Faire vivre les femmes et les hommes beaucoup plus longtemps et en santé parfaite, atteindre l’amortalité (immortalité biologique), bien des humains en ont rêvé. Dans la fiction, à côté de visions négatives d’une longévité sans frontières, il y a des récits plus nuancés ou positifs. Quelques-uns de ceux-ci seront examinés dans cette lettre. Vous pouvez lire en écoutant la chanson Forever Young d’Alphaville ou Je n’aurai pas le temps cité ci-dessus de Michel Fugain.

Un futur amortel ?

Dans le film de science-fiction Time Out, la technologie rend possible de ne pas vieillir. Les humains peuvent vivre des siècles avec le corps d’une personne parfaitement jeune. Mais chaque humain a en lui un compteur électronique qui le tue s’il arrive à 0. Le temps de chaque compteur peut s’acheter, se vendre, se voler dans une société socialement extrêmement divisée.

Mais à la fin de l’histoire, grâce à la révolte du héros, les horloges s’arrêtent. Dans ce récit les « bons », victimes des marchands du temps, l’emportent contre les « méchants ». C’est aussi une victoire dans un monde qui s’annonce sans vieillissement.

Mr. Nobody, en 2009, fut le premier film d’anticipation à diffusion large dans laquelle les êtres humains « normaux » sont ceux qui vivent sans vieillir. Et le héros est, à 118 ans, le dernier homme à mourir de vieillissement. 

Kim Stanley Robinson est l’auteur de La Trilogie de Mars. Les scientifiques y ont développé des traitements qui leur permettent de vivre plus de 200 ans. Ceci n’empêche pas les accidents, il y a des difficultés de santé et cela n’est pas une vie illimitée, mais cela rend la vie plus aisée dans un monde étranger.

Renaître ou rajeunir sans limites ?

2001, l’Odyssée de l’espace est, pour beaucoup, le meilleur film de science-fiction jamais réalisé. À l’extrême fin du film, le héros après s’être vu comme un vieillard semble renaître en tant que bébé. Et dans le livre, écrit parallèlement au film, la dernière phrase illustre l’espoir de ce que nous ne pouvons même pas imaginer encore. Il était maintenant maître du monde, et il n’était pas très sûr de ce qu’il allait faire ensuite. Mais il lui viendrait bien une idée.

Le film Cocoon est un beau récit de science-fiction optimiste. Des personnes âgées dans une maison de retraite en Floride découvrent une piscine avec d’étranges pierres qui régénèrent leurs corps. Ces pierres sont en fait extra-terrestres. Les visiteurs permettent à ceux qui le souhaitent de quitter la terre pour leur monde lointain. Les retraités, sauf un, préféreront l’espace à la décrépitude.

La série née durant les années 60 Doctor Who est la plus longue série de science-fiction de tous le temps. Son impact a été considérable. Le docteur héros du film est un extra-terrestre qui peut se régénérer après sa mort, revenir dans un autre corps et ceci pendant des siècles.

Dans le très beau cycle de romans Le Fleuve de l’éternité du grand écrivain de science-fiction Philip K. Farmer, les humains qui ont vécu depuis le début de l’humanité (et même d’autres espèces d’hominidés) ressuscitent dans un monde organisé autour d’un fleuve immense. Dans ce monde, créé par des êtres surhumains, la mort est impossible et mène à une résurrection systématique. Certains le regrettent, mais la majorité des humains s’en accommodent fort bien.

Sagesse et religion pour une longévité sans limites ?

Dans certains récits, des extra-terrestres ou des êtres différents des humains vivent extrêmement longtemps. Ceci les rend plus sympathiques car ils ont eu le temps d’accumuler de la sagesse. C’est le cliché du « vieux maître » qui est plutôt positif. La longévité est sereine voire rigolarde. L’exemple le plus célèbre est celui de maître Yoda dans Star Wars qui est âgé de plus de 800 ans. Mais il y a aussi notamment Nicolas Flamel dans Harry Potter à l’école des sorciers, Elrond dans les romans de J.R.R. Tolkien et, pour les plus jeunes, le Grand Schtroumpf âgé de 542 ans.

Et puis ne l’oublions pas. Que nous soyons croyants, athées ou agnostiques, nous connaissons tous les récits de vie paradisiaque associés à une vie sans fin. Selon ces récits, les humains pourraient exister au-delà de la mort. Et dans ces visions, même si l’existence dure souvent l’éternité, l’ennui, la décrépitude, la lassitude, … n’apparaissent pas.

En effet, les religions, presque sans exception, nous expliquent ce qui se passe après le décès. Et beaucoup de ces futurs sont radieux pour les fidèles qui se sont bien comportés. C’est le paradis des chrétiens ou des musulmans, le Valhalla des Nordiques, les Champs Elysées des Grecs anciens, les champs d’Ialou de l’Egypte ancienne, le ciel et les terres d’immortalité des taoïstes, …

Les récits positifs concernant une vie beaucoup plus longue sont donc innombrables. Les progrès techniques, humains et de santé nous permettent déjà une vie beaucoup plus radieuse et nettement plus longue que nous n’aurions pu rêver il y a quelques siècles. L’actualité nous montre que les avancées restent fragiles. Et elle nous montre que nous pouvons nous mobiliser plus que nous l’aurions cru pour progresser ensemble.


La nouvelle du mois : La lutte contre le Covid-19 plus intense encore


Comme déjà mentionné dans la lettre du mois passé, jamais, dans l’histoire de l’humanité, une maladie n’aura été combattue aussi rapidement, avec autant d’énergie, de moyens scientifiques, économiques, politiques et financiers.

Aujourd’hui, c’est principalement le confinement qui sauve des vies, une technique multimillénaire. Mais les essais cliniques s’accélèrent. Les recherches à propos d’immunité, de vaccins, de cellules-souches, d’antiviraux, d’anticorps, n’ont jamais été aussi nombreuses. Le travail se fait également avec plus d’interactions et de mise en commun des connaissances que jamais. Demain, cela sera probablement avec plus de coopérations. Cela pourrait se faire au niveau de l’Organisation mondiale de la Santé ou par d’autres organisations avec une dimension internationale telle que celle annoncée récemment par des organismes publics et privés américains et européens.

Rappelons-le : le virus peut atteindre presque tout le monde, mais il ne tue quasiment que des personnes âgées ou très âgées. Demain, quand le virus sera vaincu ou dompté, les personnes âgées ne seront pas épargnées par les autres maladies. Il sera nécessaire que les moyens humains et matériels soient alors orientés pour permettre aux aînés la santé telle que définie par l’OMS un état de complet bien-être physique, mental et social [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.


Pour en savoir plus :

Soutien de l’International Longevity Alliance à toutes les initiatives en faveur d’une recherche plus ouverte, plus rapide et plus efficace contre l’épidémie de Covid-19 (et pour une meilleure résilience des personnes âgées)

Soutien de l’International Longevity Alliance à toutes les initiatives en faveur d’une recherche plus ouverte, plus rapide et plus efficace contre l’épidémie de Covid-19 (et pour une meilleure résilience des personnes âgées)

L’International Longevity Alliance accueille favorablement et soutient les propositions visant à accélérer la recherche concernant cette maladie fortement liée au vieillissement.

Entre autres actions, nous soutenons les trois initiatives suivantes

La proposition du président du Costa Rica, Carlos Alvarado Quesada, à l’OMS :

Le Costa Rica, dans l’esprit de contribuer aux actions mondiales de lutte contre la pandémie, demande respectueusement à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’entreprendre un effort pour mettre en commun les droits sur les technologies utiles pour la détection, la prévention, le contrôle et le traitement de la pandémie COVID-19.

Cette mise en commun, qui impliquera des cessions volontaires, devrait inclure les droits existants et futurs sur les inventions et les modèles brevetés, ainsi que les droits sur les données des tests réglementaires, le savoir-faire, les lignées cellulaires, les droits d’auteur et les plans de fabrication de tests de diagnostic, de dispositifs, de médicaments ou de vaccins. Elle devrait prévoir un accès libre ou l’octroi de licences à des conditions raisonnables et abordables, dans chaque pays membre.

Compte tenu de l’urgence de cette question, le Costa Rica propose que l’OMS élabore un premier protocole d’accord concis sur l’intention de partager les droits sur les technologies financées par le secteur public et d’autres acteurs concernés, et qu’elle contacte les États membres de l’OMS, les institutions à but non lucratif, l’industrie et d’autres acteurs pour leur demander de signer un tel protocole.

La proposition du coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates

Il y a eu très peu d’histoires positives sur COVID-19, mais l’une d’elles est la science. Il y a trois ans, notre fondation, le Wellcome Trust, et divers gouvernements ont lancé la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations – ou CEPI. L’objectif était d’accélérer le processus de test des vaccins et de financer de nouveaux moyens, plus rapides, de développer les vaccinations en premier lieu. Si un nouveau virus devait commencer à se propager dans le monde, nous voulions être prêts. (…)

Une autre considération importante est le coût : si le secteur privé est prêt à s’engager et à fabriquer ce vaccin, par exemple, il ne devrait pas avoir à perdre de l’argent pour le faire. Dans le même temps, tout vaccin COVID-19 doit être classé comme un « bien public mondial » et rester abordable et accessible à tous. (…)

L’humanité, après tout, n’est pas seulement liée par des valeurs communes et des liens sociaux. Nous sommes également liés biologiquement, par un réseau microscopique de germes qui relie la santé d’une personne à la santé de toutes les autres. Dans cette pandémie, nous sommes tous connectés. Notre réponse doit l’être aussi.

L’initiative conjointe de la Fondation pour les NIH, de la Food and Drug Administration américaine, de l’Agence européenne des médicaments, des sociétés biopharmaceutiques et d’autres acteurs

Lancer un partenariat public-privé pour accélérer la mise au point du vaccin COVID-19 et des options de traitement.

Le partenariat ACTIV (Accelerating COVID-19 Therapeutic Interventions and Vaccines), qui est prévu, mettra en place un cadre de collaboration pour hiérarchiser les vaccins et les médicaments candidats, rationaliser les essais cliniques, coordonner les processus réglementaires et/ou tirer parti des atouts de tous les partenaires pour réagir rapidement à la COVID-19 et aux pandémies futures. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la réponse pangouvernementale et panaméricaine que l’administration a menée pour battre COVID-19.

L’ILA a déjà déclaré en février qu’elle appelait

Pour une ouverture maximale des données médicales des patients atteints du coronavirus SRAS-CoV-2, afin de faciliter la recherche médicale et le développement de nouvelles thérapies et de nouveaux schémas de traitement.

COVID-19 n’est pas la première épidémie grave de coronavirus, et probablement pas la dernière pandémie dans l’histoire de l’humanité. Les mesures anti-épidémiques ne suffisent pas à elles seules à sauver la vie des personnes âgées qui ont besoin de thérapie et de prévention, et à lutter contre de telles épidémies. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour développer de nouvelles thérapies et de nouvelles approches médicales anti-infectieuses et de soutien afin d’améliorer la réponse immunitaire.

Il est temps de mener une action plus ouverte, plus unie et plus puissante en faveur de la résilience des personnes et des nations. Résilience contre le coronavirus et résilience pour la longévité.

 

Covid-19 et longévité. La mort de la mort. N° 132. Mars 2020.

Nous demandons (…) une ouverture maximale des données médicales des patients atteints du coronavirus SARS-CoV-2, afin de faciliter la recherche médicale et le développement de nouvelles thérapies et de nouvelles pistes de traitement. (…)

L’augmentation du taux de mortalité par le COVID-19 avec l’âge soulève des questions sur les caractéristiques du vieillissement biologique qui entraînent une plus grande sensibilité à cette maladie et à d’autres maladies infectieuses. (…)

Peut-être que s’il existait des moyens de renforcer ou de régénérer l’immunité des personnes âgées, cette maladie ne les tuerait pas.

Extraits d’une lettre ouverte au président de l’Organisation Mondiale de la Santé et aux Chefs d’Etat (le texte en anglais peut être signé ici).


Thème du mois : Coronavirus et longévité


En ces dernières heures de mars 2020, il n’y a peut-être plus un seul être humain adulte en pleine possession de ses moyens qui ne soit au courant de l’extension de la maladie d’origine virale nommée Covid-19.

Cet évènement est unique à bien des niveaux. Jamais, au cours des cinq derniers siècles de l’histoire de l’humanité, un évènement sanitaire n’avait eu un tel impact. Jamais, dans l’histoire récente de l’humanité, la productivité économique mondiale n’aura autant diminué en aussi peu de temps. Jamais, dans l’histoire de l’humanité, une maladie n’aura été combattue aussi rapidement, avec autant d’énergie et avec autant de moyens scientifiques, économiques, politiques, financiers…

Les conséquences économiques, sociologiques et culturelles sont incalculables. Nous vivons un scénario de film apocalyptique. Un organisme invisible se répand rapidement partout dans le monde et provoque partout un nombre de décès qui va grandissant. Les rues sont désertées par les habitants. Les humains s’évitent et restent cloitrés sauf pour se nourrir. Les supermarchés sont pris d’assaut.

Tous les ingrédients du film apocalyptique ? Non. Il en manque un. Le virus ne tue pas tous ceux qui sont exposés. En fait, il tue avec « éclectisme », surtout les personnes les plus âgées et les plus faibles. 

Selon les données dont nous disposons, le sort fatal concernerait environ une personne atteinte sur 15 dans la pire des hypothèses. Selon d’autres estimations, il ne s’agirait qu’une personne sur 100. Il y a même des chercheurs envisageant une létalité encore nettement moindre de l’ordre de 0,25 %. Ils se basent notamment sur l’idée que de nombreuses personnes seraient porteuses asymptomatiques du virus. Ceci semble cependant très improbable, compte tenu notamment des connaissances acquises là où des groupes complets ont été testés.

Ces dernières semaines, sauver des vies menacées par le virus est devenu une priorité absolue. Les autorités et les citoyens agissent avec une détermination qui va bien au-delà des « désavantages » économiques et matériels normalement acceptés.

Des longévitistes l’avaient annoncé depuis longtemps. Ceux qui hier considéraient que la vie est « bien assez longue comme cela » se mobiliseraient le jour où une maladie menacerait de faire chuter la durée de vie. Nick Bostrom avait même envisagé cela sous le terme du test de l’inversion. Ce que personne n’imaginait, c’est l’ampleur de la réaction de l’opinion publique.

La situation de ces dernières semaines est celle de deux phénomènes boule de neige en cascade. La croissance du nombre de personnes atteintes entraîne la croissance des mesures prises. Une fois cette double croissance « lancée », il devient presque impossible de l’arrêter. Tant que des moyens thérapeutiques de type antiviraux ou vaccins ne sont pas découverts, s’arrêter de lutter, cela serait perdre la face, admettre que des centaines de milliards d’euros ont été dépensés en vain et s’accommoder de millions de décès de personnes âgées. Si la vie humaine des plus faibles avait pesé, ne fût-ce qu’un peu moins dans la balance, de nombreux Etats, peut-être presque tous, se limiteraient à des mesures plus modérées, « acceptant » des morts en plus.

La détermination des autorités et des citoyens est extraordinaire et émouvante. Il faudra cependant être attentif à ce qu’elle ne devienne pas irrationnelle. Toute mort humaine évitable est une tragédie. Une mort suite au coronavirus n’est pas plus dramatique qu’une mort de la grippe ou d’une septicémie. Or, rien que la grippe provoque des centaines de milliers de morts chaque année. Et la seule application de procédures strictes de vaccination et d’hygiène pour toutes les personnes en contact direct avec des personnes âgées en sauverait probablement des centaines de milliers. Sans maîtrise de la pandémie, des millions de femmes et d’hommes risquent de mourir du coronavirus. Mais des dizaines de millions de femmes et d’hommes mourront aussi d’autres maladies généralement liées au vieillissement rien que dans les prochains 12 mois

Le Covid-19 présente plusieurs similitudes avec l’ensemble des mécanismes de dégradation concernant le vieillissement. Détaillons en quelques-uns.

L’âge des décès

La probabilité de mourir après infection suit une courbe exponentielle qui ressemble beaucoup à la courbe de Gompertz du vieillissement.

Pour le vieillissement ordinaire, à partir d’une vingtaine d’années, la probabilité de décéder est multipliée par 2 environ tous les 8 ans. Pour les décès suite au coronavirus, l’âge est aussi, de très loin, le facteur le plus déterminant. Ainsi, aucun décès d’enfant de moins de 10 ans n’est encore à déplorer nulle part dans le monde. Seuls 0,2 % de jeunes adultes décèdent lorsqu’ils sont atteints et 1,3 % des personnes de 50 à 59 ans. Mais 8 % des personnes de 70 à 79 ans meurent et plus de 20 % des nonagénaires. Le coronavirus est peut-être plus une maladie liée au vieillissement que toute autre maladie infectieuse. En Italie, pays aujourd’hui le plus touché par la pandémie, l’âge moyen du décès des personnes atteintes est de 79,5 ans.

Il est utile de noter qu’aujourd’hui, les maladies infectieuses sont presque toutes plus dangereuses pour les personnes âgées que pour les jeunes. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Ainsi, la redoutable grippe espagnole de l’après première guerre mondiale « visait » d’abord les jeunes militaires, épuisés par la guerre.

Plus les hommes que les femmes, plus les malades que les biens portants

Partout dans le monde, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Parallèlement, le coronavirus est moins létal pour les femmes que pour les hommes. Une des explications est que les femmes fument moins que les hommes, ce qui a un impact pour une maladie qui provoque le décès le plus souvent suite à une détresse respiratoire. Cependant, cela ne semble pas expliquer l’importance des différences, à savoir plus de 50 % de décès en plus chez les hommes.

Sans surprise, le coronavirus, comme le vieillissement, provoquent plus de décès chez les personnes qui ont déjà d’autres affections. Les facteurs de risques principaux sont très proches de ceux qui accélèrent le plus les décès suite au vieillissement : maladies cardiovasculaires, diabètes, maladie respiratoire chronique, hypertension et cancer. 

Un système immunitaire déficient

Un des aspects du vieillissement, c’est l’immunosénescence. Notre système immunitaire devient de moins en moins efficace avec l’âge. Il ne reconnait plus ni les corps « amis » ni les corps « ennemis ». 

C’est notamment pour cela que les maladies infectieuses, virales ou non, sont beaucoup plus souvent mortelles chez les personnes âgées. C’est pour cela que les vaccins sont moins efficaces, même s’ils restent utiles. C’est probablement pour cela que le coronavirus est tellement létal chez les personnes âgées.

Nous en savons beaucoup mais nous avons beaucoup d’incertitudes 

Pour le coronavirus, comme pour le vieillissement, nous avons accumulé des connaissances énormes. Cependant, pour le coronavirus, comme pour les mécanismes du vieillissement, nous avons également d’énormes pans d’ignorance. À commencer par ce qui est le plus important : comment stopper les processus de développement qui mènent au décès.

Mais là s’arrêtent les similitudes. 

En ce qui concerne le coronavirus, nos nombreuses incertitudes concernent notamment :

Les connaissances progressent à un rythme sans équivalent dans l’histoire pour l’étude d’une maladie. Des millions de personnes et d’organisations se mobilisent pour lutter.

Il est essentiel, dans le cadre de la maîtrise de cette crise que les efforts internationaux soient renforcés, coordonnés, avec des données anonymisées accessibles à tous. Dans ces conditions, il est probable que des thérapies diminuant fortement la mortalité seront disponibles rapidement.

Les principales pistes thérapeutiques sont :

Mais d’autres pistes sont à explorer, notamment l’utilisation de cellules-souches

En ce qui concerne les virus, guérir vaut mieux que prévenir 

En attendant mieux, la prévention peut fonctionner. Il semble qu’elle atteindra son objectif, mais au moyen d’un coût économique incroyable. Pour paraphraser une phrase de La Fontaine, en ce moment « Peu meurent, mais tous sont frappés ». Des milliards de personnes restent à leur domicile. Les bourses de la planète s’effondrent. Des millions d’entreprises sont menacées. Et partout, les citoyens se mobilisent par peur pour eux-mêmes, par obligation fixée par les autorités, et aussi par un souhait de protection des plus faibles et des plus âgés qui n’a jamais eu d’équivalent.

Pour l’exprimer de manière un peu provocatrice, guérir vaudrait encore mieux que prévenir. Prévenir toutes les maladies nouvelles en empêchant la naissance de nouveaux virus létaux pour l’homme est impossible et le restera dans un avenir prévisible. En effet, de nouvelles sortes de virus peuvent apparaître partout et à tout moment. Les moyens pour empêcher la propagation doivent être améliorés. D’autant que nous ne sommes pas à l’abri de virus nettement plus létaux et qui ont une durée d’incubation encore plus longue. 

Trouver les moyens de lutter contre les maladies infectieuses plus rapidement est donc un enjeu qui pourrait devenir une question de survie, non pas seulement pour les personnes âgées et faibles, mais pour l’ensemble de l’humanité. Trouver de manière préventive des remèdes contre de plus en plus de types de virus infectieux pour l’homme est aujourd’hui impossible mais pas inenvisageable sur le long terme. Et cela peut, voire doit, s’inscrire dans un environnement global dans lequel tout ce qui rend l’humain plus résilient, capable de vivre en bonne santé plus longtemps doit être recherché.

Guérir vaut mieux que prévenir en ce qui concerne les maladies liées au vieillissement

La prévention des maladies liées au vieillissement est importante. Une meilleure hygiène de vie, plus de sport, moins de stress, une alimentation plus équilibrée et moins abondante, tout cela permet de gagner quelques années de vie en bonne santé.

Mais, encore plus que pour la lutte contre les virus, des progrès permettant une vie beaucoup plus longue et en bonne santé ne peuvent se faire sans progrès médicaux et scientifiques de rupture. Des progrès importants ne sont envisageables qu’en maîtrisant des mécanismes aboutissant à un véritable arrêt (ou ralentissement radical) des processus de vieillissement.

Pour lutter contre la sénescence, la mobilisation est faible et les connaissances progressent lentement. Les maladies liées au vieillissement sont encore trop souvent vues comme acceptables car « naturelles ». 

Cependant, ceci vient de radicalement changer pour une des maladies liées au vieillissement à savoir la pandémie actuelle. Un virus est pourtant tout ce qu’il y a de plus naturel. Que ce soit le virus de la peste ou la maladie à coronavirus 2019. Nous n’acceptons plus qu’ils tuent, même les personnes âgées en mauvaise santé qui ont vécu bien plus longtemps que la durée de vie moyenne. Et tant mieux !

Et demain ?

Des luttes ont débuté, il y a à peine 100 jours, pour maîtriser l’épidémie, pour le partage des connaissances, pour les progrès scientifiques et les thérapies nouvelles contre le Covid-2019. Elles seront épuisantes. Mais l’humanité a traversé des épreuves plus difficiles encore.

Début 2020, nous nous souciions déjà plus que jamais des personnes âgées. Mais réjouissons-nous du saut supplémentaire de l’opinion publique et des décideurs entre janvier 2020 et mars 2020. La mort de personnes âgées suite à une maladie infectieuse est devenue une catastrophe.

Bientôt, nous pourrons peut-être passer de la recherche scientifique approuvée quasi-unanimement contre une nouvelle maladie réduisant l’espérance de vie à la recherche médicale de nouveaux remèdes augmentant l’espérance de vie (en bonne santé bien sûr).


La bonne  nouvelle du mois : Des cellules humaines âgées rajeunies


La principale nouvelle scientifique de santé non relative au coronavirus a été annoncée par une équipe de la célèbre Université médicale de Stanford. Les chercheurs californiens ont utilisé les protéines appelées Facteur Yamanaka et ont réussi à rajeunir des cellules humaines. Ils ont également constaté que des cellules musculaires de souris, traitées de manière similaire et réinjectées dans le corps des souris, avaient un effet rajeunissant sur les souris.

Les chercheurs veulent poursuivre leur travail pour, un jour, permettre le rajeunissement de tissus humains.


Pour en savoir plus :

 

 

 

Lettre ouverte à l’Organisation Mondiale de la Santé à propos du COVID-19 et merci de signer et faire circuler la pétition!

A propos du COVID-19, de nombreux scientifiques et des activistes longétivistes ont écrit une première lettre ouverte à l’Organisation Mondiale de la Santé sur la nécessité de disposer de données ouvertes des patients atteints du coronavirus, afin de faciliter la recherche médicale et le développement de nouvelles thérapies. 

Afin d’orienter les efforts de la société vers la résolution des problèmes liés à l’augmentation de l’espérance de vie, nous sommes confrontés à une tâche incroyablement importante. Nous souhaitons recueillir le plus grand nombre possible de signatures dans le cadre de cette pétition sur change.org. Nous vous invitons à la signer et à la faire circuler!

Parmis les événements en 2020: Participation de Heales au Festival « I love science » et à l’Eurosymposium

  • Vous pouvez participer à la conférence en ligne « Being 100 years young » le 11 et 12 Juin 2020

Conference 2023

  • Heales participera au Festival « I love science » reporté en Novembre 2020!

https://ilovescience.brussels/fr/

  • L’Eurosymposium 2020 se déroulera du 1er au 3 octobre en ligne suite à la crise du Coronavirus.

http://www.eha-heales.org/