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La mort de la mort, numéro 1, février 2009

La mort de la mort, numéro 1, février 2009

La première personne qui vivra jusque 125 ou 150 ans est déjà née. On ne deviendra jamais immortels, car il y aura toujours quelque chose qui nous fera mourir : mais je ne pense pas qu’il y ait de limites à la longévité humaine. Gerado Ferbeyre, professeur de biologie à l’Université de Montréal. (Courrier international. N° 44 13 au 19 avril 2006.)

Ceci est le premier numéro d’une lettre d’actualité mensuelle dont l’objectif est de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l’être humain ne mourra plus de vieillesse.

Sujet du mois: la régénération

Pour l’immense majorité des animaux, le vieillissement est un processus inévitable. L’animal qui échappe à ses prédateurs ou aux autres causes de mortalité accidentelle finit par mourir au bout de quelques années, de quelques dizaines d’années voire de quelques siècles. l’animal meurt.

Cependant, au cours de centaines de millions d’années de l’évolution, certains des êtres vivantes qui peuplent la terre ont développé des capacités de régénération extraordinaires.

Qu’est-ce que la régénération ?

La régénération est la capacité qu’a un être vivant de reconstituer une partie de son corps après la destruction de cette partie. La régénération peut concerner des simples cellules, mais aussi des organes ou d’autres parties fonctionnelles.

Progressivement, les chercheurs découvrent des êtres vivants atypiques dont les capacités de régénération sont élevées. Certaines de ces capacités sont connues depuis
des millénaires comme la queue du lézard qui repousse.

D’autres sont connues depuis bien moins longtemps comme les capacités de régénération des hydres, un animal minuscule qui vit en eau douce. Lorsqu’on coupe une hydre en deux, chaque partie va repousser et fabriquer deux individus identiques. Le processus prend deux jours pour le corps et trois pour la tête.

Ce n’est pas le seul cas de régénération animale : des batraciens peuvent régénérer un membre entier. Ainsi, pour certaines espèces de salamandres, une patte coupée d’un animal jeune et par ailleurs en bonne santé pourra repousser en environ un mois. Parmi les batraciens, l’axolotl est une créature assez étrange qui ressemble à une salamandre. Cet animal peut même régénérer une partie du cerveau !

L’être humain est-il capable de se régénérer ?

La bonne nouvelle : l’être humain est capable de se régénérer. La moins bonne nouvelle : cette capacité n’est pas totale. Nous pouvons régénérer notre peau lorsque nous sommes victimes d’une blessure. Mais nous pouvons aussi régénérer jusqu’à 75 % de notre foie.

Qu’est ce qui différencie les différentes capacités de régénération? D’une part, plus un animal est « simple », plus il se régénérera aisément. Ensuite, un animal passant par différents stades de développement (des mues) pourra plus aisément reconstituer des organes. Enfin, malheureusement, les animaux les plus proches de l’être humain ainsi que les animaux les plus âgés ont
de moins grandes capacités de régénération.

Ces dernières années, les chercheurs progressent rapidement. Ils ont déjà découvert que certaines cellules sont plus douées que d’autres pour reconstruire. Ils s’aperçoivent aussi que, contrairement à ce que nous pensions jusqu’ici la reconstitution d’organes à partir de quelques cellules n’est plus un objectif aux confins de la science mais plutôt un objectif proche de l’expérimentation animale.

Sachez donc qu’au moment où vous lisez ces lignes, dans ce domaine comme dans d’autres, les chercheurs n’ont jamais été aussi loin dans la compréhension des mécanismes de régénération. Nous reviendrons notamment sur les cellules souches dans les prochains numéros.

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Le conseil pratique pour vivre plus longtemps: soyez heureux!
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Pour vivre beaucoup plus longtemps, il faudra que la science progresse. Mais pour gagner quelques années de vie, il y a quelques méthodes qui peuvent être utiles. Ce mois-ci, voici la méthode la plus simple et la plus agréable: soyez heureux! Toutes choses étant égales par ailleurs, les gens heureux vivent nettement plus longtemps.

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Pour en savoir plus: http://sens.org, http://imminst.org,http://heales.org et http://immortalite.org.

Pour réagir ou recevoir la lettre d’information: info@heales.org

Photo: un axolotl albinos

La mort de la mort, numéro 0, janvier 2009

La mort de la mort, numéro 0, janvier 2009

Si l’on avait consacré aux recherches en biologie toutes les sommes consacrées aux budgets militaires de tous les pays, la question de l’immortalité ou au moins de la jouvence éternelle serait déjà réglée. (Jean Rostand, biologiste, vers 1975) Ceci est le numéro zéro d’une lettre d’actualité mensuelle dont l’objectif est de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l’être humain ne mourra plus de vieillesse.

Concept du mois: la vitesse d’échappement

Les albums de famille sont là pour en témoigner : il y a seulement quarante ans, il y avait beaucoup moins de centenaires, de nonagénaires et d’octogénaires qu’actuellement. A soixante-dix ans on était vieux ou déjà mort.

Nous gagnons en moyenne un trimestre de vie par année. Actuellement, l’espérance de vie augmente presque partout dans le monde. Par exemple en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis, nous avons gagné plus de 25 années d’existence en un siècle. Si ces progrès s’accéléraient jusqu’à être multipliés par quatre, nous gagnerions une année de vie par année.

C’est ce que les spécialistes de ce domaine appellent « longevity escape velocity », en français, la vitesse d’échappement de la longévité. C’est le fait que lorsque l’on sera parvenu à rajouter, par exemple, une trentaine d’années supplémentaires à la vie humaine, les progrès scientifiques continuant à croître, nous vivrons alors suffisamment longtemps pour que de nouvelles thérapies encore meilleures nous offrent une nouvelle « rallonge » de vie, et ainsi de suite… Nus échapperions à la fatalité de la mort due au vieillissement, comme un objet propulsé en l’air à une vitesse suffisante peut échapper à la gravité, et ne jamais retomber sur terre….

Malgré l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, les pollutions, les problèmes environnementaux et la croissance de certains cancers, la progression de l’espérance de vie se poursuit sans faillir.

Que se passerait-il si les budgets octroyés pour les recherches scientifiques dans le domaine de la lutte contre le vieillissement étaient multipliés disons par dix (ce qui représenterait bien moins qu’1 % du produit intérieur brut)? Il est en tous cas fort probable que la grande faucheuse s’approcherait moins vite.

En 2008, environ 55 millions de personnes sont décédées. C’est le vieillissement qui est la cause des deux tiers des décès.

Mais que se serait-il passé en 2008 si, depuis 1968, l’humanité avait choisi de financer une recherche constante, internationale et pluridisciplinaire pour une vie avec un vieillissement de plus en plus lointain?

Qui parmi vos parents, vos grands-parents et même vos arrières-grands parents sortiraient de leur tombe pour vivre des jours heureux parmi nous? Nous ne le saurons jamais. Le passé est le passé.

Pour le futur, nous vous proposons de rêver, d’imaginer, d’envisager voire de militer pour un monde composé d’hommes et de femmes qui souhaitent vivre et ne pas (se) laisser mourir.

Sachez par exemple, qu’au moment où vous lisez ces lignes, les chercheurs progressent rapidement et notamment particulièrement vite dans les domaines de la régénération, des cellules souches et de la compréhension des mécanismes du vivant. Nous y reviendrons dans les prochains numéros.

Pour en savoir plus: http://sens.org, http://imminst.org, http://immortalite.org et http://heales.org.

Pour réagir ou recevoir la lettre d’information:info@heales.com