La mort de la mort. Numéro 9. Novembre 2009.

La vie est courte, même pour ceux qui passent leur temps à la trouver longue. André Maurois.

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Thème du mois: Les durées extrêmes de vie chez les êtres humains ».
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Entre espèces animales même génétiquement proches, les variations d’âges maximum sont extrêmement importantes, des rapports de l’ordre de 1 à 10 . Par contre, entre êtres humains, les différences sont beaucoup plus réduites. Aujourd’hui, dans les pays du Nord, mais aussi de plus en plus dans ceux du Sud, lorsqu’un homme ou une femme meurt des suites de la vieillesse, ce n’est généralement plus avant 70 ans, mais ce n’est jamais non plus après 120 ans.

D’innombrables légendes et belles histoires ont été écrites à propos des durées extrêmes de vie. Pour des raisons de prestige, de croyances, de confusion,… Tout au long de l’histoire, des personnes et des groupes ont prétendu vivre très longtemps. Mais des patriarches de la bible, de Mathusalem qui aurait atteint 969 ans jusqu’aux innombrables supercentenaires du Caucase soviétique tout ce qui a pu être vérifié scientifiquement s’est avéré faux.

Les principaux facteurs qui influencent l’âge du décès (en dehors des maladies, accidents, …) sont par ordre d’importance:

– Le patrimoine génétique: l’enfant de centenaire aura plus de chances de devenir centenaire.
– Le sexe: les femmes vivent en moyenne environ deux ans de plus que les hommes (mais cette différence tend à s’amenuiser).
– Le mode de vie: les personnes mangeant modérément, faisant de l’exercice sans excès, ne fumant pas et buvant peu ou pas d’alcool vivent 5 à 10 années de plus que des personnes ne suivant pas ces règles de vie.
– L’origine et l’appartenance sociale: les personnes les plus aisées ont une espérance de vie de dix années environ supérieure aux personnes les plus pauvres; cette différence étant plus grande chez les hommes que chez les femmes.
– Enfin, la perception globale de la vie, les optimistes de bonne humeur vivant plus longtemps que les tristes pessimistes (mais il est possible d’être optimiste de mauvaise humeur!).

Dans une mesure importante, les circonstances favorables et les circonstances défavorables peuvent se superposer. La personne qui cumule tous les « avantages » (une femme optimiste ayant des parents morts âgés, d’un milieu aisé et ayant un mode de vie sain) aura une espérance de vie d’une bonne vingtaine d’années supérieure à l’homme dépressif enveloppé et fumeur issus de parents ouvriers morts jeunes.

A l’échelon des pays, les espérances de vie extrêmes vont de 32 ans pour les hommes au Swaziland, où le virus du Sida fait rage, jusqu’à 87 ans pour les femmes à Macau (Chine). Chaque année, l’espérance de vie moyenne dans le monde croît d’environ quatre mois.

Les centenaires sont de plus en plus nombreux, ils sont actuellement dans le monde plusieurs centaines de milliers, peut-être environ 300.000. Mais leur espérance de vie est courte. Aujourd’hui, sur les 6,7 milliards d’individus qui peuplent notre planète, il n’y a qu’une centaine de « supercentenaires », c’est-à-dire de personnes ayant dépassé l’âge de 110 ans.

La personne la plus âgée ayant jamais vécu est Jeanne Calment, morte à 122 ans en 1997. Elle restera la personne ayant vécu le plus longtemps pendant encore fort longtemps puisqu’en ce mois de novembre 2009, pas une seule personne vivante au monde n’a vécu plus de 115 printemps.

A l’autre extrémité de la longévité, il y a des maladies génétiques qui ralentissent considérablement l’espérance de vie. Avec la progéria et le syndrome de Down, beaucoup de choses se passent comme si le corps humain vieillissait d’une manière accélérée. Pour l’enfant atteint de progéria, le décès surviendra presque toujours avant 20 ans. Avec le syndrome de Werner, la personne atteint l’âge adulte, mais ensuite son vieillissement est accéléré et elle mourra généralement avant 50 ans.

La maîtrise des mécanismes génétiques pourrait permettre un jour de lutter contre ces maladies. Cela pourrait concerner les personnes déjà vivantes aujourd’hui par le biais de traitements voire de thérapies génétiques. Certains projettent aussi de traiter les maladies des supercentenaires, pour que les frontières de durées de vie actuelles laissent place à plus d’avenir.

 

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La bonne nouvelle du mois: une thérapie génique rend la vue à des enfants presque aveugles.
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Il y a plus de deux ans, des enfants atteints d’une maladie génétique les rendant pratiquement aveugles ont reçu, par injection dans les yeux, des virus portant des gènes pouvant remplacer les gènes responsables de la vision altérée. Aujourd’hui, pour certains enfants, le traitement a été si efficace qu’ils ont pu rejoindre un enseignement ordinaire.

Toute thérapie génique réussie balise la voie de traitements génétiques contre le vieillissement. Et chaque mois qui passe, les connaissances en matière de génomes humain et animaux croissent notamment ceux concernant le vieillissement. L’horloge biologique progresse inexorablement, mais la science médicale repousse constamment les limites de l’imaginable.

 

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• Pour en savoir plus: http://sens.org, http://imminst.org,http://heales.org et http://immortalite.org.

• Pour réagir ou recevoir la lettre d’information: info@heales.org

• Image: jeune fille ou femme très âgée selon l’angle de vue.

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